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Le sarcophage des dieux

Publié : 08 août 2015, 18:59
par Dumè Antoni
Bon, ici, je ne parlerai pas de Zen – salon de thé oblige – mais de mon premier roman (quoiqu'il soit aussi truffé de Zen, mais ce n'est pas le but), dans le genre "Science fiction".

Ce roman est paru aux éditions "Les monde d'Atria" en mars 2015.

Vous pourrez le trouver dans n'importe quelle librairie (si ça vous intéresse, bien sûr :lol: ), mais c'est sans doute plus facile en ligne sur le net (Fnac, Amazone, Leclerc...).

Si vous voulez avoir une idée du fondement scientifique du thème, voici un article intéressant qui est en plein dans le sujet

Et pour celles et ceux qui l'ont déjà dans leur bibliothèque (ou sur leur tablette puisque le livre est vendu également en ebook), bonne lecture !!! :D

Re: Le sarcophage des dieux

Publié : 09 août 2015, 02:00
par ted
Dès que je peux, je l'achète.
Là, je suis en vacances.
Et félicitations pour ton inspiration.
jap_8

Re: Le sarcophage des dieux

Publié : 09 août 2015, 08:47
par Dumè Antoni
Merci,

Bonne lecture alors, et bonnes vacances ! :D

Re: Le sarcophage des dieux

Publié : 09 août 2015, 14:50
par ted
Dumè Antoni a écrit : Si vous voulez avoir une idée du fondement scientifique du thème, voici un article intéressant qui est en plein dans le sujet
L'article dit :
Le système quantique qui était dans deux états à la fois, se trouve placé dans un état bien déterminé dans un univers et dans l’autre état au sein d’un autre univers ! Pour reprendre l’exemple fameux : le chat de Schrödinger serait donc vivant dans un monde et mort dans un autre.

Suivant cette interprétation les univers parallèles pulluleraient : à chaque interaction de ce type – et il y en a un nombre incalculable à chaque instant –, un nouvel univers serait créé.
Peut-on encore parler d'univers "parallèles" quand le moindre phénomène génère une bifurcation et donne naissance a une multitude de possibilités ? Une explosion de phénomènes contradictoires ?

Pour que deux droites soient parallèles, encore faut-il qu'il y ait deux droites au départ. Or, il me semble difficile d'isoler deux lignes droites dans cette multitude d'occurrences. De même qu'il est difficile de trouver un "soi" qui se perpétue d'instant en instant ?

Re: Le sarcophage des dieux

Publié : 09 août 2015, 16:05
par Dumè Antoni
Peut-on encore parler d'univers "parallèles" quand le moindre phénomène génère une bifurcation et donne naissance a une multitude de possibilités ? Une explosion de phénomènes contradictoires ?
Attention, le fait d'ouvrir la boîte où est enfermé le chat de Schrödinger ne génère pas une bifurcation. Il donne naissance à un seul univers : soit vivant, soit mort. C'est dans la boîte que l'état est indifférencié et qu'existe la possibilité d'univers multiples (ici deux, puisque l'expérience est limitée au chat vivant ou mort). L'état du chat dans la boîte avant ouverture n'est pas un phénomène mais un univers "probabilisé".
Pour que deux droites soient parallèles, encore faut-il qu'il y ait deux droites au départ. Or, il me semble difficile d'isoler deux lignes droites dans cette multitude d'occurrences. De même qu'il est difficile de trouver un "soi" qui se perpétue d'instant en instant ?
Au départ, il n'y a pas une ni deux, ni plusieurs droites parallèles. C'est l'état dit "d'incertitude quantique", et ce n'est pas un état dont on puisse dire qu'il est ou qu'il n'est pas (et par conséquent, on ne peut le considérer comme un état "initial"). Quand un soi s'élève, on n'est plus dans un état d'incertitude quantique mais de plus forte probabilité d'existence (c'est l'état "chat vivant" à l'ouverture de la boîte). Dans le Bouddhisme, on parlera de karma. Le soi commence avec lui-même et disparaît de lui-même. C'est pourquoi la mort (comme la naissance, du reste, qui pour les Asiatiques commence à la conception, et non à l'expulsion de la matrice) est une expérience impossible. C'est toujours l'expérience d'un observateur (celui qui ouvre la boîte et découvre l'état du soi). Quand on se sent exister, c'est une sensation qui ne connaît pas de commencement ni de fin. C'est sûr qu'il y a un avant et un après, mais nul ne peut faire cet expérience de l'avant et de l'après. Le kôan "montre moi le visage d'avant ta naissance" est excellent, dans le genre. Comme quoi, le Bouddhisme était très en avance sur son temps... :lol:

Pour revenir au karma, il est intéressant de remarque que, dans un arbre de causes, il existe une multitude de possibilités (conséquences). De fait, il est impossible de dire que telle action ne génère qu'une seule conséquence. Elle en génère de multiples et ce qui peut être considéré, par exemple, comme le bien ici peut être neutre là bas et/ou mauvais plus loin ou plus tard (ou inversement, et avec des nuances, en plus)... La compassion bouddhique, par exemple, consiste en fait à comprendre que nous sommes responsables de ce qui arrive à tous les êtres sensibles car ceux-ci sont des "univers multiples" et nous sommes – individuellement – ceux-là (chacun d'entre eux). On ne peut dire qu'il existe un seul chat (le vivant ou le mort), mais on ne peut pas dire non plus qu'il en existe plusieurs (il n'y a pas deux ou plusieurs chat dans la boîte de Schrödinger). Ça rappelle le tétralemme de Nagarjuna... :mrgreen:

Re: Le sarcophage des dieux

Publié : 09 août 2015, 23:18
par ted
Mais quand l'article dit :
Suivant cette interprétation les univers parallèles pulluleraient : à chaque interaction de ce type – et il y en a un nombre incalculable à chaque instant –, un nouvel univers serait créé.
il ne parle pas de probabilités d'existence, mais bien d'univers bien réels qui coexistent.
Le multivers n'est pas virtuel, n'est ce pas ?
:)

Re: Le sarcophage des dieux

Publié : 10 août 2015, 09:13
par Dumè Antoni
Tout à fait. La probabilité d'existence est une façon de dire que ces univers existent, mais le nôtre est celui qui devait arriver – pour nous – avec la plus forte probabilité. Ainsi, pour revenir à l'expérience du chat de Schrödinger, si l'on ouvre la boîte et que le chat est vivant, cela veut dire que le chat est vivant avec une probabilité de 100%. Mais cela n'exclut pas le fait que le chat est mort avec exactement la même probabilité, mais dans un univers parallèle, auquel bien évidemment nous n'avons pas accès. Bien entendu, dans la boîte, la probabilité de vivre ou de mourir du chat n'est pas de 200%. Ce qui signifie que l'état dans lequel se trouve le chat est lié à l'observateur (celui qui va ouvrir la boîte), mais cela ne veut pas dire non plus que s'il n'y a pas d'observateur, alors il n'y a pas de chat vivant ou mort du tout. Le chat est alors "non-né" (pour employer une terminologie bouddhiste).

Re: Le sarcophage des dieux

Publié : 10 août 2015, 14:22
par ted
La boîte, on s'en fout un peu non ?
Ce qui compte, ce sont les univers...
Sauf si on cherche l'éveil bien sur.

Mais si on trouve l'éveil, la boîte, on s'en fout un peu non ? (bis repetita)
Les montagnes redeviennent des montagnes ?
Et ce qui importe, ce sont les univers... non ?

Je persiste à penser qu'on ne peut pas parler de "notre" univers. Sur quelle base le différencier des autres ?
Aurait-il une nature propre ?
Serait-il autocentré sur notre personne ?
Vivons-nous chacun dans notre propre univers parallèle ?
Dans ce cas, nous sommes seuls, et tout est esprit, puisque les autres univers sont inconnaissables à notre niveau.

L'école cittamatra aurait-elle raison ? Sinon, d'où viendrait la matière générée en permanence pour créer le multivers ?

Re: Le sarcophage des dieux

Publié : 10 août 2015, 15:05
par jules
"notre" univers c'est le koan, l'archive publique de l'humanité en quelque sorte...une quantité d'accords sans cesse actualisés entre êtres humains, une forme de réagencement mémoriel constant en somme, une transmission.

Re: Le sarcophage des dieux

Publié : 10 août 2015, 15:39
par Dumè Antoni
La boîte, on s'en fout un peu non ?
Ben, on ne peut pas/plus faire comme si elle n'existait pas. Ce n'est pas une vue de l'esprit ; la physique quantique a montré l'existence de phénomènes ubiquitaires sur des particules subatomiques (comme l'électron).

Par ailleurs, si l'on ramenait ce cas au Bouddhisme, cela reviendrait à nier le non-né pour ne s'intéresser qu'au né (à l'univers). Un parallèle peut être fait entre ces deux aspects (toutes proportions gardées, bien sûr, car la physique n'a rien à voir avec le Bouddhisme).
Mais si on trouve l'éveil, la boîte, on s'en fout un peu non ? (bis repetita)
Les montagnes redeviennent des montagnes ?
Et ce qui importe, ce sont les univers... non ?
L'on ne peut pas nier l'un pour affirmer l'autre. Il faut les deux. Ce sont non seulement des lois de la physiques, mais aussi une réalisation bouddhique. Le Bouddha a parlé du non-né sans nier le karma et la compassion (qui sont des expressions du vivant). Le karma et la compassion sans le non-né, ça n'a pas de sens du point de vue bouddhique. Bien sûr, on peut voir le karma comme une succession de causes et d'effets et la compassion comme un phénomène psychologique, mais bon... si l'on veut rester dans le cadre bouddhique, je ne vois pas comment exprimer le karma et la compassion (qui n'aurait aucun sens sans le karma) sans le non-né.
Je persiste à penser qu'on ne peut pas parler de "notre" univers. Sur quelle base le différencier des autres ?
Aurait-il une nature propre ?
Il est l'expression du karma. Du point de vue bouddhique, sa nature propre est dans la boîte (c'est à dire "le visage d'avant sa naissance"). Par ailleurs, aucun univers ne peut prendre la place du nôtre (il ne peut donc y avoir inflation de matière ni phénomène d'inclusion), en sorte que pour découvrir un autre univers, il faudrait revenir à l'origine, mais comme il n'existe pas d'origine "unique" aux univers parallèles, alors cette origine "unique" est le vide, non pas le néant, mais la vacuité (le non-né).
Serait-il autocentré sur notre personne ?
Vivons-nous chacun dans notre propre univers parallèle ?
Dans ce cas, nous sommes seuls, et tout est esprit, puisque les autres univers sont inconnaissables à notre niveau.
L'univers – le "nôtre" – est partagé par un nombre considérable de personnes, mais chaque personne vit seule, en ce sens que c'est son karma et qu'elle ne peut le partager avec personne d'autre. Dans ce sens, du point de vue karmique, chaque personne est son propre univers, en quelque sorte. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne puisse pas y avoir d'échanges compassionnels entre les êtres sensibles, mais cela ne se peut qu'en revenant à la source : le non-né (la "boîte").
L'école cittamatra aurait-elle raison ? Sinon, d'où viendrait la matière générée en permanence pour créer le multivers ?
Pour l'école cittamatra, je ne vais pas répondre, car je ne partage pas ce point de vue (donc je ne lui donne pas raison) et ce n'est pas ma tradition (je la connais donc trop peu pour m'en faire un avis motivé). Pour ce qui est des univers parallèles, sans être un spécialiste, je pense qu'il ne faut pas supposer que ceux-ci seraient générés par la matière d'un univers primordial qui se diviserait comme les branches d'un arbres à partir du tronc et des racines, mais qu'ils pourraient être générés par la vacuité (le vide quantique, en fait, lequel possède une énergie convertible en masse : ce phénomène est connu sous le nom "d'effet Casimir'). Encore une fois, je ne suis pas spécialiste de la physique quantique (n'étant qu'un auteur de SF :mrgreen:) ; je ne suis donc pas très bien informé des récents travaux en la matière. A vrai dire, je m'amuse assez (sans donc me prendre au sérieux) de construire des récits imaginaires sur des bases théoriques qui ne sont pas toutes vérifiées (et parfois même décriées : voir la "position" de Copenhague par rapport aux théories d'Everett). Et j'aime bien aussi faire des parallèles (sic) entre les mondes parallèles et le karma :razz: