Robi a écrit :Et bien il y a tromperie, détournement, déviation non seulement du sens universel d'un mot mais d'une langue, le français.
Alors il faut que tu intentes un procès aux religions qui n'ont pas le français pour langue vernaculaire, c'est-à-dire, toutes ! ::mr yellow::
Le Bouddhisme n'échappe pas à la règle: on ne peut pas faire autrement parce que le contexte culturel des langues occidentales n'a rien à voir avec certains principes bouddhistes, donc les langues occidentales doivent être employées avec sagesse afin que les termes de ces langues puissent véhiculer le sens des principes évoqués dans le Bouddhisme. Par exemple, si on s'en tient aux dictionnaires, on ne peut pas parler de la "libération" au sens bouddhiste et donc soit on est français, soit on est bouddhiste selon ton point de vue. Personnellement, je suis français et bouddhiste.
En lisant certaines de vos interventions les amis, j'ai l'impression que vous ne m'avez pas compris (ou mal lu): quand le Bouddhisme dit qu'un animal est une personne (pudgala) au même titre qu'un être conscient (sattva), il ne dit pas que les animaux ont exactement les mêmes caractéristiques que les êtres humains; ils n'ont que les mêmes potentialités (un animal n'est pas un animal en soi et peut prendre une naissance humaine, comme un humain peut prendre une naissance animale, Cf. le
Mahakammavibhanga Sutta:
http://www.accesstoinsight.org/tipitaka ... .nymo.html )

Un diamant et un caillou sont tous deux des minéraux, mais nous savons qu'au sein de cette identité de nature minérale, il y a des différences de rareté, de préciosité etc. C'est la même chose pour l'être humain et l'être animal, ce sont deux personnes avec des différences de capacité à s'émanciper et à s'éveiller au cours de leur existence actuelle. Mais quand on dit que ce sont des êtres conscients (synonyme de personnes, selon les dico bouddhistes), c'est pour inviter à upeksha (l'impartialité), associée à metta:
http://www.buddhachannel.tv/portail/spi ... rticle3845
Que tous les êtres, sans exception,
Les faibles comme les forts,
Les gros comme les grands,
Les moyens, les petits, les grossiers
Qu’ils soient visibles ou invisibles,
Qu’ils soient proches ou lointains,
Qu’ils soient déjà nés ou encore à naître.
Que tous soient heureux.
Envers n’importe qui et dans n’importe circonstance
Ne jamais tromper ni mépriser
Dans la haine ou la colère
Ne jamais souhaiter de mal à autrui
Ici,
autrui,
n'importe qui,
tous les êtres sans exception,
qu'ils soient visibles ou invisibles: ça renvoie à mon propos. Le Bouddha ne dit pas "n'importe quoi" (comme on aurait tendance à dire si on devait accepter qu'un animal n'est pas un "qui", mais un "quoi"), mais n'importe qui.
davi a écrit :Pour en revenir à la définition d'une personne, si par définition une personne est un je imputé en dépendance de l'un des cinq agrégats, et que sa fonction est d'accomplir des actions et de faire l'expérience de leurs résultats, effectivement, l'animal peut rentrer dans cette catégorie. J'imagine qu'un animal peut créer du karma.
Oui, c'est bien ça. D'ailleurs, toujours en philosophie bouddhiste, toutes les instances d'une même catégorie doivent être d'entités différentes, comme l'animal et l'homme.
Pour en revenir à la définition d'une personne, si elle était universelle, alors tous les pays auraient exactement la même loi sur l'avortement; or, qu'il existe des délais différents d'un pays à l'autre impose une évidence: nos rédacteurs de dictionnaires ne sont pas tous d'accord pour dire à partir de quel âge nous sommes en présence d'une personne (et donc à partir de quel âge la loi interdit l'IVG impliquant de tuer une personne).
