Un funambule au sol

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jules
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Inscription : 15 février 2009, 19:14

Bonjour,
Cela fait un moment que je cherche à exprimer cela et la métaphore qui convient pour l'exprimer m'est enfin apparue.
J'ai comme l'impression parfois, lorsque mon mental est en sur-activité, d'être dans une dynamique continuelle de réajustement ; d'être une sorte de funambule en somme qui pour garder son équilibre, doit tantôt pencher légèrement sur la droite ou sur la gauche, en avant ou en arrière, pour ne pas tomber d'un côté ou de l'autre de la corde dans le vide.

C'est à ce stade de ma réflexion que m'apparaît cette image de funambule au sol, c'est à dire un funambule qui bien que ne risquant à aucun moment de tomber puisqu'il est au sol précisément, poursuivrait néanmoins ses exercices d'équilibre comme s'il se trouvait à 100 mètres de hauteur, exercices dont on peut comprendre qu'ils sont en réalité inutiles sur la terre ferme.

Voilà une image que je partage ici sans trop développer, je ne sais pas si elle parlera à quelqu'un.
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Floch
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Inscription : 05 janvier 2018, 10:37

Oui, ça me parle...
l'illusion d'un danger de déséquilibre qui n'est pas réel, puisque le fil repose sur le sol, mais que l'on croit réel et on ressent lorsque ça arrive comme un besoin permanent et inutile de rééquilibrer pour ne pas basculer ...
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Floch
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La difficulté est de prendre conscience lorsqu'on est sur ce fil que ce n'est pas réel...
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davi
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Moi je trouve que le danger est réel. Pour ma part je parle d'adaptation; celui qui ne s'adapte pas aux difficultés voit sa santé chanceler et meurt prématurément. Au cours de notre vie nous rencontrons de nombreux obstacles plus ou moins graves. S'adapter c'est remettre en perspective (relativiser), intégrer, surmonter, se réorienter aussi.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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Floch
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davi a écrit :
04 avril 2018, 20:07
Moi je trouve que le danger est réel. Pour ma part je parle d'adaptation; celui qui ne s'adapte pas aux difficultés voit sa santé chanceler et meurt prématurément. Au cours de notre vie nous rencontrons de nombreux obstacles plus ou moins graves. S'adapter c'est remettre en perspective (relativiser), intégrer, surmonter, se réorienter aussi.
Je crois comprendre ce que tu veux dire, mais je le vois de deux manières.

Si le fil est au-dessus du sol, je dirai qu'il y a danger (obstacles réels), et il faudra s'adapter à aux difficultés rencontrées en relativisant comme tu l'expliques.

Si le fil est posé sur le sol, et que nous le percevons comme étant au-dessus du vide, c'est que nous percevons un danger qui n'est pas réel (obstacles produits par notre inconscient (?)), donc pour s'adapter, je crois qu'il faudra d'abord prendre conscience du fait que ce danger n'est pas réel au moment où on est sur ce fil, ensuite trouver ce qui génère cette altération de la réalité, pour enfin pouvoir l'accepter et s'adapter. Dans ce cas là, c'est l'altération de la réalité et non le fil qui me parait être le réel danger et il faudra "explorer" de ce côté là...

Disons que pour l'instant, je le vois comme cela... :roll:
Mais peut-être sommes nous sur plusieurs fils en même temps...

Cette notion de déséquilibre, qui nous fait pencher à gauche ou à droite me fait encore penser au yin et au yang, mais je ne sais pas l'expliquer...
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Floch
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Cette notion de déséquilibre, qui nous fait pencher à gauche ou à droite me fait encore penser au yin et au yang, mais je ne sais pas l'expliquer...
Quoique...

Si le danger est imaginaire, cela signifie qu'il est inutile de se forcer à garder l'équilibre sur le fil et qu'on peut basculer à droite et à gauche sans danger ...
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jules
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:) Tu as très bien résumé ce que je voulais dire :
Floch :
l'illusion d'un danger de déséquilibre qui n'est pas réel, puisque le fil repose sur le sol, mais que l'on croit réel et on ressent lorsque ça arrive comme un besoin permanent et inutile de rééquilibrer pour ne pas basculer ...


Ce besoin permanent de rééquilibrer pour ne pas basculer alors même qu'on ne peut pas tomber, serait une manière de désigner une forme de suractivité mentale, c'est à dire une activité qui pourrait être qualifiée de surnuméraire pour reprendre ce terme employé par Dumè autrefois sur ce forum.
En surnombre = en excédent, en trop.
http://www.larousse.fr/dictionnaires/fr ... 2/locution
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jules
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davi a écrit :
04 avril 2018, 20:07
Moi je trouve que le danger est réel. Pour ma part je parle d'adaptation; celui qui ne s'adapte pas aux difficultés voit sa santé chanceler et meurt prématurément. Au cours de notre vie nous rencontrons de nombreux obstacles plus ou moins graves. S'adapter c'est remettre en perspective (relativiser), intégrer, surmonter, se réorienter aussi.
Oui et c'est nécessaire ; cette adaptation dont tu parles pourrait être qualifiée de juste ou d'opportune au contraire de ce que je mentionne.
Quand le danger est réel, l'action pour y faire face est juste.
Quand le danger ne l'est pas, l'action est de la même nature que ce danger en quelque sorte ; à savoir illusoire, et dans ces circonstances, on peut constater de quelle manière le mental s'évertue à pédaler dans la choucroute ou en d'autres termes, la manière dont il roule à vide si je peux dire.
:)
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Floch
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jules a écrit :
05 avril 2018, 13:48
Quand le danger ne l'est pas, l'action est de la même nature que ce danger en quelque sorte ; à savoir illusoire, et dans ces circonstances, on peut constater de quelle manière le mental s'évertue à pédaler dans la choucroute si je peux dire.
:)
Oui, cette sensation d'avoir dans la tête "le petit vélo qui mouline tout le temps..." :)
pour rien... :mrgreen:

Cela suppose qu'il faudrait: "faire un tri entre ce qu' on doit garder, et ce qu'on doit rejeter... "
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jules
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En fait ce qui me semble devoir être dit est assez simple là dessus au niveau du moyen de mettre fin ou du moins d'atténuer ce problème, et je pense à la méditation bien-sûr.
La méditation a cette action spontanée sur le mental consistant à l'apaiser.
Le mental lui-même ne peut apaiser le mental, l'image du feu est très parlante à ce sujet : "On ne peut éteindre le feu par le feu." La solution pour éteindre ce feu ne se trouverait donc probablement pas dans une compréhension ou dans une prise de conscience quelles qu'elles soient.
En d'autres termes, quand le mental mouline, on ne peut rien faire à proprement parler pour éviter que cela ne se produise ; ce n'est pas que nous devrions comprendre ou réaliser quelque chose, ce n'est pas que quelque chose nous échappe et que nous devrions éclaircir, impliquant que cet éclaircissement puisse suffire pour que nous cessions d'être perturbé.
Il s'agirait d'avantage en revanche de cultiver peu à peu l'état d'esprit duquel -mouliner d'une part- et -chercher d'autre part à se libérer de ce moulinage-, seraient absents et cet état d'esprit ne serait en fait il me semble rien d'autre que celui qui s'approfondit jour après jour grâce à la pratique de la méditation.
Cette dernière ne doit donc pas à mon sens être considérée comme une réponse immédiate à apporter à ces moments si difficiles à vivre et caractérisés par une suractivité du mental, quoi qu'y faire face de cette façon ne soit pas toutefois complètement vain ; si je cogite trop, je peux en effet prendre un moment pour me poser, et cela peut avoir son utilité, mais bon pas toujours. Mais c'est surtout je pense sur la durée et sur la détermination à pratiquer jour après jour qu'il faut d'avantage compter pour envisager de mettre fin au problème lié à la cogitation.

Dans plaidoyer pour le bonheur de Mathieu Ricard, on peut lire ceci :
Le bonheur n'arrive pas automatiquement, ce n'est pas une grâce qu'un sort heureux peut répandre sur nous et qu'un revers de fortune peut nous enlever, il dépend de nous seul. On ne devient pas heureux en une nuit mais au prix d'un travail patient poursuivit de jour en jour. Le bonheur se construit ce qui exige de la peine et du temps. Pour devenir heureux, c'est soi-même qu'il faut savoir changer.
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