Circé a écrit : ↑29 juillet 2017, 17:43
chercheur a écrit : ↑29 juillet 2017, 15:43
Après c'est sûr que ni toi ni lui ont eu cette expérience de "franchissment" de la mort et vous n'avez pas vécu les états du bardo. Mais ça m'interroge toutes ces descriptions effrayantes...
D'autre part, cette expérience du bardo, nous l'avons déjà eue des dizaines de fois. Mais il semblerait que nous ayons loupé quelque chose puisque nous sommes encore ici.Il faudra faire mieux la prochaine fois.
Même des millions de fois, d'après les textes. Simplement, nous ne nous en souvenons pas. Pas plus que nous ne nous souvenons du jour de notre naissance, voire de nos premiers mois bébé.
Par ailleurs, nous faisons l'expérience des trois luminosités de descente (blanche), de croissance (rouge) et d'union (noire), ainsi que celle de la claire lumière, tous les jours, en nous endormant. Et dans l'ordre inverse, en nous réveillant. Mais nous ne les reconnaissons pas.
La conscience se dissout ensuite en la vacuité. À ce moment, le corps reprend un peu de couleur, la respiration cesse et la chaleur se rassemble au-dessus du cœur. C’est le moment final de la mort. Cette dissolution de la conscience en la vacuité est caractérisée par des expériences de lumière appelées « luminosité blanche », « luminosité rouge » et « luminosité noire ». Elles correspondent à la résorption des principes masculin et féminin contenus dans le corps.
Notre corps subtil comprend en effet deux principes, respectivement masculin et féminin, localisés au sommet de la tête pour le premier et au niveau du nombril pour le second. Au moment de la mort, ils se résorbent l’un dans l’autre au niveau du cœur :
– Le principe blanc masculin descend d’abord du sommet de la tête vers le cœur. C’est le moment de l’expérience de luminosité blanche comparable à la clarté lunaire.
La résorption de la conscience est concomitante avec celle de ses pensées. Celles-ci se ramènent à quatre-vingts types, dont trente-trois sont issus de l’aversion, quarante du désir et sept de l’opacité mentale. Pendant cette première phase, ce sont les trente-trois types de pensées connectées avec l’aversion, la haine et la colère, qui se dissolvent. Même si notre ennemi le plus féroce ou l’assassin de nos parents était devant nous, nous n’aurions plus d’aversion envers lui.
– Puis le principe rouge féminin se résorbe, il monte du nombril vers le cœur ; c’est alors l’expérience de luminosité rouge comparable à la lumière solaire. Pendant celle-ci, ce sont les quarante types de pensées connectées avec le désir et l’attachement qui cessent. Même si un être divin, une déesse ou un dieu, merveilleux et charmant, se présentait, nous n’éprouverions plus aucun désir.
Lorsque les deux principes se résorbent dans le cœur, la conscience perd sa faculté de connaissance. C’est l’expérience de « luminosité » noire semblable à un bleu profond ou à une nuit obscure.
Chez un être ordinaire, l’esprit sombre dans l’obscurité. À ce moment, les sept types de pensées en rapport avec l’opacité mentale cessent. Quel que soit alors le spectacle qui puisse apparaître, nous n’en penserions plus rien de bon ou de mauvais.
Tout ce processus de dissolution, depuis le début jusqu’à cette expérience de luminosité noire, est appelé le « bardo du moment de la mort ».
– À la fin de cette dissolution se révèle la claire lumière, la nature fondamentale de l’esprit. Tous les êtres en font l’expérience, mais un être ordinaire ne la reconnaît pas et, pour lui s’y substitue une période d’absence d’expérience, d’inconscience. C’est l’absence de réalisation, l’ignorance, qui fait sombrer l’être ordinaire dans cette phase d’inconscience complète qui remplace l’expérience de la claire lumière. Mais, même si elle est extrêmement fugace et n’est pas reconnue, cette expérience de claire lumière apparaît chez tout être.
Par contre, si l’on a, de son vivant, reconnu la véritable nature de l’esprit, c’est-à-dire si l’on a réalisé ce qui est nommé « Mahâmudrâ », à ce moment final du bardo de la mort, l’esprit peut reconnaître la claire lumière fondamentale et, dans la mesure où la réalisation en est stable, y rester absorbé.
Pour un tel yogi, la claire lumière fille, celle qui a été expérimentée pendant sa vie, et la claire lumière mère, fondamentale, s’unissent. C’est alors l’état de bouddha.