Végétarisme

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Circé
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je suis d'accord avec vos arguments mais il me semble que la première priorité de Lotus Bleu c'est de gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa famille.Il se trouve qu'en tant que cuisinier il utilise la viande, il peut limiter les dégats en utilisant de la viande issue de l'élevage bio ou des petits producteurs locaux élevant dans des conditions correctes.
Quand on mange de la viande, on peut aussi remercier l'animal sacrifié pour nous.
Compagnon

Il est bon de rappeler que rien n'est imposé dans la pratique bouddhique au moins pour les laïcs, pour les moines là c'est autre chose, puisque ce sont des personnes a un autre niveau d'implication.
Ici (je crois) nous sommes entre laïcs.

J'en profite pour signaler a ceux qui ne le connaissent pas le Sutra de Vimalakirti. Un sutra majeur et profond du courant Mahayana ou un laïc disciple du Bouddha, du nom de Vimalakirti, expose en détail la doctrine de la vacuité, de la non-dualité. Reconnaissons tout de suite que cet homme n'est apparemment pas mentionné dans les Sutras du canon Pali. Toutefois, voici ce qui en est dit :

Vimalakīrti, était un personnage influent et célèbre de l'époque du bouddha Shakyamuni, c'était le représentant le plus influent des bouddhistes pratiquants laïcs. Il pratiquait la voie du bodhisattva du courant mahāyāna dans la société, habillé comme des gens ordinaires, vivant en famille dans la ville (Vaisali, actuelle Basarh, 40 km au nord-ouest de Patna), mais son niveau était si élevé et son intelligence était si brillante qu'aucun disciple du Bouddha Shākyamouni n'était digne d'être son interlocuteur, seul le bodhisattva mahâsattva Mañjuśrī était capable de discuter avec lui sur la méthode non dualiste concernant le sens le plus profond du bouddhisme.

Pour en revenir directement au sujet, le Bouddha invite à ne se baser que sur son expérience personnelle comme source de vérité. Je vais donc mentionner mon expérience personnelle, vous en tirerez les enseignements que vous voulez. Ce qui suit est véridique dans le sens ou c'est vécu par moi.

Il y a prêt de 2 ans, au détour d'un texte de Thay sur la colère (je cherchais des conseils pour apprendre à gérer ce sentiment qui m'était hélas bien trop familier) je me suis retrouvé face à un paragraphe dans le texte portant sur le végétarisme. Thay faisait le lien avec la violence en général, il expliquait à l'aide d'un conte et de constatations sur le système de production agricole américain actuelle ce qui lui paraissait comme de bonnes raison pour un pratiquant de devenir végétarien. L'ensemble m'a frappé un peu tout de suite. Puis l'impact plus profond c'est rapidement fait sentir. J'ai abandonné très vite toute nourriture a base de viande ou poisson. J'ignore si il y a un lien direct mais depuis deux ans ma santé est meilleur sur certains points précis. Effet psychosomatique ? Purge progressive de mon organisme de tout un tas de produits que notre industrie agroalimentaire mets dans les viandes ? Je ne sais pas. Mais je constate un mieux être de ma santé. Je crois que quand on agit dans le sens de la vie (actuellement comme je l'ai dis je me suis mis à nourrir les oiseaux sur mon balcon) la vie a tendance à vous le rendre. C'est bête à dire mais notre esprit est puissant, la psychosomatique est très puissant. Si vous agissez consciemment dans le sens de la vie, du bon, de la compassion, je crois que vos esprit produit aussi des effets sur votre corps et la vie se renforce aussi dedans. Ce qui pourrait être une illustration très concrète et physiologique de la vacuité.

Je crois qu'il ne faut pas faire ce choix "par principe" ou "par obligation", il faut le faire quand on a une prise de conscience suffisante, qui va générer une motivation suffisante pour maintenir ce choix dans la durée. Faire le choix du végétarisme est un acte de compassion envers soi et les animaux, cela doit diminuer autant leur souffrance que la notre, si cela doit engendrer plus de frustration et de souffrance qu'autre chose, c'est sans doute que l'on est pas encore prêt pour cela. Mais cela n'interdit pas d'agir en parallèle pour la cause animale de manière positive tout ne continuant a manger viande et poisson parce que l'on est pas encore prêt pour s'en priver. Ne pas oublier que tout étant impermanent, aujourd'hui l'on est peut être pas encore "mûre" pour ce choix, mais demain ou après-demain peut être que ce sera le cas. Chacun suit un chemin a sa propre vitesse. Comme le dot Ajhan Liem :

"Si on veut construire un monastère, il faut procéder par étapes, petit à petit. Il faut aussi laisser la place à d'éventuelles adaptations et évolutions dans la durée du chantier. Nous devons avoir la même attitude quand nous pratiquons le Dhamma. Tout accomplir en un jour est certainement impossible; nous devons donc avancer un pas à après l'autre".

Ci-dessous voila ce que dit un site bouddhiste Thaïlandais sur les moyens d'existence justes :

5) Le moyen d'existence juste (sammā ājīva)

Le Bouddha a défini, dans quelques suttā, ce qu'il faut entendre par « moyens d'existence justes » : la richesse doit être acquise par des moyens légaux, pacifiques et honnêtes ; elle ne doit pas provenir d'activités basées sur la souffrance d'autres êtres comme la boucherie, le trafic d'êtres humains ou d'armes, la vente de poisons ou de drogues . De manière générale, une profession qui implique la transgression de la parole juste et de l'action juste ne peut être une profession juste ; on constatera, à l'aune de ces critères, combien notre monde moderne repose sur des moyens d'existence injustes.
Les renonçants religieux, sont également concernés par cette règle : leurs moyens d'existence et la façon de les recevoir étant définis par le Vinaya, tout autre moyen d'existence est incorrect. Le Bouddha condamnait notamment très sévèrement les diverses prestations magiques, divinatoires, paramédicales ou ritualistes qui pourraient être réalisées par des moines en échange de leur subsistance.


http://bouddhisme-thailande.com/bouddhi ... ml?start=4
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