Oups, j'ai écrit une bêtise ! Je viens de me relire. Oui, tu as raison; conventionnelle ou relative.SYLVA07 a écrit : ↑20 juin 2019, 18:37Cher Floch,
Merci de m'avoir lu et de me répondre.
Je me permets de te citer en italique afin de prendre appui sur tes pensées.
tu fais bien de préciser qu'il y a deux réalités, ultime et conditionnelle. Je préciserais qu'il s'agit de la même réalité vue sous deux aspects différents.
Ultime et conventionnelle, non pas conditionnelle, cela pourrait prêter à confusion.
Le discernement est difficile pour voir celle qui est et la distinguer de celle que l'on croit, de lever les voiles du mental qui empêche de voir avec clarté.Ici on peut entrer dans la question de la réalité aussi, de manière simple.
De quelle même réalité parles-tu ?
Celle que l'on croit ?
Celle qui est ?
Sommes-nous aptes à en juger ?
Nous faisons de notre mieux pour chercher à voir ce qui est mais nous ne sommes pas aptes à en juger.
Les préceptes sont des conseils. Chacun fait de son mieux. Plus on se rapproche de l'octuple sentier, mieux c'est.Là, je ne comprends pas pourquoi cela n'a rien à voir avec ce que disait le Bouddha
Je voulais simplement dire, que peu importe les choses qui se sont passées dans l'Histoire, cela n'a rien à voir avec ce que le Bouddha a énoncé.
On peut discuter des contextes, des situations, des exemples de l'Histoire qu'on peut mettre en relation avec les préceptes pendant des existences entières, il y a des millions d'exemples ...
Mais pour reprendre les couleurs, le Bouddha a enseigné le Vert, sachant bien que 1000 autres couleurs existent.
Et même si 1000 couleurs existent, le Bouddha lui, a enseigné le Vert.
Même si des millions d'exemples peuvent nous faire réfléchir quant à la possibilité de respecter des préceptes dans des cas extrêmes ou particuliers, cela n'a rien à voir avec le fait que ces préceptes aient été énoncés.
Voilà mon point.
En effet. La couleur du linge n'a pas grande importance. Ma vérité ne vaut pas plus que la sienne. Il n'y a rien à défendre. Il faudrait distinguer l'essentiel de ce qui conforte notre égo. Avoir raison sur la couleur du linge fait le jeu du mental.Si je ne contredis pas quelqu'un qui me dit que le linge est bleu alors que je le vois blanc, est-ce que je mens? par omission ?
La question est : pourquoi tu ne contredis pas cette personne ?
Le fait de contredire pour avoir raison t'importe peu ?
La couleur de ce linge n'est vraiment pas importante au fond ?
Non, si la personne avait besoin de mon avis, je l'aurais donné sans mentir. Parce que cela signifie que cette personne a besoin d'une référence supplémentaire, d'une validation. Peut-être qu'elle doute;Cette personne t'a demandé de confirmer la couleur ?
C'est ce que je fais très fréquemment, j'ai besoin de validation ou d'infirmation. C'est important de ne pas mentir à ce moment là. Enfin, c'est important pour moi qu'on ne me mente pas à ce moment là; mais c'est peut-être différent après tout pour l'autre. Nous n'avons pas tous les mêmes besoins en fait.
Son inconfort peut me préoccuper. Le fait que je rajoute du souci, que ma réponse ne soit pas ce qu'elle espérait. Je sais, la vérité c'est mieux, mais n'as-tu pas observé autour de toi des personnes qui ne sont pas capables de l'assumer ? Alors tu te dis ai-je bien fait ?Si tu te tracasses ensuite et que tu te dis que tu aurais du lui dire la vraie couleur, alors ton cœur sait déjà...
Tu ne voulais pas la contredire pour ne pas la blesser, mais depuis que tu as dit à la personne la vraie couleur, elle te fait confiance, tu lui as montré quelque chose qu'elle ne savait pas, personne n'osait lui dire avant, ton esprit anticipait sa réaction...
C'est là que se situe le coeur du problème.
Bien sur, si cela apporte du positif à la personne et qu'elle est maintenant en confiance c'est parfait. En tout cas, c'est comme cela que j'apprécie qu'on agisse avec moi, même si la vérité peut ne pas être facile à entendre.
Oui.Et puis qu'est ce que c'est que ce linge bleu au final :)!
Il y a aussi que je pense que chacun doit aussi faire son chemin et si cette personne a la croyance que le linge est bleu, c'est que c'est peut-être nécessaire à ce moment là et qu'en expérimentant le linge comme bleu, il va s'apercevoir qu'en réalité il est blanc.
Lui donner la bonne couleur ne sera peut-être pas une aide pour lui.
Je dis ça, et je m'aperçois que pourrais prendre mal qu'on agisse ainsi avec moi, mais que pourtant il y a certaines choses qu'il est bon de comprendre par soi-même.
Oui, c'est vrai. On a beaucoup de conditionnements dus à notre éducation. Notre réflexion est baignée par nos croyances et nos conditionnements. Je le remarque si souvent.Je rajouterais que le pêché de mensonge par omission a une résonance chrétienne intéressante, et que tu soulèves une autre notion ici.
Non, ça ne le regarde pas; ou bien tu choisis de ne pas t'attacher à ce désagrément. Ce n'est pas une vérité qui le concerne.Je viens de perdre 1000 euros. Un ami m'appelle. Il me demande si ça va. On parle pendant 15 minutes. Je lui dis que tout va bien car c'est le cas (pour le moment M), et nous raccrochons. Je ne lui ai pas dit que j'avais perdu 1000 euros alors qu'il m'a demandé si ça allait... Mensonge par omission ? ...
Oui, je suis d'accord c'est ainsi et j'ai fini par comprendre qu'on ne peut changer ni le monde, ni les autres. J'en viens à comprendre qu'on ne peut pas s'attacher à se changer soi même et comme tu le dis, il faut accepter qu'il en soit ainsi. Donc, on n'a rien à défendre.ça m'arrive souvent de chercher un terrain d'entente, sinon, on tourne souvent au dialogue de sourd où chacun reste campé sur ses positions
Là encore, il faut accepter, que tu ne pourras parfois pas discuter de ce que tu souhaites avec untel, ou que tu ne parviendras pas à faire changer d'avis untel, ou que untel ne comprend pas ce que tu t'évertues à lui expliquer, ou que untel va rester campé sur ses positions, ou que bien que tu exposes correctement que tu as 'raison' untel ne veut pas en démordre ... C'est ainsi.
Ton envie de trouver un terrain d'entente, part d'une intention bonne, mais peut avoir un tout autre effet parfois.
Il faut l'accepter.
Un moine Theravadin, Ajahn Khemavaro, dans un de ces discours sur le Dhamma, Contentment Sword of Wisdom, parlait des discussions entre les moines de la Sangha, et que parfois, après certaines conversations je cite "On tombe d'accord sur nos désaccords, et c'est très bien"
Je suis bien d'accord. Les réponses explicites, les réponses-questions produisent des effets, les réponses sans opinion; je suis un peu moins fan des réponses-silence.Parce que quand tu dis que le Bouddha dit qu'il vaut mieux ne pas répondre à certaines questions, il parlait des questions métaphysiques je crois.
Ce n'est pas moi qui le dit !!
C'est le Bouddha, via l'Anguttura Nikaya du Canon Pali.
Les quatre façons mentionnées ne sont pas arbitrairement liées aux questions métaphysiques.
Et ces quatre façons se pratiquent, j'en ai pour preuve ce que tu as posé comme question dans ton message, et celles que j'ai posées, et comment nous y répondons tous deux, et comment vont y répondre ceux qui nous lisent, je leur envoie beaucoup de douceur d'ailleurs.
Oui c'est de cela que je parlais.Peut-être penses-tu au Silence du Bouddha, qui là, fait référence au Silence que le Bouddha gardait, lorsque questionné sur des questions métaphysiques, qui selon lui, et selon les textes, n'était d'aucune utilité quant à la progression sur la Voie. (exemple de Vacchagotta l'errant, qui a été amené à poser des questions au Bouddha qui tint silence en lieu de réponse, si tu veux approfondir)
Oui, que nous progressions tous dans notre pratique.Bien que ma compréhension intellectuelle sache que c'est ainsi, je le regrette néanmoins.
Vois-tu comme Dukkha est une Noble Vérité, la première !!
Tout est Dukkha ...
Le Dhamma est.
Dukkha est.
Chaque jour est une chance de le réaliser.
Progressons dans la pratique de ces Vérités.
Belle journée dans la paix du Dharma
Merci à toi . Cette discussion m'aide à voir plus clair.