Un point de vue sur le phénomène migratoire en Europe

ted

michel_paix a écrit :
Pour faire cesser l'immigration, il faut favoriser le développement économique des pays du Sud. Mais les grandes puissances sont elles prêtes à laisser naître leurs concurrents de demain
Discour de politicien !! Pour faire cesser l'immigration faut enlever les limites qui nous divise !! Chercher a aider ?? Quel profit cela rapporte, voila ce qui est plus coherent avec la politique !! L'europe recherche l'or encore aujourdhui, vos discours d'aide, j'y crois pas du tout, ce qu'un francais veut, c'est une terre de tete de francais !! Hahhahaha je vous taquine, c'est avec humour, ne prennez pas cela mal !! =)

<<metta>>
Michel a écrit : Pour faire cesser l'immigration faut enlever les limites qui nous divise !!

Oui Michel. Mais concrètement, ce qui nous divise est aussi lié à notre niveau de vie. A la qualité de nos vies.
Le bouddhisme estime que tout le monde a le droit de :
- se nourrir
- se vêtir
- se loger
- se soigner

Mais comme tu dis, il suffit qu'on nous présente une bonne affaire à 50% du prix et on se précipite pour acheter. En oubliant que ce prix n'est possible que parce que des personnes mal habillées, mal logées, mal nourries et mal soignées, ont travaillé dans des conditions inacceptables !

Donc nous sommes complices silencieux de cette exploitation des pays du Sud.
Mais pas seulement du Sud. La Chine est le géant économique du moment et pourtant, les conditions de travail la-bas sont parfois extrêmes.

Et même en Europe ou au Canada, il y a des travailleurs pauvres et exploités.

Ceux qui postent des vidéos contre l'immigration n'hésitent sans doute pas à s'habiller pas cher avec du made in china, india ou turc.

Donc, enlever les limites qui nous divisent comme tu dis, c'est aussi refuser de cautionner l'exploitation de l'homme par l'homme. Et cette exploitation est mondiale. C'est un état d'esprit.

Et attention ! Ce n'est pas parce que certains sont exploités, que leur coeur est plus pur. Ne faisons pas d'angélisme. Le modèle actuel crée des vocations glauques chez les défavorisés. C'est un système qui encourage à devenir impitoyable, dur, égoïste. Donc, il y a bien un risque que les défavorisés d'hier deviennent les maîtres de demain et nous fassent subir ce que nous leur avons fait subir. Ce sera une boucle karmique sans fin.

Donc, le développement économique durable est la moins mauvaise solution collectivement.
La meilleure solution étant, bien sur, l'éveil individuel des consciences.
Et les consciences individuelles qui s'éveillent peuvent tenter d'infuser dans le système. A leur échelle. Un peu comme le colibri.
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Zopa2
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C'est quoi cette image du colibri, Ted ?
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axiste
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Le monde marchand est juste intenable. C'est facile de dire ça avec des chaussures aux pieds mais…disons que ce monde marchand est poussé à l'extrême et que c'est pour cela qu'il peut éclater ou imploser: il n'y a aucun équilibre et des tensions naissent de partout car il engendre de très grandes souffrances. Pourtant, d'autres rêvent d'un tel modèle car ils ont souffert de la pauvreté et qu'il est tentant de sortir d'un extrême pour adhérer à un autre. Ailleurs, l'herbe est toujours plus verte…enfin, c'est ce que l'on croit bien souvent avant de goûter à un miel et de s'y noyer les ailes…tant que l'ignorance n'est pas éradiquée il n'y a pas de visibilité. C'est une histoire de conscience.

Je suis sur un espèce de recul d'images, un peu comme on repousserait une lumière aveuglante en apposant la main sur ses yeux pour chercher l'ombre.

C'est une espèce de guerre médiatique qu'on voit défiler sur les écrans et c'est par ces images que la majorité des gens prennent conscience de ce qui défile dans l'actualité. Je parle aussi pour moi. Pas la peine de se mentir, sans les relais des images, on ne remettrait pas facilement en question l'équilibre aussi grossier soit il que l'on a traversé. Ce sont des techniques "choc" très grossières et violentes.

Les images sont violentes. Pourtant je ne pense pas que la violence soit un moyen de guérir la violence.

Me voilà donc coincée dans un espèce de no man's land parce que les techniques qu'emploient les images pour créer un basculement des consciences sont les mêmes que celles utilisées par le monde marchand et d'ailleurs elles sont véhiculées par lui, en son sein. …c'est confus. Opaque.

On a du mal à comprendre ce qui vraiment mène le monde dans les faits et événements qui ne cessent de s'enchainer.

La souffrance et l'ignorance certainement …et ça traverse d'abord. C'est lourd et aveuglant.

"
C'est un système qui encourage à devenir impitoyable, dur, égoïste"
Oui.
Donc, il y a bien un risque que les défavorisés d'hier deviennent les maîtres de demain et nous fassent subir ce que nous leur avons fait subir. Ce sera une boucle karmique sans fin.
Je le crois aussi.
tout le monde a le droit de :
- se nourrir
- se vêtir
- se loger
- se soigner
oui.
le développement économique durable est la moins mauvaise solution collectivement.
La meilleure solution étant, bien sur, l'éveil individuel des consciences.
Et les consciences individuelles qui s'éveillent peuvent tenter d'infuser dans le système. A leur échelle. Un peu comme le colibri.
Oui.

Finalement ne pas agiter l'eau de la marre pour éviter de créer plus de confusion. Ca commence en soi même…faire sa part selon ses possibilités, un peu comme le colibri… pour agir dans ce monde et réussir à y avoir un impact éclairé demande une lucidité et une clarté sans tâches. Il faut commencer par soi et à son échelle juste...
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

Zopa2 a écrit :C'est quoi cette image du colibri, Ted ?
C'est une histoire racontée par Pierre Rabbi, Zopa.
http://www.colibris-lemouvement.org/col ... du-colibri
ted

axiste a écrit : Les images sont violentes. Pourtant je ne pense pas que la violence soit un moyen de guérir la violence.

Me voilà donc coincée dans un espèce de no man's land parce que les techniques qu'emploient les images pour créer un basculement des consciences sont les mêmes que celles utilisées par le monde marchand et d'ailleurs elles sont véhiculées par lui, en son sein. …c'est confus. Opaque.
As-tu l'impression de te faire manipuler ?
Qu'on te dicte les cas où tu dois te révolter ?
Tandis qu'on passe sous silence tant d'autres souffrances actuelles et dérangeantes ? :oops:

C'est vrai qu'on nous vend la souffrance comme on vend un savon. Pour manipuler l'opinion publique sans doute.
Mais à l'arrivée, la souffrance des autres est bien réelle, même si elle est instrumentalisée. Alors que faire ? :oops:
Dumè Antoni

la souffrance des autres est bien réelle, même si elle est instrumentalisée. Alors que faire ? :oops:
Ta question est étonnante. Tu as entendu parler du Bouddhisme ? :lol:
ted

Si t'es si bouddhiste et si malin, tu proposes quoi monsieur l'écrivain ? :D

Ps:
tu l'as bien tronquée ma citation, pour pouvoir faire un bon mot. Lol mdrrr... :mrgreen:
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axiste
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Alors que faire ?
Je ne sais pas Ted, notre monde bombarde ses images, ça c'est certain. La solution commune passe par chacun, et... exit les rapports de force ou de domination qui eux ne peuvent être que transitoires, passants, exploratoires. Pas exécutoires. En plus, ils sont souvent accompagnés d'ignorance et de souffrances.

L'image elle même est prise comme absolue quand elle s'appelle Charlie ou Aylan. Ce sont des symboles mais… pouvons nous nous en passer ? Pouvons nous nous passer de Dieu ? Du bouddhisme ? Du communisme ? Du capitalisme ? Je crois que c'est possible mais en se détachant des concepts, pas en les détruisant. Parce qu'ils sont les fleurs de l'esprit et là, nous avons une jungle totale. Tout y pousse à une vitesse faramineuse et ça nous dépasse aussi. Alors ce ne sont pas les concepts qu'il faut élaguer, mais peut être nos réactions passionnelles envers eux.

C'est ce que l'on met derrière les choses et souvent il manque l'espace entre ces choses et nous.
C'est ça la manipulation, ce manque d'espace qui nous fait croire que nous pouvons saisir ces choses et les mouler selon nos volontés.

On peut manipuler pour toucher ou rencontrer les choses, mais c'est très éphémère. C'est comme une caresse sur l'animal sauvage: c'est instantané. Ca ne se garde pas. Ca ne se thésaurise pas.
Il n'y a pas de conservation des choses.

Alors quand un phénomène enfle et gonfle comme une vague, il créé de la résistance inévitablement exactement comme une vague…il y a l'amplification et l'éclatement qui fracasse…et ça change le paysage. Mais nous n'avons pas la main sur la manière dont il s'érode parce que ça dépend pas de la vague mais aussi du paysage. Ce que nous faisons avec nos images et nos concepts sont comme des minis ouragans lancés à toute allure sur le paysage. C'est aussi très dévastateur parce que nous ne mesurons ni la fréquence de nos vagues ni leur intensité. Nous abîmons le paysage car nous ne mesurons pas l'amplitude des vagues, des choses…nous créons des cataclysmes sans en mesurer l'impact véritable.

En plus, il y a un phénomène d'usure ou d'habituation qui fait qu'un évènement peut se banaliser et créer un système qui va alourdir l'ensemble: mais tous les systèmes sont voués à l'achèvement et c'est heureux car sinon l'équilibre serait impossible. Je ne sais pas répondre à ta question "que faire ?" et probablement personne ne sait le faire…

Pourquoi ces ouragans ? Parce qu'il y a des déséquilibres et quand une chose est en déséquilibre elle roule et parfois elle se casse. La souffrance y est liée.

Ce monde meilleur auquel tout le monde aspire sans savoir comment, ne peut pas exister ou vibrer dans la violence. Mais peut-être cela passe par une violence transitoire parce que nous ne savons pas faire autrement. C'est juste un état.

Alors faut-il accepter ces images et toute la manipulation qu'elles suggèrent ?

De toutes les façons, c'est ce qui est.

Mais je n'ai peut-être pas le souhait de surimposer ou de saisir ces images.

Parce qu'elles peuvent être très lourdes.

J'ai trouvé beau le mouvement "je suis Charlie" à l'instant "t" où il est né. Parce qu'il était une expression commune simultanée, un choeur spontané qui refusait la violence et la haine.

Après j'ai trouvé ça très pesant: je n'étais pas Charlie et je n'avais jamais lu ce journal. Après il était accessible en ligne gratuitement mais en le lisant je n'étais pas davantage Charlie… Pourtant, quand j'ai tenté de l'exprimer autour de moi il y avait beaucoup d'incompréhension dans les regards. Pas toujours mais souvent. Comment pouvais-je ne pas être d'accord ? Et bien, je n'étais juste pas d'accord et mes mots ne disaient rien parce qu'ils n'étaient pas perçus.
Ou plutôt, ils étaient perçus de travers parce que pour moi il ne remettaient pas en cause l'horreur des crimes perpétués, bien au contraire, j'avais dissocié tout ça, mais certaines personnes prenaient tout en bloc…soit t'es pour ou soit t'es contre mais pas autrement. C'est ce que font les images très souvent. Mais ce n'était pas comme ça.
Mais à l'arrivée, la souffrance des autres est bien réelle, même si elle est instrumentalisée.


oui.
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Dumè Antoni

Ted a écrit :Si t'es si bouddhiste et si malin, tu proposes quoi monsieur l'écrivain ? :D
Je vais paraphraser Jyoji, pour te répondre. Lors d'une retraite (c'était au moment où la France intervenait en Libye) une femme – retraitante – a dit à Jyoji : "Maître, c'est affreux, c'est la guerre !". Jyoji a répondu :"Vous pouvez l'empêcher ?", "Non". "Alors occupez-vous de trouver votre vraie nature ; c'est au moins une tâche à votre portée ".

Le Bouddhisme n'a pas la prétention de mettre fin au samsara mais de montrer un chemin qui mène, individuellement, chaque être au nirvana. C'est une tâche sans fin, bien sûr, quand on la prend du mauvais côté (voir fil consacré à la prise de refuge mahayaniste et plus spécifiquement à l'omniscience) mais c'est la seule et unique solution (quand on est bouddhiste, bien sûr)

Donc, je n'ai pas de solution finale pour mettre fin à la souffrance des êtres obligés de fuir leur pays en guerre car la guerre n'a jamais de fin et depuis que le monde existe, la guerre existe comme une maladie incurable. Ponctuellement, je propose qu'on ouvre les frontières aux immigrés, qu'on leur donne des terres, qu'on leur construise des hôpitaux et des université, des maisons... Je rappelle que 95% des richesses mondiales sont partagées par seulement 5% de la population. Ce n'est pas un mythe ; c'est la stricte réalité. Ne pourrait-on pas déposséder ces 5% de la population d'une partie des 95% des richesses mondiales ? Non, on ne le peut pas parce que c'est lié à l'ignorance ou à la bêtise crasse de l'homme.
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axiste
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Je vais paraphraser Jyoji, pour te répondre. Lors d'une retraite (c'était au moment où la France intervenait en Libye) une femme – retraitante – a dit à Jyoji : "Maître, c'est affreux, c'est la guerre !". Jyoji a répondu :"Vous pouvez l'empêcher ?", "Non". "Alors occupez-vous de trouver votre vraie nature ; c'est au moins une tâche à votre portée ".
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