Fa a écrit :Si une être omniscient pouvait percevoir toute chose, il devrait également se percevoir lui-même percevant toute chose.

Les chittamatrins posent l'aperception pour expliquer le souvenir, mais la plupart des madhyamikas s'en passent volontiers: le simple fait de percevoir un objet suffit pour être en mesure de certifier son sujet (vu que l'un ne va pas sans l'autre).
De plus, la régression à l'infini n'est pas justifiée: quand on perçoit validement un phénomène, nous savons que nous le percevons, nous avons conscience d'être conscient sans qu'aucune autre certification n'ait besoin d'être faite. (quand les madhyamikas comme Shantideva posent cette régression à l'infini, c'est pour réfuter l'aperception des chittamatrins, c'est à dire une aperception en soi).
Bref, l'omniscience est la connaissance de tous les existants (ou techniquement: de tous les aspects, sarvâkara-jñana) et comme cette régression à l'infini n'existe pas, l'omniscience ne l'expérimente pas.
Comme je viens de le montrer, ce raisonnement n'est pas valide.Par ce raisonnement simple, j'en déduis que l'hypothèse de départ est fausse.
Rien ne le prouve. Où est la limite actuelle à notre connaissance d'êtres ordinaires ? Les hypermnésiques, entre autres, montrent qu'il n'y a d'autres limites à l'esprit (dont la nature est claire et connaissante) que celles que nous lui attribuons arbitrairement. Sauf que dans le cas des Bouddhas, il s'agit plus de perception directe et non duelle que de mémoire.Il en va de même pour le nombre Pi, même un Bouddha ne pourra prendre connaissance de toutes les chiffres qui le compose, puisque la
liste des décimales est infinie.
C'est donc qu'il existe une limite à la connaissance conventionnelle.
Les Tantras expriment magnifiquement l'omniscience au travers des 5 sagesses primordiales, que nous avons déjà tous en nous à un niveau grossier.
