Question de Zopa

[ted]

Est-ce que je peux avoir conscience de quelque chose qui ne soit pas dans ma conscience ? Non...pas vraiment.

Est-ce que ...l'invitation peut prendre en compte cela ? Il me semble que oui...le partage aussi, je ne saisis pas bien les nuances que tu suggères en fait oiseau2julie

Une invitation est explicite, ciblée, active.
Un partage est passif.

Ceux qui viennent sur le forum, on ne les a pas invités.
Ils ont vu marqué "bouddhisme", ils se sont inscrits.
Ils savent donc à quoi s'attendre une fois sur place.

Quand je suis sur le forum, je partage mes ressentis qui se veulent "bouddhistes". En tout cas j'essaie. Mais je n'invite pas les gens à devenir bouddhistes. Et encore moins à devenir bouddhistes de la façon dont je conçois le bouddhisme. J'attends qu'ils fassent de même avec moi et qu'ils n'essaient pas de m'imposer leur vision du bouddhisme.

Les pratiquants zen sont souvent critiqués pour leurs propos abrupts. Baaahh je me définis comme un pratiquant zen. C'est sur le tard que j'ai découvert le theravada et le vajrayana.

[ted]

Zopa pratique t-il la méditation ?

L'immense majorité des bouddhistes ne la pratiquent pas et en particulier ceux d'Asie ! D'ailleurs, la plupart ne connaissent rien au Dhamma...

Je trouve la réponse de Tirru fort intéressante.
A première vue, il a raison sur le principe. Et j'aurais pu répondre comme lui il y a quelques années.

Que Zopa médite ou pas, ça ne nous regarde pas, et c'est pas mon propos.


Ma réflexion porte sur l'emploi du mot Dhamma qui peut désigner aussi bien :

- un phénomène (1)
- le corpus des enseignements du Bouddha (2)
- une loi cosmique générale et universelle (3)


Quand Tirru l'emploie, je pense que c'est dans la deuxième acceptation (corpus d'enseignements).

Quand Gigi ou moi employons le mot Dharma, c'est dans sa troisième acceptation : une loi cosmique intemporelle, universelle, inconcevable.

Si on nous pose une question sur le Dharma (def 3), la meilleure réponse est celle du vénérable Nyanadharo : faire tourner la fleur en silence.

C'est pourquoi je comprends les réticences d'Axiste face aux définitions de la précieuse vie humaine. Les histoires Zen relatent l'histoire de simples d'esprit qui s'éveillent et qui n'y connaissaient rien au Dharma (déf 2).


Tout ça pour dire que les bouddhistes d'Asie qui ne connaissent rien au Dharma (2) baignent peut-être dans le Dharma (3) ?

[axiste]

Une invitation est explicite, ciblée, active.
Un partage est passif.

Ceux qui viennent sur le forum, on ne les a pas invités.

Ah ok Ted, défini ainsi c'est mieux "partage."

[axiste]

C'est pourquoi je comprends les réticences d'Axiste face aux définitions de la précieuse vie humaine.

En fait c'est important parce que si une communauté décide que la vie d'une personne avec des handicaps physiques ou mentaux n'est pas précieuse, cela peut induire beaucoup de souffrance.
(à quoi cela mènerait-il si ce raisonnement était poussé à l'extrême? Dans le pire des cas, à l'abandon des soins, de l'entretien des hôpitaux, de l'attention envers les personnes âgées qui deviennent sourdes, aveugles, handicapées par l'âge qui voit le corps s'en aller..)

[ted]

C'est vrai que le terme "précieux" est mal choisi.
J'aimerais bien connaitre le mot tibétain ou sanskrit correspondant et savoir si d'autres traductions étaient possibles...

[tirru...]

Bonsoir Ted,

Si on nous pose une question sur le Dharma (def 3), la meilleure réponse est celle du vénérable Nyanadharo : faire tourner la fleur en silence.

Le vénérable Nyanadharo est un moine Theravadin, le fait de tourner la fleur n'appartient pas au Theravada. Le geste lent du bras qu'il a effectué durant le tournage de l’émission est celui que l'on pratique durant une retraire vipassana et qui consiste a faire des gestes très lent et noter les phénomènes physiques et mentaux qui se déroulent durant l'action.

Tout ça pour dire que les bouddhistes d'Asie qui ne connaissent rien au Dharma (2) baignent peut-être dans le Dharma (3) ?

Bah, ce qui les intéresse c'est surtout la voie kammique mais pas nibbanique. Beaucoup d'entre eux souhaitent renaitre dans le monde des devas !

[davi]

Il faut vraiment comprendre les huit libertés et les dix dotations en rapport avec la pratique du Dharma. Affirmer celles-ci n'est pas seulement énoncer une vérité mais c'est aussi inciter le sympathisant à s'engager davantage et le pratiquant à la persévérance en saisissant cette opportunité rare dans le monde vivant d'être en possibilité de suivre le Dharma, la voie de la libération définitive de la souffrance.

Une précieuse vie humaine est une vie qui a huit libertés spéciales et dix dotations spéciales qui en font l'occasion idéale d'entraîner notre esprit à toutes les étapes de la voie de l'illumination. Chacune de ces huit libertés spéciales nous libère de l'une des huit conditions qui soit empêchent soit entravent sérieusement notre pratique spirituelle. Si nous avons une vie humaine avec ces huit libertés, nous allons trouver cela relativement facile de surmonter toutes les autres conditions défavorables que nous pourrions rencontrer. Les dix dotations spéciales sont toutes des conditions nécessaires pour la pratique du dharma.

En méditant sur ces huit libertés et ces dix dotations, nous reconnaîtrons que nous avons maintenant une vie qui nous donne les possibilités de croissance spirituelle qui sont les meilleures. Une telle pensée nous apportera naturellement un sentiment de joie et une profonde appréciation de notre vie humaine et de son grand potentiel. En méditant sur la valeur et la rareté de notre précieuse vie humaine, nous développerons un désir spontané et continuel d'en tirer le plus grand avantage. Ce désir vertueux nous conduit naturellement vers des voies spirituelles correctes et nous retient d'entrer dans des voies incorrectes. C'est pourquoi, développer ce désir de prendre l'essence de cette précieuse vie humaine est appelé la clef qui ouvre la porte du dharma. Il est aussi appelé notre meilleur ami qui exerce sur nous une puissante influence afin que notre vie soit utilisée au mieux.

La Voie Joyeuse, RECONNAÎTRE QUE NOUS AVONS MAINTENANT UNE PRÉCIEUSE VIE HUMAINE

[ted]

Bonsoir Ted,

Si on nous pose une question sur le Dharma (def 3), la meilleure réponse est celle du vénérable Nyanadharo : faire tourner la fleur en silence.

Le vénérable Nyanadharo est un moine Theravadin, le fait de tourner la fleur n'appartient pas au Theravada. Le geste lent du bras qu'il a effectué durant le tournage de l’émission est celui que l'on pratique durant une retraire vipassana et qui consiste a faire des gestes très lent et noter les phénomènes physiques et mentaux qui se déroulent durant l'action.

Ah ! Merci Tirru pour l'info...
Et pourquoi fait-il ce geste lent du bras en réponse à la journaliste ?
Est-il traditionnellement utilisé quand on ne veut pas répondre ?

[yves]

il ne voulait pas s'adresser au mental de ceux qui écouterai sa réponse

[tirru...]

Ted ce n’est pas un geste qui est traditionnellement utilisé, mais comme je disais plus haut cette lenteur du geste peut être reconnue par n’importe quel pratiquant de vipassana. Autrement, j’ai une explication plus technique et disons plus en rapport avec le choix symbolique du vénérable. D’évidence, le vénérable connaissait les questions qui allaient lui être posées comme il est d’usage dans ce type d’émission. Il a donc préparé sa réponse, ce qui explique cette posture curieuse qui consiste à tenir une rose avec deux mains que l’on découvre dés le début de l’émission. Suite à la question de la présentatrice sur ce que représente l’éveil du Bouddha. Il répond par la gestuelle en dirigeant la rose blanche, à défaut de lotus ici probablement symbole de pureté, vers son visage. Il hume cette pureté et puis doucement sa main droite se détache et fait un geste de don, d’ouverture. Le tout exécuté avec Attention, avec Sati.

Sagesse Bouddhiste.