Un sujet qui peut "fâcher" : Marine Le Pen

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davi
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Inscription : 28 février 2016, 11:38

Concernant les pensées immorales qui traversent l'esprit, ça me rassure de ne pas être tout seul... C'est curieux l'esprit. Ce sont des tendances karmiques, à une époque où j'étais moins regardant sans doute. Mais attention parce que des fois on est un peu fainéant, et il est facile de suivre ces mauvaises pensées... (rien à voir avec la discussion précédente) C'est pourquoi il y a des types d'esprit utiles qui s'appellent vigilance (esprit de non oubli de notre pratique), esprit d'alerte (qui reconnaît un esprit fallacieux), esprit de sagesse (qui connaît l'antidote), et l'effort consciencieux (qui s'applique à tuer l'esprit fallacieux à l'aide de l'antidote). A pratiquer en et hors méditation... :D
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Compagnon

La vigilance s'applique aussi a ce que nous consommons, pas seulement par la bouche, ou le nez mais par les oreilles et les yeux, si nous ne prenons pas garde cela arrose des mauvaises graines et entretien des pensées néfastes, nuisibles.
Ne pas arroser les mauvaises graines.
Quand elles se manifestent malgré tout, savoir les assécher en arrosant les bonnes graines qui sont leur antidote.
Planter des bonnes graines.
Savoir arroser les bonnes graines.
Et quand elle poussent, sortent du tréfonds vers la conscience, continuer de les arroser.

Rien ne peut survivre sans nourriture, le bon comme le mauvais.
Donc l'on sait ce qu'il faut nourrir ou ne pas nourrir.
C'est on ne peut plus simple.
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yves
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Inscription : 26 février 2016, 13:01

Compagnon a écrit :
10 mai 2017, 20:28
Ah si : rien contre le fait d'être qualifié de moralisateur ou de personne employant un ton moralisateur. Me dérange pas. :cool:
ba11
Compagnon a écrit :
10 mai 2017, 21:17
C'est on ne peut plus simple.
ba11
oui à ce qui est
tout change
tout est maintenant
être tout
amour
ted

"Compagnon" a écrit :Rien ne peut survivre sans nourriture, le bon comme le mauvais.
Donc l'on sait ce qu'il faut nourrir ou ne pas nourrir.
C'est on ne peut plus simple.
C'est simple sur le papier.
C'est simple en théorie
C'est simple à taper sur un clavier

Mais c'est l'une des choses à faire les plus difficiles au monde !

Pourquoi ?

Parce que personne ne voit clairement les mécanismes de la souffrance. C'est nous qui la provoquons sans cesse. Et pourtant, elle nous prend toujours par surprise quand elle débarque.

Ce que nous appelons "avoir raison", et qui est plébiscité par le raisonnement cartésien et qui nous fait nous sentir "inattaquables", et bien, paradoxalement, n'est ce pas une des plus grandes causes de production de souffrance ?

Est-ce que l'homme est une machine de Turing ? Est-ce que l'homme est une équation logique ? Est-ce que l''homme est un ordinateur qu'on programme ?

Nous sommes une combinaison psychophysique avec une sensibilité, des émotions, des motivations obscures... C'est pour cela qu'amour et raison ne s'entendent pas toujours.

Voici ce qu'en dit Ajahn Chah :
C'est pourquoi j'insiste en disant de pratiquer, oui, mais de pratiquer en étant attentifs aux résultats de votre pratique, en particulier quand vous vous heurtez quelque chose ou quelqu'un, quand il y a friction. Quand il n'y a pas de friction, les choses coulent d'elles-mêmes. Mais quand il y a friction, elles ne coulent pas, vous brandissez votre « moi » et les situations se solidifient en un paquet d'attachements. Il n'y a aucune souplesse.

La plupart des gens ont cette tendance. Ce qu'ils pensaient autrefois, ils continuent à le penser aujourd'hui. Ils refusent de changer, ils ne réfléchissent pas. Ils croient avoir raison, donc ils ne peuvent pas avoir tort ! Mais voilà, le « tort » est enfoui dans la « raison » même si peu de gens le savent. Vous voulez savoir pourquoi ?

Si vous dites « cela est exact » et quelqu'un d'autre dit le contraire, vous n'allez pas l'accepter, vous allez discuter. Ce qui surgit à ce moment-là, c'est ditthi mana. Ditthi signifie « opinions » et mana c'est l'attachement. Si nous nous attachons - même à ce qui est exact - et refusons de céder, cela devient erroné. S'accrocher à ce qui est juste, c'est ériger le soi, il n'y a pas de lâcher prise.

C'est une question qui donne du fil à retordre à beaucoup de gens mais pas aux vrais pratiquants du Dhamma qui sentent combien ce point est important et qui en tiennent compte. Si le problème surgit pendant qu'ils parlent, l'attachement ne tarde pas à apparaître.

Peut-être durera-t-il quelque temps, peut-être un jour ou deux, peut-être trois ou quatre mois ou même un an ou deux pour les plus lents.
Mais pour les plus rapides, la réaction est instantanée : ils lâchent prise. Ils voient apparaître l'attachement et aussitôt ils lâchent prise, ils forcent le mental à abandonner sur-le-champ.

Il faut que vous parveniez à bien voir ces deux fonctions en action : d'un côté, il y a l'attachement et, de l'autre, celui qui va résister à l'attachement. A chaque impression mentale, portez votre attention sur ces deux fonctions en action. Il y a l'attachement et il y a quelqu'un qui veut empêcher cet attachement. Observez ces deux éléments. Peut-être resterez-vous longtemps attaché avant de lâcher prise.


Réfléchir et pratiquer ainsi constamment permet à l'attachement de perdre, de s'amenuiser. La vue juste grandit en même temps que la vue erronée diminue. L'attachement faiblit, le non-attachement se renforce. C'est comme pour tout le monde. C'est pourquoi j'insiste sur ce point: apprenez à résoudre les problèmes à l'instant même où ils se présentent.
Est-ce que ce n'est pas ça, le VESAK ?
Ou encore :
Celui qui perçoit cela sait que la véritable pratique est presque à l'opposé de la direction prise par la plupart des gens, au point que les deux peuvent à peine s'entendre.

Comment ces gens vont-ils transcender la souffrance ? Ils ont des récitations pour les aider à comprendre la vérité, mais ils en détournent le sens et les utilisent pour accroître leur illusion. Ils tournent le dos à la Voie juste - si elle va vers l'est, ils vont vers l'ouest - alors comment vont-ils la trouver ? Au lieu de s'en rapprocher, ils s'en éloignent à chaque pas.

Si vous vous êtes penché sur la question, vous savez que je dis vrai. Beaucoup de gens sont dans la confusion mais comment le leur dire ? La religion n'est plus que rites et rituels ou cérémonies mystiques. Les gens récitent les textes mais ils le font bêtement, sans sagesse. Ils étudient mais ils étudient bêtement, sans sagesse. Ils savent mais ils savent bêtement, sans sagesse. C'est ainsi qu'ils se retrouvent à avancer bêtement, à vivre bêtement, à apprendre bêtement.
jap_8
ted

Qu'on soit bien d'accord : il ne s'agit pas d'abandonner toute croyance ou toute opinion sur ce qui est correct. :shock:

Abandonner toute croyance et toute opinion, ça s'appelle l'éveil . Et cet abandon est remplacé par prajna, la sagesse transcendante qui procure une vision inconcevable.

Non, il s'agit juste de s'arrêter à temps quand on sent monter ditthi mana

Et je salue bien bas tout ceux qui ici sont capables de le faire. Et qui se taisent souvent plutôt que d'exprimer leur désapprobation de façon énergique.
jap_8 jap_8 jap_8

Cela dit, c'est facile à faire quand on n'est pas directement concerné hein ? :mrgreen: :lol:

Ptdr
Compagnon

Mais c'est l'une des choses à faire les plus difficiles au monde !

Qui a dit que c'était facile ?
Si c'était facile on aurait tous déjà réalisé notre bouddhéïté.
Mais on nous fournit un mode d'emploi, et pas si compliqué en terme d'explication, ce n'est que la mise en pratique qui est difficile car cela demande de la discipline.

No pain no gain. Ou "sans pain noir pas de gloire".
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jules
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Ted : Parce que personne ne voit clairement les mécanismes de la souffrance. C'est nous qui la provoquons sans cesse. Et pourtant, elle nous prend toujours par surprise quand elle débarque.
J'ai l'impression que la souffrance personnelle égotique, c'est un peu un coup de bâton qui nous est donné par tous les êtres, d'où l'idée que nous pratiquions en fait pour leur bien à tous. En effet cette souffrance égotique semble servir en réalité, par son dépassement qui se produit en conséquence, une cause plus large que celle strictement personnelle. Cette souffrance semble nous contraindre à chercher la sagesse, sagesse qui serait en somme ; efficacité dans l'interaction avec notre entourage. Donc quelque part, cette sorte d'apprentissage visant à l'harmonisation est contraignante pour l'individu. Si cette contrainte existe, c'est peut-être bien que l'individu sert une cause qui le dépasse, à savoir précisément ; le bien de tous les êtres. Qu'il puisse lui-même tirer avantage de cet apprentissage progressif de la sagesse, tendrait peut-être à montrer que son intérêt va dans le sens de celui de la communauté et que s'il ne tient pas compte de cet intérêt commun par ignorance de son interdépendance avec tous les êtres, les "mânes" sauront le rappeler à l'ordre.
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axiste
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Inscription : 09 mai 2008, 05:39

Cela dit, c'est facile à faire quand on n'est pas directement concerné hein ? :mrgreen: :lol:

Ptdr
Les mots sont des geysers aux méandres incertains.
Quelquefois le silence est plus respectable que les mots qui l'encadrent.
Quelquefois la parole s'épuise au fond de nous, parce que le silence est la seule réponse viable.

Nous ne sommes pas encore des Bouddhas.

Il y a dans le silence une sorte d'humilité et de respect.
Respect de nos incomplétudes que nous ne suivons plus.

Cela évite le feu des mots qui s'embrase et chaque mot s'embrase des souffrances vécues qui ne peuvent être dites. Ni encore moins être contenues dans des chiffres, des calculs ou des statistiques. Ici le retrait est salutaire. Le retrait des mots respecte l'indicible, s'incline devant ce qui est, sans rien d'autre rajouter.
Entre l'inspir et l'expir, il n'y a plus de son...respirons !
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

jules a écrit :
11 mai 2017, 11:55
Donc quelque part, cette sorte d'apprentissage visant à l'harmonisation est contraignante pour l'individu. Si cette contrainte existe, c'est peut-être bien que l'individu sert une cause qui le dépasse, à savoir précisément ; le bien de tous les êtres.

Qu'il puisse lui-même tirer avantage de cet apprentissage progressif de la sagesse, tendrait peut-être à montrer que son intérêt va dans le sens de celui de la communauté et que s'il ne tient pas compte de cet intérêt commun par ignorance de son interdépendance avec tous les êtres, les "mânes" sauront le rappeler à l'ordre.
Jules, tu es un génie !! ba11
Et en plus, tu es télépathe ou quoi ?

Cette nuit, je pensais vaguement ça sans réussir à le préciser exactement.

Je me disais que le bouddhisme déconne quand même à nous enseigner l'abandon du soi. Car il est où le retour sur investissement ? Qui sera heureux, ou éternel en retour ? Baaaah personne (anatta) ! :D Donc, ça ressemble à une escroquerie ce truc. :D :mrgreen: Mais en fait, l'escroquerie, c'est de s'identifier à un bout de viande, même pas capable de s'arracher à la gravité terrestre.

L'escroquerie, c'est d'oublier que nous faisons partie d'un groupe, appelés "les êtres sensibles" dont les facultés mentales, l'esprit, la conscience, influent depuis des milliards d'années sur le vide sensible d'où jaillit notre univers.

Nous avons oublié ce prodige pour sombrer dans l'ignorance. Nous sommes des demi-dieux amnésiques, torturés par une vie qui nous concerne peu, obsédés par une mort qui ne nous concerne pas.
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