Les Bouddhistes sont-ils végétariens ?

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Lupka

John Bullit — Les Bouddhistes sont-ils végétariens ?



Certains le sont, d’autres ne le sont pas. Pour autant que le sache, il n’y a pas d’indication dans le canon Pali qui suggère que le Bouddha ait interdit à ses disciples laïcs de manger de la viande. Le premier des cinq préceptes concerne l’action intentionnelle de priver un être vivant de sa vie, mais ne concerne pas celui de consommer la chair d’un animal qui est déjà mort. Selon la perspective du bouddhisme Theravada, le choix de manger ou non de la viande est strictement une affaire de préférence personnelle.

Bien que les moines du Theravada aient effectivement l’interdiction de mander certaines variétés de viande, ils n’ont pas à pratiquer le végétarisme, puisque la nourriture leur est fournie par la générosité des disciples laïcs, qui peuvent eux-mêmes être ou ne pas être végétariens. Les moines du Theravada ne sont pas obligés de manger tout ce qui est mis dans leur bol à aumônes, ainsi, un moine qui souhaite pratiquer le végétarisme peut simplement ignorer la viande qui est dans son bol. Dans certaines parties d’Asie où le végétarisme est inconnu, les moines végétariens auraient cependant vite un choix à faire : manger de la viande ou mourir de faim.

Prendre part à l’action de tuer pour se nourrir (chasser, pêcher, poser des pièges, etc.) est absolument incompatible avec le premier précepte, et doit être évité.

Mais qu’en est-il si je mange – ou si j’achète tout simplement – de la viande : Ne suis-je pas simplement en train d’encourager quelqu’un d’autre à tuer pour moi ? Comment cette possibilité peut-elle être cohérente avec le principe bouddhiste de ne pas nuire, ce pilier de la Motivation Juste ? Ceci est épineux. Je crois personnellement qu’il ne serait pas juste de demander à quelqu’un, « S’il vous plait, tuez ce poulet pour moi ! », parce que cela incite une personne à briser le premier précepte.

Cela est bien sûr un kamma négatif. (Gardez-le à l’esprit lorsque vous serez tenté de commander des fruits de mer frais dans un restaurant).

Mais acheter un morceau d’animal mort est une autre affaire. Même si mon achat peut vraiment aider les affaires du boucher, je ne lui demande pas de tuer en mon nom. S’il tue une autre vache demain, ceci est son choix, non le mien. C’est un point délicat mais important, révélant la distinction fondamentale entre les choix personnels (les choix tendant à altérer ma propre conduite) et les choix politiques (ceux tendant à altérer la conduite des autres). Chacun d’entre nous se doit de découvrir pour lui-même où se trouve la frontière entre les deux. Il est crucial de se rappeler, toutefois, que les enseignements du Bouddha sont, avant tout, des outils pour nous aider à apprendre à faire de bons choix personnels (kamma) ; ce ne sont pas des prescriptions pour des actions politiques.

Nous ne pourrions pas survivre longtemps dans ce monde sans nuire à l’une ou l’autre de ses créatures. Peu importe la prudence dont nous ferions preuve en marchant, un nombre infini d’insectes, d’acariens, et autres créatures périraient tout de même par inadvertance à chacun de nos pas. Où alors, pouvons-nous commencer à fixer la limite entre « l’acceptable » nuisance et « l’inacceptable » nuisance. La réponse du Bouddha fut très claire et très pratique : les cinq préceptes. Il n’a pas demandé à ses disciples de devenir végétariens (bien que progressivement beaucoup aient perdu leur appétit pour la viande) ; Il nous demanda simplement de respecter les cinq préceptes. Pour beaucoup d’entre nous, c’est un défi suffisant. C’est par là que nous commençons.

http://www.buddhachannel.tv/portail/?article11824

Eternel débat ... :mrgreen: moi je suis carnassier en réflexion ::mr yellow::
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Flocon
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J'ai voté "Je l'ai été mais je ne le suis plus".
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Lupka

Pourquoi :?:

C'est ca qu'est intéressant ma tite dame ::mr yellow::
Sourire

Moi, j'ai voté "non-végétarien"

A un moment j'aurais bien mis "pense le devenir" mais
- ayant de la famille non végétarienne, ça peut être compliqué (quoique j'ai une tante végétarienne et à la dernière réunion de famille ça s'est très bien passé)
je ne vois pas où est la différence, animalement parlant entre le poisson et une autre viande. Par contre les conditions d'élevage, oui, y'a une différence. Donc je vote "élevage fermier ou bio" et "moins de viande mais élevée en de meilleures conditions"
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Flocon
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Pour des raisons familiales et amicales : dans la famille de Monsieur Flocon, et dans la mienne, ainsi que chez certains de mes (nos) amis, il est très important de manger de la viande. Les raisons peuvent être religieuses, sociales, etc.
Donc j'ai cessé de me mettre à part sur ce point là lorsque je suis avec les personnes en cause : je le vivais comme une forme d'arrogance et de désir de pureté mal placé de ma part. Quand nous sommes en famille "étroite", ou que je suis seule, ou avec des amis pour qui la viande est sans importance, je mange végétarien.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
chancalm

Lupka a écrit :John Bullit — Les Bouddhistes sont-ils végétariens ?



Mais qu’en est-il si je mange – ou si j’achète tout simplement – de la viande : Ne suis-je pas simplement en train d’encourager quelqu’un d’autre à tuer pour moi ? Comment cette possibilité peut-elle être cohérente avec le principe bouddhiste de ne pas nuire, ce pilier de la Motivation Juste ? Ceci est épineux. Je crois personnellement qu’il ne serait pas juste de demander à quelqu’un, « S’il vous plait, tuez ce poulet pour moi ! », parce que cela incite une personne à briser le premier précepte.

Cela est bien sûr un kamma négatif. (Gardez-le à l’esprit lorsque vous serez tenté de commander des fruits de mer frais dans un restaurant).

Mais acheter un morceau d’animal mort est une autre affaire. Même si mon achat peut vraiment aider les affaires du boucher, je ne lui demande pas de tuer en mon nom. S’il tue une autre vache demain, ceci est son choix, non le mien. C’est un point délicat mais important, révélant la distinction fondamentale entre les choix personnels (les choix tendant à altérer ma propre conduite) et les choix politiques (ceux tendant à altérer la conduite des autres).

Je trouve que cette argumentation est erronée : la production de viande découle de la demande en viande . Si la demande baissait, moins d'animaux seraient élevés et tués. Se dédouaner de sa responsabilité sous prétexte qu'on a acheté sa viande au supermarché :roll: , c'est un peu infantile me semble-t-il.
Je ne suis pas végétarienne mais pour autant je n'utiliserais pas cet argument bidon.

Bien plus que le fait de manger de la nourriture carnée, me choque le gaspillage : ce qui me choque, ce sont ces animaux élevés et tués dans des conditions épouvantables dont une bonne partie ne sera pas consommée (jetée par le magasin ou le consommateur). Pour moi, elle est là, la faute, l'irrespect envers la vie.
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Flocon
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Je crois que le raisonnement est néanmoins correct, selon une approche strictement bouddhiste.

En effet, pour qu'un karma fonctionne "à plein", il faut quatre éléments : une base (un objet), une intention (une pensée), une action (un acte précis) et un accomplissement (la conséquence de l'acte).

Dans le cas où l'on tue un animal : l'objet est un être vivant (l'animal), l'intention est celle de tuer, l'action est l'acte physique de l'abattage, l'accomplissement est la mort de l'animal.
Dans le cas où l'on achète de la viande : l'objet est un morceau de viande, l'intention est celle de l'acquérir, l'action est celle de donner de l'argent en échange du bien désiré, l'accomplissement est le fait qu'on possède le morceau de viande.
Dans le cas où l'on demande à autrui de tuer à sa place : l'objet est un être vivant (la personne qu'on cherche à persuader), l'intention est celle d'obtenir de sa part qu'elle tue, l'action est un discours, l'accomplissement est le fait que la personne commet l'acte de tuer (qui portera lui-même des fruits pour elle).

Les trois sont très différents, en termes karmiques. Non?
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Florent

Je ne suis pas végétarien et je ne compte pas le devenir, je n'ai a peu près aucun problème de conscience avec ça, j'assume totalement le fait que d'autres tuent des animaux pour moi, et je n'essais pas de me dédouaner par des arguments tarabiscoter. Finalement si tout le monde ne mangeais plus de viande ou de poissons il n' y aurait plus besoin de les abattre ou de les pêcher.

De toute façon le 1er préceptes ne peut être mené a terme puisqu'il me faudra tuer des êtres vivants végétal pour ne pas mourir de faim, et quelque part c'est aussi une façon de prendre de la vie.
Moi ce que je pense c'est qu'il faut manger ce qui est disponible et faire preuve de pragmatisme.

Enfin je dirais qu'on peux considérer ce précepte à minima, et l'entendre comme ne pas tuer nos congénères, quand tout le monde ne commettra plus de meurtre et ne brutalisera plus ses congénères, on aura déjà fait un grand pas.
Sourire

Florent a écrit :Enfin je dirais qu'on peux considérer ce précepte à minima, et l'entendre comme ne pas tuer nos congénères, quand tout le monde ne commettra plus de meurtre et ne brutalisera plus ses congénères, on aura déjà fait un grand pas.
Quand on aura trouvé le moyen, aussi de ne plus s'entretuer mentalement ou s'auto-tuer à coup de stress...
ardjopa

Flocon
Pour des raisons familiales et amicales : dans la famille de Monsieur Flocon, et dans la mienne, ainsi que chez certains de mes (nos) amis, il est très important de manger de la viande. Les raisons peuvent être religieuses, sociales, etc.
Donc j'ai cessé de me mettre à part sur ce point là lorsque je suis avec les personnes en cause : je le vivais comme une forme d'arrogance et de désir de pureté mal placé de ma part. Quand nous sommes en famille "étroite", ou que je suis seule, ou avec des amis pour qui la viande est sans importance, je mange végétarien.
C'est dommage d'avoir des "convictions personnelles" et choix de vie qui peuvent être juste (choisir d'être végétarien) et de les "abandonner" par concession ou compromission avec "le contexte exterieur", la société, la famille, le travail, amis, idéologie ou autres; Souvent d'ailleurs pour ne pas être rejetté;
Ceci n'est pas un jugement de ma part, mais je l'ai souvent remarqué dans ce domaine et d'autres;
Combien j'ai vu d'"élèves de classes qui se sont mis à fumer, et/ou boire (alors que ce n'etait pas leurs "habitudes ou valeurs" a la base) juste pour "être acceptés" ou intégrés à un "groupe de potes", pour faire "l'adulte", et ne pas subir de jugements des autres; Résultats j'en connais de ceux-là qui aujourd'hui ont eu des problèmes de cirrhose, voire de cancer des poumons, ou vont en cure essayer d'arreter etc;
J'ai même connu des "collègues" de fac (deug B, biologie) avant que je l'arrete, qui acceptaient de faire des experiences de vivisections durant les tp (travaux pratiques) et autres actions, pour pouvoir continuer leur cursus et décrocher leur diplome; Perso je n'ai même pas fait ce genre de compromissions, et n'ai jamais souhaité participé à ce genre de barbaries, j'ai quitté la fac avant :lol:
En chine, comme en espagne ou autres, il y a des "traditions" qui me semblent assez barbares ou non -justes, comme la corrida, la consommation de chiens, chats, et autres, souvent grillés sur les marchés, bref, pour moi c'est contraire à mes valeurs; Tout comme le sur developpement actuel; Depuis Lao tseu, confucius, bodhidharma et le temple shaolin, j'aime moins les choses qu'ils ont fait après ;-)

Perso, je ne mange quasiment jamais de viande, et n'en achète jamais : par choix personnel (respect des animaux), par gout (je n'aime pas spécialement la viande), et par dégout ( j'ai peu à peu fini par être dégouté de la viande, à force de voir des animaux en cage, voir des abbatoirs and co)
Je ne fais quasiment jamais de "compromis", sauf si simplement il n'y a rien d'autre à manger quelquepart, que de la viande; ( les inuits d'arctique sont ou étaient essentiellement carnivores, car peu de plantes poussent au nord), donc par principe de survie et d'adaptation, et car je ne suis pas sectaire;
Donc je ne suis pas végétarien pour ma part;
Par contre si je décide de ne pas en manger, ici ou ailleurs, en famille ou autre, je ne le ferais pas, ni pour "faire plaisir" aux autres, ni pour y être accepté etc;
Si les autres ne t'aiment pas tel que tu es, alors c'est qu'ils ne te méritent pas ;-)
Ou comme disaient je sais plus qui : Je ne changerai pas le monde, mais il ne me changera pas
Ce que les autres te reprochent, cultive le, c'est toi

:cool:
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