Végétarisme, véganisme & cohérence

ted

En tout cas, être végétarien, c'est mieux pour la santé.
On sait de plus, qu'à part quelques cas rares, il n'y a pas de contre-indication, ni de carences. Ca m'a été confirmé en personne par un docteur en médecine, chirurgien et spécialiste de la nutrition, chef de service (pour ceux qui hésitent encore).

Donc si on ne devient pas végétarien pour diminuer les souffrances animales, on peut déjà le faire pour prendre soin de soi-même.
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tirru...
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Lotus Bleu a écrit :
11 juillet 2017, 09:01
Dans le cas présent, une réflexion autour d'Onfray qui écrit (je résume un maximum) : "Le végétarisme, c'est très bien mais pour être vraiment cohérent il fait pousser jusqu'au végétalisme et même la doctrine vegan mais comme cela devient un excès, ce n'est "plus bon" et du coup il faut revenir à notre "véritable nature" (selon les matérialistes) d'omnivore conscient et frugal" => donc quid ce constat sous l'angle du bouddhisme ? toujours cohérent, plus vraiment ? autre ?
Je m'étonne parfois du caractère exclusif de la pensée de certains "penseurs". De toute évidence nous parlons d'un régime alimentaire en tant qu'expérience, et de ce point de vue, elle ne saurait se limiter à un seul champ d'expérience, à un seul résultat ! Dans le cas du bouddhisme, tout le monde sait qu'il y a une contradiction entre le précepte centrale de ne pas tuer (Ahimsa pas de violence non plus !) et le fait que le Bouddha n'ait pas fait du Vinaya Dhamma une discipline végétarienne car je crois qu'il savait que sur le terrain c'est loin d'être évident tant il paraissait difficile d'imposer à des pans entier d'une société une discipline alimentaire. Il y a certainement une forme d'hypocrisie dans la mesure ou on ne tue pas les êtres mais on mange leur chair. Quelles seraient les conséquences kammique d'un tel acte ? celui qui consiste à manger un animal mort dans la souffrance ? Bouddha n'est-il pas mort en mangeant un plat de porc probablement avarié ?

Pour revenir au végétarisme, un régime alimentaire est une expérience à vivre qui implique "un peu" de se séparer du monde de ceux qui mangent la viande, plus le régime est stricte, plus la séparation est franche. Il nécessite également une grande créativité dans la composition des aliments, ce qui n'est pas sans difficultés mais avec des avantages certains. Pour l'heure, le végétarisme n'est pas fait pour la multitude et les lobbies de viandes ont encore de beaux jours devant eux mais les défis climatiques et l'empreinte écologique catastrophique du bétail et donc sa cherté rendra la viande difficilement accessible. Ce n'est donc qu'une question de temps pour que les habitudes et les consciences changent en faveur d'une alimentation moins énergivore et plus propre.

Je me souviens lors de mon voyage en Inde il y a quelques années que j'étais devenu végétarien durant mes trois semaines de séjour sans m'en rendre compte. Je vous laisse deviner pourquoi !
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jules
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Compagnon : Et je ne vise personne c'est juste une tendance générale, des hypothèse.


Il faut viser quelqu'un. ←
ted

tirru... a écrit :
11 juillet 2017, 11:57
Bouddha n'est-il pas mort en mangeant un plat de porc probablement avarié ?
Non. C'est une erreur de traduction.
Il a mangé des champignons empoisonnés dont le nom était "Délices de porc" car très appréciés des porcs sauvages.

Le traducteur a compris que le plat était un "délice au porc". :-(

https://books.google.fr/books?id=EqkaGe ... ha&f=false
ted

Mon constat est que, manger de la viande, est tout simplement un plaisir sensuel dont les gens n'arrivent pas à se défaire. Comme fumer des clopes, manger gras et sucré, ou boire de l'alcool. Ce sont des chaînes bien visibles et acceptées de plein gré.

Ensuite arrivent toutes sortes de justificatifs philosophiques, un peu comme les gens qui trompent leur conjoint. Mais au départ, c'est du pur désir sensuel.
Compagnon

Aparté :

D'après ce que j'ai lu Ted, le Bouddha Shakyamuni avant d'atteindre l’Éveil s'était déjà aguerri a des techniques yogiques avancées. Après l'Eveil il disposait d'une connaissance encore plus étendue. Il sut plusieurs semaines à l'avance quand il allait mourir et peut être ou et comment/pourquoi. On prétend même que Marâ est encore revenu le nargué durant cette période. Il aurait pu aisément grâce à sa maîtrise de son propre corps survivre à cette intoxication mais il n'en fit rien et ce afin de rompre un ultime attachement, celui a cette vie et car tout avait été dit, ses disciples ne devaient pas rester dépendants de lui. Il n'était pas seul chez cet hôte (un forgeron plein de bonne volonté qui voulait montrer son respect pour le Bouddha en lui préparant un repas improvisé, mais il n'était guère bon cuisinier). Le Bouddha interdit a ceux qui l'accompagnaient de toucher au plat incriminé, il fut le seul à en manger et à s'empoisonner. Et avant de mourir il demanda expressément qu'aucun mal ne soit fait au forgeron qui n'avait pas agît intentionnellement.

Parenthèse fermée.
Compagnon

ted a écrit :
11 juillet 2017, 12:52
Oui ? Et donc ?
Je précisais juste le contexte, tu semblais suggérer qu'il y avait un lien entre le fait que le Bouddha ai mangé du porc (et apparemment ce n'est pas le cas, traduction a ce qu'il est dit ci dessus). Je pense que c'était apparemment le moment pour le Bouddha de quitter cette vie. Quoi qu'il ai pu mangé, champignon, porc, etc... c'était juste le moment. Et il le savait.
Donc on ne peut pas faire de lien entre la mort du Bouddha et une condamnation du végétarisme.
De plus, question contextuelle, quelle était la production et la consommation de viande à l'époque du Bouddha dans la zone ou il a œuvré ? Certainement moindre que pour nous. Il était donc peut être plus aisé d'être végétarien à son époque.

Concernant le végétarisme en général il faut penser à la fois en termes individuel (besoins spécifiques ou pas) et globaux (nous sommes dans une économie globalisée, si changement il doit y avoir il doit être pensé avec ses effets globaux dans d'autres secteurs, tous les secteurs économiques sont interdépendants aussi). Si solution il y a elle ne peuvent être les mêmes par tout et pour tous du moins au début. Et si il y a une volonté de changement l'effort de conversion durera surement des années voir des décennies. Ce qui nécessite de penser une politique agricole et nutritionnelle mondiale et donc avec une autorité politique globale et non plus des centaines de gouvernements.
ted

Compagnon a écrit :
11 juillet 2017, 12:49
Il aurait pu aisément grâce à sa maîtrise de son propre corps survivre à cette intoxication mais il n'en fit rien et ce afin de rompre un ultime attachement, celui a cette vie et car tout avait été dit, ses disciples ne devaient pas rester dépendants de lui.
On parle d'un Bouddha là. Donc il n'avait déjà plus d'attachement à cette vie. Ce qui ne l'a pas empêché d'enseigner pendant 45 ans. :)
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tirru...
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Bonjour Ted,
ted a écrit :
11 juillet 2017, 12:32
tirru... a écrit :
11 juillet 2017, 11:57
Bouddha n'est-il pas mort en mangeant un plat de porc probablement avarié ?
Non. C'est une erreur de traduction.
Il a mangé des champignons empoisonnés dont le nom était "Délices de porc" car très appréciés des porcs sauvages.

Le traducteur a compris que le plat était un "délice au porc". :-(

https://books.google.fr/books?id=EqkaGe ... ha&f=false

Bah ça se discute Ted car selon le Mahaparinibbana Sutta le dernier repas de Bouddha était composé de Sukara-maddava un terme pas clairement défini et sujet à controverse et tu as raison de mettre l’accent dessus :

Maha-parinibbana Sutta a écrit :- Sukara-maddava: terme controversé qu'on a donc laissé sans traduction. Sukara = porc; maddava = tendre, moëlleux, délicat. D'où il ressort que deux renditions alternatives du composé sont possibles: (1) les parties tendres d'un cochon ou d'un sanglier; (2) celles qui sont appréciées par les cochons et les sangliers. Dans ce dernier sens, on a pensé que ce terme faisait référence à un champignon ou à une truffe, ou encore à un igname ou autre tubercule. K.E. Neumann, dans la préface à sa traduction allemande du Majjhima Nikaya, tire d'un compendium indien de plantes médicinales, le Rajanigantu, les noms de plusieurs plantes commençant par sukara. Le commentaire à notre texte donne trois explications alternatives: (1) la chair d'un seul cochon (sauvage) premier-né, ni trop jeune ni trop vieux, qui aurait été disponible naturellement, c-à-d., sans avoir été tué intentionellement; (2) une préparation de riz bouilli moëlleux cuit avec les cinq
produits de la vache; (3) une sorte d'élixir alchimique (rasayanavidhi). Dhammapala, dans son commentaire à l'Udana VIII.5, donne, en plus, de jeunes pousses de bambou piétinées par les cochons (sukarehi maddita-vamsakaliro).
jap_8
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