Birmanie : bouddhistes extrémistes !

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tirru...
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L'heure du changement a semble t'il sonné en Birmanie, du moins on l'espère, puisque des élections législatives s'y déroulent actuellement et sont largement en faveur d'une victoire écrasante du partie démocrate d'Aung San Suu Kyi. Espérons qu'une fois au pouvoir, elle prenne les mesures adéquates pour calmer les ardeurs des bouddhistes extrémistes qui font honte au Dhamma du Bouddha !
En Birmanie, offenser Bouddha mène en prison

Blasphème Pour avoir diffusé un tract représentant Bouddha avec des écouteurs, un Néo-Zélandais et deux Birmans ont été condamnés à deux ans et demi de prison.

Lorsque Philip Blackwood a posté sur Facebook une publicité pour la prochaine soirée de son bar, ce Néo-Zélandais installé à Rangoon (Birmanie) ne pensait pas s’attirer autant d’ennuis. Le trentenaire a été condamné hier à deux ans et demi de prison avec travaux forcés par la justice birmane, tout comme le propriétaire de l’établissement et un employé. Les trois hommes ont été reconnus coupables d’offense à la religion.

C’est la fin d’un feuilleton judiciaire entamé en décembre 2014, lorsque sur la page Facebook du VGastro Bar, Philip Blackwood met en ligne un flyer représentant Bouddha affublé d’un casque de disc-jockey. L’image déclenche une série de réactions outrées, si bien qu’il la retire et la remplace par un mot d’excuse: «Notre intention n’a jamais été d’offenser une personne ou un groupe religieux. Notre ignorance est embarrassante et nous essaierons de nous améliorer en apprenant davantage sur les religions, la culture et l’histoire de la Birmanie.»

Mea culpa insuffisant

Le mea culpa n’apaise pas les tensions. Quelques heures plus tard, alors que des moines manifestent devant l’établissement, l’équipe du VGastro Bar est embarquée par la police et incarcérée pour être jugée, suite à une plainte d’un responsable du Département des affaires religieuses. Depuis le début, le cas Blackwood est extrêmement sensible. Plusieurs avocats ont refusé de le défendre avant que Mya Thway, un chrétien de 73 ans, n’accepte. L’homme nous a reçus chez lui quelques jours avant la fin du procès. Il ne faisait pas mystère des pressions qu’il pouvait subir. «J’ai vu que des menaces circulaient sur Facebook, déclarait-il. Certains internautes disent qu’ils veulent me tuer ou me brûler.» Pour lui, Philip Blackwood aurait dû être relâché depuis longtemps. L’avocat ne voyait dans le flyer «aucune intention» d’offenser la religion.

Fondamentalisme bouddhiste

Cette affaire reflète l’influence croissante du fondamentalisme bouddhiste en Birmanie. En 2011, la junte militaire a cédé le pouvoir à un gouvernement quasi-civil. Des réformes ont été réalisées, notamment en faveur de la liberté d’expression. Mais si ces libertés ont profité aux défenseurs des droits humains, elles ont aussi fait le bonheur de fondamentalistes, qui ont trouvé une tribune inespérée. A tel point qu’en Birmanie, où les bouddhistes sont largement majoritaires (80% de la population), ils ont fait de la défense de la religion un enjeu national.

Le mouvement est porté par des moines très virulents. Le plus célèbre, U Wirathu, est prompt à qualifier les musulmans de «chiens» et appelle à boycotter leurs commerces. Alors que des élections législatives majeures sont attendues pour le mois de novembre, ces radicaux ont l’oreille du gouvernement. Une série de lois «pour protéger la race et la religion» est actuellement en discussion au parlement. Elle comprend notamment un texte visant à interdire les mariages interreligieux. Une idée largement défendue par U Wirathu. (TDG)
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Upekkhā
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L'image me brûle les yeux... :-(
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