C’est vrai, d'ailleurs il faudrait distinguer le terme "effort" tel qu’il est employé dans le cadre de cette expression "non-effort", et le terme "effort" tel que celui-ci se situerait comme tu le dis en amont de ce qui serait visé, à savoir le non-effort.chercheur : la doctrine du non-effort vulgarisée, c'est oublier que pour atteindre le non-effort bah il faut faire beaucoup d'efforts en amont justement !
Dans le deuxième sens, c’est un effort de pratique, par exemple pratiquer la méditation, se conformer aux conseils du Bouddha concernant l’octuple noble sentier etc.
Dans le premier sens, il s’agirait en revanche d’une tension du mental qui métaphoriquement pourrait se traduire par la tentative d’éteindre le feu avec le feu. Non-effort, signifiera donc abolir ce mécanisme en quelque sorte, puisqu'on comprend bien que le feu ne peut s’éteindre avec le feu et que toute volonté allant dans ce sens est vaine.
Le non-effort serait donc ce moment où cette tension du mental disparaîtrait et pour y parvenir, il faudrait effectivement beaucoup d’efforts, mais ceux-ci seraient d’un autre ordre que celui propre précisément à cette tension que le mental exercerait sur lui-même de manière volontaire, ces efforts étant comme dit plus haut propres à la persévérance dans la pratique qui amènera spontanément et automatiquement à la réalisation souhaitée.
En d'autres termes, il me semble que le seul endroit où la volonté peut avérer sa capacité à pouvoir, c'est dans notre résolution à pratiquer. Cette persévérance dans la pratique devra en somme passer outre le pénible constat de l'impuissance de la volonté, impuissance se traduisant cette fois au travers des nombreuses tentatives du mental s'évertuant vainement à chercher sa propre dissolution.