La boîte, on s'en fout un peu non ?
Ben, on ne peut pas/plus faire comme si elle n'existait pas. Ce n'est pas une vue de l'esprit ; la physique quantique a montré l'existence de phénomènes ubiquitaires sur des particules subatomiques (comme l'électron).
Par ailleurs, si l'on ramenait ce cas au Bouddhisme, cela reviendrait à nier le non-né pour ne s'intéresser qu'au né (à l'univers). Un parallèle peut être fait entre ces deux aspects (toutes proportions gardées, bien sûr, car la physique n'a rien à voir avec le Bouddhisme).
Mais si on trouve l'éveil, la boîte, on s'en fout un peu non ? (bis repetita)
Les montagnes redeviennent des montagnes ?
Et ce qui importe, ce sont les univers... non ?
L'on ne peut pas nier l'un pour affirmer l'autre. Il faut les deux. Ce sont non seulement des lois de la physiques, mais aussi une réalisation bouddhique. Le Bouddha a parlé du non-né sans nier le karma et la compassion (qui sont des expressions du vivant). Le karma et la compassion sans le non-né, ça n'a pas de sens du point de vue bouddhique. Bien sûr, on peut voir le karma comme une succession de causes et d'effets et la compassion comme un phénomène psychologique, mais bon... si l'on veut rester dans le cadre bouddhique, je ne vois pas comment exprimer le karma et la compassion (qui n'aurait aucun sens sans le karma) sans le non-né.
Je persiste à penser qu'on ne peut pas parler de "notre" univers. Sur quelle base le différencier des autres ?
Aurait-il une nature propre ?
Il est l'expression du karma. Du point de vue bouddhique, sa nature propre est
dans la boîte (c'est à dire "le visage d'avant sa naissance"). Par ailleurs, aucun univers ne peut prendre la place du nôtre (il ne peut donc y avoir inflation de matière ni phénomène d'inclusion), en sorte que pour découvrir un autre univers, il faudrait revenir à l'origine, mais comme il n'existe pas d'origine "unique" aux univers parallèles, alors cette origine "unique" est le vide, non pas le néant, mais la vacuité (le non-né).
Serait-il autocentré sur notre personne ?
Vivons-nous chacun dans notre propre univers parallèle ?
Dans ce cas, nous sommes seuls, et tout est esprit, puisque les autres univers sont inconnaissables à notre niveau.
L'univers – le "nôtre" – est partagé par un nombre considérable de personnes, mais chaque personne vit seule, en ce sens que c'est son karma et qu'elle ne peut le partager avec personne d'autre. Dans ce sens, du point de vue karmique, chaque personne est son propre univers, en quelque sorte. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne puisse pas y avoir d'échanges compassionnels entre les êtres sensibles, mais cela ne se peut qu'en revenant à la source : le non-né (la "boîte").
L'école cittamatra aurait-elle raison ? Sinon, d'où viendrait la matière générée en permanence pour créer le multivers ?
Pour l'école cittamatra, je ne vais pas répondre, car je ne partage pas ce point de vue (donc je ne lui donne pas raison) et ce n'est pas ma tradition (je la connais donc trop peu pour m'en faire un avis motivé). Pour ce qui est des univers parallèles, sans être un spécialiste, je pense qu'il ne faut pas supposer que ceux-ci seraient générés par la matière d'un univers primordial qui se diviserait comme les branches d'un arbres à partir du tronc et des racines, mais qu'ils pourraient être générés par la vacuité (le vide quantique, en fait, lequel possède une énergie convertible en masse : ce phénomène est connu sous le nom "d'effet Casimir'). Encore une fois, je ne suis pas spécialiste de la physique quantique (n'étant qu'un auteur de SF

) ; je ne suis donc pas très bien informé des récents travaux en la matière. A vrai dire, je m'amuse assez (sans donc me prendre au sérieux) de construire des récits imaginaires sur des bases théoriques qui ne sont pas toutes vérifiées (et parfois même décriées : voir la "position" de Copenhague par rapport aux théories d'Everett). Et j'aime bien aussi faire des parallèles (sic) entre les mondes parallèles et le karma
