L'homme qui avait beaucoup perdu... quoique...

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axiste
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L'homme qui avait beaucoup perdu... quoique...

Un homme possédait une très belle maison dans laquelle il se plaisait et où tout lui plaisait, d’autant plus qu’il se l’était construite lui-même. Un jour quelqu’un vint et détruisit sa maison. L’homme s’assit sur les pierres des ruines et pleura beaucoup, vraiment beaucoup. Et il pensait qu’il pourrait reconstruire quelque chose avec tout cet amas de ruines.

Alors, pendant qu’il pensait ainsi, quelqu’un d’autre arriva et transforma les pierres en sable. L’homme en fut sidéré et encore plus abattu. Il ne comprenait pas. Il réalisa que sa demeure était devenu un désert.

Alors, pendant qu’il pensait ainsi, quelqu’un d’autre arriva et souffla sur le sable. Il ne restait vraiment plus rien. L’homme, devant ce rien, n’arrivait même plus à pleurer. Il resta ainsi seul, longtemps, attendant que quelqu’un d’autre vienne pour l’aider à construire une autre demeure. Il resta vraiment très longtemps.

Enfin il comprit que pour construire, il fallait qu’il y au moins un matériau de départ, et que, comme ici il n’y avait plus rien, vraiment plus rien, il devait partir. Il partit au hasard. Il marcha longtemps, seul, toujours seul.

Il trouva un puits. Il s’assit, prit un peu d’eau puis la but. Elle était bonne. Il resta ainsi seul, assis, près du puits. Une femme arriva puis s’assit à coté de lui en silence. L’homme lui donna de l’eau. Elle sourit, le remercia et partit.

Il resta ainsi longtemps assis près du puits. Des gens de passage venaient y boire. Il les regardait, ils échangeaient parfois quelques mots. l’homme donnait de l’eau au voyageur qui lui en demandait, c’était ceux qui ne savaient la prendre eux-mêmes ou ceux qui voulaient juste qu’on leur en offre, car offrir est un si beau geste.

Il resta ainsi longtemps près du puits. Les gens passaient, restaient parfois quelques minutes, certains quelques heures, d’autres des jours, quelques-uns des mois voire des années.
L’homme avait trouvé une nouvelle demeure… un puits avec une eau à partager.

***********
Remplacez la belle maison de cette histoire par le monde illusoire que vous vous êtres construits. Les trois personnes qui détruisent cette demeure sont ce qui se passe quand vous réalisez les trois poisons qui vous empêchent de voir les choses telles qu’elles sont : le désir, l’aversion et l’illusion de l’ignorance.

La marche solitaire dans le désert est le silence de la méditation.

Le puits est le Dhamma.

Vous avez toujours le choix de rester dans votre demeure d’illusion, de la voir être détruite, de rester sur les ruines ou de marcher dans le désert, de boire de l’eau et de la partager.

Faites que votre cheminement sur la voie du Dhamma soit belle, c’est vous et vous seul qui la tracez, personne d’autre.

Au fait, dans cette histoire, que représente l’eau ?

anjalimetta

https://www.lapoussederiz.fr/blog/l-hom ... du-quoique
Cinq clefs pour la parole correcte :
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Maxime121
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Une belle histoire , je dirai que l'eau représente notre Amour ( ou peut être notre conscience ... ) Butterfly_tenryu
- On est tous sur Terre ,
mais pas dans la même Atmosphère !
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axiste
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Il y a tout dans cette histoire, la souffrance, l‘impermanence, l’interdépendance, le non soi...
L’eau je ne sais pas, j’aurais dit notre humanité commune, que l’on ne peut s’approprier mais que l’on peut partager, c’est liquide et fluide, mais c’est aussi le joyau qui donne vie et que l’on ne peut détruire ou détériorer sous peine de disparaître, c’est ce qui nous constitue physiquement à 70 % dans notre corps et donc, c’est la base de toute vie, la même pour tous.
L’homme avait trouvé une nouvelle demeure...un puits avec une eau à partager
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la joie ?
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Floch
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Si le puits est le Dharma, l'eau est peut-être l'enseignement du Dharma.
Mais comme il en offre autour de lui, je dirais que le plus belle chose qui en découle est l'amour.
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davi
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Merci Axiste pour cette jolie histoire. L'homme était seul dans sa maison; cela ressemble à sa condition dans le samsara on dirait : dans le samsara on est toujours seul, et la maison représenterait nos agrégats individuels, lesquels sont impermanents et vides au final. Quand l'homme découvre le puits, il n'est plus seul, il partage avec d'autres quelque chose qu'ils ont en commun; comme le dit Axiste, peut-être leur humanité; peut-être leur nature même d'êtres sensibles et conscients.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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chercheur
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Dans les traités bouddhiques, le Dharma est considéré comme un des trois refuges : « Le don du Dhamma surpasse tous les dons ; la saveur du Dhamma surpasse toutes les saveurs ; le délice dans le Dhamma surpasse toutes les délices. »

http://zawiki.free.fr/henro/dharma.htm

205
S’étant délecté de la saveur
De la solitude et de la paix
On s’est libéré du mal, libéré du malheur
Abreuvé de la félicité du Dhamma.

http://portail-dhamma.com/dhammapada-ve ... ro-bhikkhu
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axiste
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Merci pour toutes ces réponses.

L’amour inconditionnel on peut le trouver dans le geste d’offrande, il puise l’eau indifféremment pour tous ceux qui croisent son chemin.

La joie peut naître en partageant les mots du Dhamma et quand l’isolement ou la solitude sont brisés. Alors l’image de l’enseignement apparaît.
la maison représenterait nos agrégats individuels, lesquels sont impermanents et vides au final.
Le corps, les 5 agrégats vus comme une maison éphémère et insubstancielle(l’image du sable)
46. Sachant que ce corps est comme de l’écume et comprenant sa nature de mirage, l’on doit détruire les flèches fleuries de Māra et passer par-delà la vue du Roi de la mort.
62. « J’ai des fils ! J’ai des biens !», ainsi le fou se tracasse. En vérité, lui, lui- même n’est pas à lui; à qui les fils, à qui les biens ?
jap_8
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davi
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Bonjour Axiste,

quelle est la source de tes citations ?
axiste a écrit :
02 avril 2019, 23:34
46. Sachant que ce corps est comme de l’écume et comprenant sa nature de mirage, l’on doit détruire les flèches fleuries de Māra et passer par-delà la vue du Roi de la mort.
62. « J’ai des fils ! J’ai des biens !», ainsi le fou se tracasse. En vérité, lui, lui- même n’est pas à lui; à qui les fils, à qui les biens ?
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S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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axiste
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Bonjour Davi,
Le Dhammapada.
Merci de me rappeler cet oubli que je le transforme en lien ! Abracadhamma, le voilà :

http://portail-dhamma.com/dhammapada-ve ... era-narada

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