Peter Fenner : la libération naturelle

Jean

Peter Fenner :
Il n’y avait pas d’autre choix. Je ne pouvais rien faire, sauf vivre les sensations, les émotions, dans lesquelles j’étais immergé. Elles étaient là pour être vécues et je tentais de les fuir, de les supprimer, de les diluer, de les éviter. Il n’y avait aucune pratique nécessaire pour les vivre. Il ne fallait pas que je fasse une pratique. C’est comme si les sensations, les émotions, étaient là simplement pour me dire : "vis moi !" Le message contenu dans ces intenses émotions, peurs, attractions, aversions, était juste de les vivre. Alors cela a débouché, je crois, sur une relation différente à mon vécu, et sur un autre type de cheminement spirituel, plus proche de traditions comme le Dzogchen ou le Mahamudra.
Je comprends cela comme quoi les chemins de la renonciations ou de la transformation n'étaient pas faits pour lui.

Mais le chemin qu'il a pris n'est pas non plus pour tout le monde, certains peuvent se perdre dans les désirs, les émotions, les sensations.

C'est pour cela que je crois qu(il est bon d'avoir des points de repères comme les soutras et les tantras. C'est un peu comme savoir voler mais avoir quand même un oeil sur les cadrans de contrôle de son avion.

PF, au vu de son parcours, il doit avoir une très bonne connaissance et expérience des soutras et des tantras. J'aimerai bien lui poser la question: Bien que pratiquant le Dzogchen radical, utilise-t-il parfois ses connaissances de soutras et des tantras où les a-t-il laissés complétement tomber?

PS L'Allemand dont je parlais et dont je ne me souvenais pas du nom, mais qui a un discours assez semblable à Peter Fenner est Eckhart Tolle.
ted

Jean a écrit :PF, au vu de son parcours, il doit avoir une très bonne connaissance et expérience des soutras et des tantras. J'aimerai bien lui poser la question: Bien que pratiquant le Dzogchen radical, utilise-t-il parfois ses connaissances de soutras et des tantras où les a-t-il laissés complétement tomber?
Ca donnera un dialogue du genre :

  • - Utilisez vous parfois vos connaissances des soutras et des tantras ? Ou les avez-vous laissés complétement tomber ?
    - Qu’en pensez-vous ? Y a-t-il besoin de connaître les soutras et les tantras en ce moment ?
    - Ca peut nous aider pour atteindre un état plus clair et plus spacieux
    - Et cet état clair et spacieux vous semble inaccessible sans ces connaissances ? Mais qui décide de cela ? A part vous-même ?
    - Les obscurcissements apparaissent. Je n'ai pas choisi d'être plongé dans la souffrance.
    - De même, quand la conscience inconditionnée apparait, vous n'aurez pas choisi d'y être plongé. Il n'y a rien à faire pour qu'elle apparaisse, comprenez-vous ?
    - Alors, il n'y a rien à faire ?
    - Il n'y a rien à faire, mais il faut le faire...
:)
Jean

Je n'aurais pas dit :
Ca peut nous aider pour atteindre un état plus clair et plus spacieux
mais :

"Peut être bien que cela pourrait aider, à l'occasion, certaines personnes ayant certaines capacités et pas d'autres et étant dans des conditions particulières, à passer d'un état de conditionnement subi à un état de conditionnement choisi. Ce dernier état étant perçu plus consciemment, les conditions seraient alors réunies pour que la libération naturelle puisse alors se produire facilement. Un nuage de lait dans votre thé ou une lichette de cet excellent cognac?"

En fait, c'est un message codé. cela veut dire en réalité : "Moi aussi, j'ai lu la série complète des aventures de Mr Natural".

:)

"Etat plus clair et plus spacieux" sont des mots que j'utiliserais avec TWR ou avec un de ses élèves. Pour discuter avec quelqu'un il faut utiliser son propre vocabulaire et son mode de raisonnement. Sinon ce n'est que quiproquos.

La question que j'aurais posé au départ c'est une question très concrète du genre "Vos courses, vous les faîtes sur internet, dans un super marché ou chez des petits commerçants ou un peu des 3?"

Si la réponse était "Qui fait les courses?", j'aurai versé, mine de rien, un laxatif dans son thé! Je connais pas mal de grimaces, je sais qu'il m'en reste encore beaucoup à apprendre mais là, ma question ne nécessitait pas une grimace pour réponse.

De toute façon, ces questions réponses ne sont que de la fiction.

C'est un peu comme Krishnamurti, qui disait que la méditation est quelque choses qui se produit naturellement, il passait sous silence toute l'éducation qu'il avait reçue des Théosophes et le fait qu'il pratiquait le Hatha Yoga. Il pratiquait le yoga (Cours particuliers avec Krishnamacharya) pour son dos. Dans ce yoga il y a des pratiques de respirations, d'élongations, de relaxation, ce qui fait que cela devait faciliter quelque peu l'émergence naturelle de l'état méditatif.
Dernière modification par Jean le 10 juin 2013, 17:40, modifié 4 fois.
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jules
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longchen2

Jean a écrit :(...)
Si la réponse était "Qui fait les courses?", j'aurai versé, mine de rien, un laxatif dans son thé! (...)
:lol: :lol:
lausm

Z'êtes en forme aujourd'hui!

Je pense qu'en fait, ce que tout ça veut dire, c'est qu'on en est à un stade où l'on peut très bien dire que l'on n'a pas besoin de tantras, ou autres, pour expérimenter l'éveil.
Tantras ou sutras sont conditionnés culturellement, et ce qu'il veut dire c'est que cet état peut nous être connu même sans cela....
Après, ces pratiques sont comme un traitement, pour moi : on prend ce qu'il nous faut selon l'état dans lequel nous nous trouvons.

mais c'est clair qu'avant d'en arriver là, il a étudié à fond le truc...

Pour Ted : si on oublie notre but, la question de l'oublier disparaît avec l'oubli!
si on l'oublie, on s'en fout de savoir si on doit l'oublier!
L'oubli ne se décrète pas : il se produit!

Mais je pense que son discours s'adresse quand même à des gens pour qui pratiquer quelque chose avec son corps esprit est déjà installé dans leur vie, où s'ils commencent à partir de ce qu'il prône, tout le reste qu'ils apprennent sont des techniques pour améliorer ce qu'ils ont touché là.

J'ai eu vent d'une éveillée spontanée appelée Karen Richards, elle a commencé à vraiment se documenter sur la spiritualité après son éveil, car avant elle ne connaissait rien de tout ça.
ted

lausm a écrit :Pour Ted : si on oublie notre but, la question de l'oublier disparaît avec l'oubli!
si on l'oublie, on s'en fout de savoir si on doit l'oublier!
L'oubli ne se décrète pas : il se produit!
D'après la tradition bouddhiste, on oublie tout aussi lors des renaissances. Et ça ne nous aide guère à trouver l'éveil : au contraire. :cool:
onmyway

D'apres mon experience modeste; et connaissances sur le sujet de la voie spirituelle et de ses divergences -contradictions possibles, il n'y a mon sens pas forcément de contradictions justement entre méditer ou ne pas méditer, faire ou ne rien faire, etc !
Cela dépends avant tout du temperamment , aptitudes, et évolution de chacun sur son chemin;
Même dans l'advaita vedanta (non dualité, enseigné par Ramana maharshi), bien qu'il enseignait "officiellement", la voie directe et non duelle, à savoir "restez simplement tel que vous êtes, voyez qui vous êtes, il n'y a pas besoin de méditer",ce qui corresponds au jnana yoga (yoga de la connaissance directe dans sa tradition ou l'investigation-observation pure (vichara)), il s'adaptait au parcours et capacités de chacun, et si quelqu'un était plus enclin à pratiquer une forme de yoga plus "duelle" (dhyana, avec un objet sur lequel méditer et un "méditant", comme sur le souffle ou un mantra), ou une forme de bhakti (dévotion à un dieu personnel ) etc; il ne l'en dissuadait pas et l'encourageait à poursuivre;
D'après lui,avec ou sans effort, par l'observation directe ou la méditation formelle, le but restait le même: voir la réalité telle qu'elle est, dissoudre l'illusion de l'égo;
D'ailleurs toutes les voies spirituelles devaient tot ou tard se rejoindre vers ce même but commun; les uns par la concentration-absorption de l'égo dans la réalité par diverses pratiques, les autres par la vision directe de l'inexistence de l'égo et de notre vraie nature; Et d'après lui aussi, la réalisation directe restait assez rare et difficile par la voie non-duelle (mais faisable), et bien qu'il n'y ait aucun effort pour "être ce que l'on est",éveillé, il admettait qu'il fallait au départ une forme d'effort et de pratique, non pas pour s'éveiller, mais pour dissiper l'illusion et l'ignorance (de l'égo)

Les signes de "progrès" (ou plutot de dissolution de l'ignorance) étant toujours les mêmes : la paix mentale (shanti), une forme de contentement et félicité interieure (independant de causes extérieures), un détachement (vairagya) envers les passions mondaines, et la réalisation;
tongra

ted a écrit :Mais est-ce qu'il faut oublier notre but, même si on oublie notre but ?
Ce problème ne se pose que lorsqu'on se projette de nouveau dans le futur, quand on a de nouveau besoin de repères pour vivre quelque chose qui n'est qu’imaginaire, dans ce cas : "se dire qu'il faut ou ne faut pas oublier notre but" , révèle que l’on est de nouveau simplement dans le mental ; le mental qui pense, juge, évalue, compare, espère. Le mental ne peut rien pour la Connaissance profonde de notre Nature.

Quand on est régi par le mental conditionné, il normal de fonctionner en terme de "si, de mais, de pourquoi ou parce que", de se situer par rapport à un savoir ou son manque, à un acquis et ce qu’on pense avoir compris.

La proposition est de fonctionner un peu autrement qu'en construisant perpétuellement un monde hallucinatoire.
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