La conscience
Bonjour,
Une petite incursion via ce rappel sur la nature de la conscience qui me parait réaliste :

Une petite incursion via ce rappel sur la nature de la conscience qui me parait réaliste :
Mahâtanhâsankhaya Sutta - Le grand discours sur la destruction du désir (sans aller chercher trop loin puisqu'il s'agit du même sutta que nous avions évoqué récemment au sujet de la renaisssance)8. « Bhikkhus, la conscience est considérée par la condition particulière en dépendance de laquelle elle s'élève. Quand la conscience s'élève en dépendance de l'oeil et des formes, elle est considérée comme conscience de l'oeil ; quand la conscience s'élève en dépendance de l'oreille et des sons, elle est considérée comme conscience de l'oreille; quand la conscience s'élève en dépendance du nez et des odeurs, elle est considérée comme conscience du nez; quand la conscience s'élève en dépendance de la langue et des saveurs, elle est considérée comme conscience de la langue; quand la conscience s'élève en dépendance du corps et des tangibles, elle est considérée comme conscience du corps; quand la conscience s'élève en dépendance de l'esprit et des objets de l'esprit, elle est considérée comme conscience de l'esprit. Juste comme un feu est considéré par la condition particulière en dépendance de laquelle il brûle – quand un feu brûle en dépendance de bûches, il est considéré comme feu de bûches ; quand un feu brûle en dépendance de fagots, il est considéré comme feu de fagot ; quand un feu brûle en dépendance d'herbe, il est considéré comme feu d'herbe ; quand un feu brûle en dépendance de bouse de vache, il est considéré comme feu de bouse de vache ; quand un feu brûle en dépendance de paille, il est considéré comme feu de paille ; quand un feu brûle en dépendance de détritus, il est considéré comme feu de détritus – de même, la conscience est considérée par la condition particulière en dépendance de laquelle elle s'élève. Quand la conscience s'élève en dépendance de l'oeil et des formes, elle est considérée comme conscience de l'oeil ; quand la conscience s'élève en dépendance de l'oreille et des sons, elle est considérée comme conscience de l'oreille; quand la conscience s'élève en dépendance du nez et des odeurs, elle est considérée comme conscience du nez; quand la conscience s'élève en dépendance de la langue et des saveurs, elle est considérée comme conscience de la langue; quand la conscience s'élève en dépendance du corps et des tangibles, elle est considérée comme conscience du corps; quand la conscience s'élève en dépendance de l'esprit et des objets de l'esprit, elle est considérée comme conscience de l'esprit.

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Sabba danam dhammadanam jinati - Le don du Dhamma surpasse tout autre don
Dhammapada


Merci Tirru
Ca confirme bien ce qui a été dit par chercheur, à savoir que toute conscience est conscience "de quelque chose " puisqu'elle apparaît toujours "en dépendance" de l'objet pour lequel elle s'élève.
Ca confirme bien ce qui a été dit par chercheur, à savoir que toute conscience est conscience "de quelque chose " puisqu'elle apparaît toujours "en dépendance" de l'objet pour lequel elle s'élève.
Autre chose. Vu la formulation du sutta, on pourrait être tenté de penser qu'il n'y a qu'une seule conscience qui s'élèverait tantôt pour ceci, tantôt pour cela. (Quand la conscience s'élève).
Mais ce serait oublier que la conscience qui s'élève disparaît. Elle apparaît puis disparaît. C'est une autre qui s'élève ensuite. Et le flux est transmis d'une conscience à une autre comme la flamme d'une bougie passe d'une bougie presqu'éteinte à une autre qu'on allume.
Et le fait de "voir" ne nous empêche pas "d'entendre", ni de "penser". Donc, il y a bien plusieurs consciences différentes, associées aux différents sens, et qui s'élèvent en dépendance des objets des sens associés.
Mais ce serait oublier que la conscience qui s'élève disparaît. Elle apparaît puis disparaît. C'est une autre qui s'élève ensuite. Et le flux est transmis d'une conscience à une autre comme la flamme d'une bougie passe d'une bougie presqu'éteinte à une autre qu'on allume.
Et le fait de "voir" ne nous empêche pas "d'entendre", ni de "penser". Donc, il y a bien plusieurs consciences différentes, associées aux différents sens, et qui s'élèvent en dépendance des objets des sens associés.
Pour les cellules, l'information se trouvent dans l'ADN. Pour un citta, l'information a comme support les kalapas ? On devrait en conclure que la conscience n'est qu'un phénomène physique (même subtil) après tout ?Hélas, il n'y a pas de synthèse chercheur.
Il n'y a qu'un éternel présent.
Et dans ce moment présent, un flux dynamique et volatil transporte toute l'information transmise par la conscience précédente. Des milliards d'informations qui passent d'une unité de conscience à l'autre. De même que des milliards d'information d'ADN sont transmis par une cellule qui se reproduit avant de mourir.
Pas faux, déduit par inférence. Je vois de la fumée, donc il doit bien y avoir un feu quelque part.En fait, la ou les consciences, personne ne les a jamais vues. Quelque part, il me semble que la croyance en leur existence est le fait d'une déduction venant de la constatation qu'il y-a des objets connaissables et que donc il doit bien y avoir un principe permettant cette connaissance.
Mais dans les faits, s'il n'y a pas ce principe, cet instrument "connaissant" comment puis-je interagir avec mon environnement ?
A est la conscience de la vue d'une porte fermée
B est la conscience de la pensée qu'il faille ouvrir cette porte
Selon ce que je lis plus haut A et B sont 2 consciences séparées, cloisonnées ?, l'une de la vue, l'autre de l'esprit. Si elles sont séparées comment puis-je ouvrir une porte.
Soit cela veut dire que toutes les informations se mélangent quelque soit le type de conscience. La mémoire de la conscience la vue A se transmet dans la conscience de la pensée B, de manière totale ou partielle. Mais je voudrais bien savoir comment la conscience B surgit, comment est-ce que l'idée d'ouvrir une porte apparaît. La première fois enfant que j'ai vu ouvrir une porte ? je l'ai enregistré et depuis cette image se transmet dans toutes mes consciences ? Comment se prend la décision alors ? par le karma ?
Soit une conscience, ou un média (le cerveau ?)est en arrière-plan de tout ça et fait la "synthèse" des informations et la transmission d'éléments de la conscience A vers la conscience B. Cette idée est rejetée alors qu'elle me semble la plus logique pour l'instant...

Justement on suppose que ce/ces instruments existent, par inférence comme tu dis, cela parce qu'on ne peux pas imaginer une connaissance sans principe connaissant. Mais la question que je me pose, c'est comment ce principe connaissant pourrait bien se connaître lui-même, à savoir se poser comme objet d'investigation, alors que sa nature n'est pas d'être un objet, mais d'être cela qui appréhende les objets. C'est pourquoi je pense que l'investigation sur ce principe est de l'ordre du samsara car c'est prendre la lumière (ce principe) pour ce qu'elle illumine (les objets).chercheur : Mais dans les faits, s'il n'y a pas ce principe, cet instrument "connaissant" comment puis-je interagir avec mon environnement ?
Pour moi, cela veut dire que l'étude sur la conscience, pourrait signifier une prétention à pouvoir être spectateur tout en s'abstrayant d'être le théâtre et le danseur, ce qui serait une erreur à mon avis. Mais en même temps, on pourrait voir cette étude comme incarnation des trois à la fois, ce qui signifierait peut-être incarner directement la perception yogique. En étudiant la conscience, c'est comme si cette dernière se faisait un auto-massage en quelque sorte ; impossible de distinguer le massé, le massage et le masseur.Le Laṅkāvatāra Sūtra dit aussi ceci qui résume bien la pensée Cittamatra:
« La conscience est le spectateur, le théâtre et le danseur à la fois1. »
Quant au point de vue des adeptes de l'esprit seulement,
Ceux dont la fortune est grande y renoncent aussi.
Pour les adeptes de la conscience,
Toute cette multiplicité relève de l'esprit.
Qu'est-ce que la conscience ?
C'est ce que nous allons voir à présent.
Quand le sage enseigne
Que "tout n'est qu'esprit",
C'est pour calmer la peur
Des êtres puérils: il n'en est pas réellement ainsi.
L'imaginaire, le dépendant
Et le "totalement présent"
Ont la même nature de vacuité:
Ce sont des fictions de l'esprit, lequel est leur essence.
A ceux qui aiment le Grand Véhicule
Le Bouddha enseigne en bref
L'égalité et le manque de soi des choses,
De même que l'esprit qui n'est jamais né.
Commentaire de l'esprit d'Eveil, Bodhicittavivarana
cité dans Rayons de lune de Dakpo Tashi Namgyal maître kagyupa
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.