bouddhisme et christianisme

Robi

davi a écrit :
Robi a écrit :une célèbre réponse de Einstein à propos de l'existence du mal. Où il est dit que le mal (donc injustice, haine, etc) n'est que l'absence de Dieu (Dieu étant amour absolu).
Pareil pour la Nature de Bouddha. En tant qu'être ordinaire nous vivons actuellement son absence. Nous ne voyons pas que nous sommes de cette Nature. Nous sommes comme des aveugles à notre Véritable Nature.
C'est tout-à-fait une ressemblance recevable et acceptable.
Pour un bouddhiste, il s'agit donc de révéler la (sa) nature de Bouddha jusqu'à un épanouissement une plénitude qu'on appelle Eveil ou Nirvana (selon le contexte grand ou petit véhicule).
Pour un chrétien, il s'agit donc aussi de révéler Dieu (son Dieu intérieur) jusqu'à une communion totale avec Lui (qui inclut nécessairement une communion avec les autres).
(J'ai grandement résumé tout ça mais il semble que c'est juste)...

Plusieurs observations possibles alors:
Eveil est un état qui maintient samsara=nirvana, donc ce n'est pas impersonnel. Samsara étant "actif" la personne continue d'être. (C'est ce que je comprends de l'Eveil). Il y a aussi peut-être une sorte de communion à Bouddha, et tous les Bouddhas passés et à venir.
Nirvana signifie extinction, cette fois ci il n'y a plus de personne. C'est un état impersonnel.
Communion à Dieu: la personne continue d'être, c'est une communion de personne à Personne et aussi à personnes.

Si je ne me trompe pas la nature de Bouddha est sans début ni fin. Dieu est aussi sans début ni fin (+ la particularité d'être créateur de tout, sauf de lui-même biensûr).
Resterait à tenter de discerner comment chaque tradition dit son approche conceptuelle, philosophique ou théologique des deux notions nature de Bouddha et Dieu. Mais bon on est pas pressé... :lol:
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davi
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La Nature de Bouddha (tathāgatagarbha), n'est rien d'autre que la Nature de l'esprit qui est clarté-luminosité.
Réaliser la nature de l'esprit,
Essence de toute chose,
C'est atteindre l'état de Bouddha.


Instructions orales de Manjusri
Motivé par le précieux esprit [d'Eveil],
On médite sur la nature de l'esprit et on devient un Bouddha.
L'émergence de cette sainte vérité est l' Eveil.


Dôme adamentin
Dans aucun monde de l'univers,
On ne trouvera d'autre bouddha :
L'esprit est la parfaite bouddhéité.
On ne peut en montrer aucune autre.


Tantra de Hevajra
source : Rayons de lune - Les étapes de la méditation du Mahāmudrā
Dakpo Tashi Namgyal, éditions Tsadra 2010, page 230
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Robi

davi a écrit :La Nature de Bouddha (tathāgatagarbha), n'est rien d'autre que la Nature de l'esprit qui est clarté-luminosité.
Merci pour cette information sur ce qu'est la Nature de Bouddha. Voici une information sur ce qu'est Dieu: Dieu est Amour.
"Quand tu aimes ne dis pas Dieu est dans mon cœur, mais je suis dans le cœur de Dieu" Khalil Gibran
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davi
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Merci à toi.
Robi a écrit :Ainsi le Royaume de Dieu ce n'est pas un endroit ou un état où il n'y a personne (pas de soi) mais au contraire une communion entre personnes et Dieu.
A priori c'est quelque chose qui peut du coup vraiment éloigner le bouddhisme du christianisme. Pour le bouddhisme notamment c'est quelque chose de totalement exclu, que les personnes, les mêmes que celles ayant vécues leur vie terrestre, même avec un corps (et un esprit ?) glorieux, se retrouvent auprès de cette autre personne qu'est Dieu, leur créateur. En effet, le bouddhisme fait de la croyance en la personne la raison essentielle de la non-illumination. Cependant je me demande si le christianisme fait de cette idée, un incontournable, ou s'il s'agit éventuellement d'une image pour se représenter quelque chose de ce qu'il indique comme étant la vie éternelle, tout en sachant que ce qui compte vraiment c'est le message d'Amour que véhicule cette religion. On pourrait par exemple reprendre cette expression de vie éternelle pour l'être illuminé car seul l'être samsarique meurt, tandis qu'un Bouddha ne meurt jamais. Ensuite, pour se représenter ce qu'est la vie d'un Bouddha, c'est autre chose, difficilement imaginable ou exprimable. Dans le bouddhisme, tout du moins dit du "grand véhicule" (que je mets entre guillemets), il existe deux branches qui sont compassion et sagesse. La réalisation des deux est nécessaire à l'illumination (et l'une alimente l'autre), et donc puisque la sagesse se rapporte principalement (dans un premier temps du moins) au non-soi de la personne, je me demande dans quelle mesure à partir du moment où l'on pratique cet Amour professé par Jésus cela ne vient pas comme une méthode pour "tuer" l'amour égotique de sa propre personne, qui isole un soi. Ainsi l'on verrait d'un côté une méthode plus analytique, enseignée par le bouddhisme, et de l'autre une méthode plus basée sur le sentiment, enseignée par le christianisme. :roll:
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Robi

Hum, message plein de questions intéressantes. Je vais tenter d'y répondre selon ce que j'en ai compris (des questions)
davi a écrit :
Robi a écrit :Ainsi le Royaume de Dieu ce n'est pas un endroit ou un état où il n'y a personne (pas de soi) mais au contraire une communion entre personnes et Dieu.
A priori c'est quelque chose qui peut du coup vraiment éloigner le bouddhisme du christianisme. Pour le bouddhisme notamment c'est quelque chose de totalement exclu, que les personnes, les mêmes que celles ayant vécues leur vie terrestre, même avec un corps (et un esprit ?) glorieux, se retrouvent auprès de cette autre personne qu'est Dieu, leur créateur. En effet, le bouddhisme fait de la croyance en la personne la raison essentielle de la non-illumination.
Oui ça je peux t'assurer que c'est 100% juste. C'est (après tous les bouquins que j'ai lu qui confrontent bouddhisme et christianisme un des points de divergence constante. Ultimement dans le bouddhisme il n'y a personne et conventionnellement c'est une illusion pour les éveillés. Pour le christianisme c'est radicalement l'inverse, la personne est une réalité (sacrée) dès ici bas et appelé à une rencontre face à face avec son Créateur (c'est la vision béatifique).
davi a écrit :Cependant je me demande si le christianisme fait de cette idée, un incontournable, ou s'il s'agit éventuellement d'une image pour se représenter quelque chose de ce qu'il indique comme étant la vie éternelle, tout en sachant que ce qui compte vraiment c'est le message d'Amour que véhicule cette religion.:
Je répondrai: non, ce qui compte ce n'est pas le message d'amour mais l'Amour lui-même ou autrement dit Dieu (le message n'est qu'un véhicule). Donc (cette idée de la pérénité éternelle de la personne, si je t'ai bien compris)ce n'est pas une image, c'est vraiment un incontournable. C'est-à-dire la Vie éternelle n'est pas la vie tout court qui se poursuit après la mort de la personne ou que cette personne se fondrait et disparaitrait en Dieu (toujours si je comprends bien ce que tu veux dire) mais c'est bien la Vie éternelle de la personne dans la communion des saints (les autres personnes ayant quitté ce monde) et la communion avec Dieu qui est la finalité. C'est la conception des choses du christianisme (et pas seulement du catholicisme) et ça s'appelle l'eschatologie (les fins dernières). Pour les chrétiens Dieu a un plan, un dessein, avec un début (la création) et une fin (la Vie éternelle). Il (Dieu) nous a créé pour cela, le voir et vivre avec lui éternellement (pour ceux qui le veulent).
davi a écrit : On pourrait par exemple reprendre cette expression de vie éternelle pour l'être illuminé car seul l'être samsarique meurt, tandis qu'un Bouddha ne meurt jamais.
Oui pourquoi pas, mais un Bouddha est-ce encore une personne? Ou à ce stade la désignation d'une équivalence genre Bouddha=vacuité? Et si il vit éternellement est-ce compatible avec la voie du milieu ni néant, ni éternalisme? (du moins pour le grand véhicule). Là je n'ai pas de réponse car justement, à ce que j'en sais le bouddhisme reste assez flou ou confus selon les écoles. En tout cas je pense qu'à ce stade, un Bouddha n'est plus une personne (c'est en tout cas ce que dit le Bouddha à Subbhuti dans je ne sais plus quel sutra) la question se pose alors, c'est quoi un Bouddha, un nirvané, si c'est plus une personne?
davi a écrit : Ensuite, pour se représenter ce qu'est la vie d'un Bouddha, c'est autre chose, difficilement imaginable ou exprimable. Dans le bouddhisme, tout du moins dit du "grand véhicule" (que je mets entre guillemets), il existe deux branches qui sont compassion et sagesse. La réalisation des deux est nécessaire à l'illumination (et l'une alimente l'autre), et donc puisque la sagesse se rapporte principalement (dans un premier temps du moins) au non-soi de la personne, je me demande dans quelle mesure à partir du moment où l'on pratique cet Amour professé par Jésus cela ne vient pas comme une méthode pour "tuer" l'amour égotique de sa propre personne, qui isole un soi. Ainsi l'on verrait d'un côté une méthode plus analytique, enseignée par le bouddhisme, et de l'autre une méthode plus basée sur le sentiment, enseignée par le christianisme. :roll:
Tuer l'amour égotique de sa propre personne, oui mais pas tuer sa personne (unique et libre). Ce qui nous est demandé par Jésus dans cet Amour qu'il professe c'est de ne pas se mettre en avant et d'élever Dieu et les autres au-dessus de soi (sans que ce soi disparaisse), c'est ce qu'on appelle la kénose, une sorte de grande humilité comme Jésus s'est abaissé à laver les pieds de ses disciples et comme même Dieu s'est abaissé à prendre notre condition humaine à travers Jésus. Et comme lui nous aussi en s'abaissant devant nos frères (en étant humble et aimant tout simplement, bref en se faisant serviteur de nos frères) en fait on s'élève spirituellement, on se glorifie, on se divinise, on devient Amour soi-même (et c'est une joie immensément plus grande que l'amour de soi, c'est un peu paradoxal, mais c'est ça: plus on est humble et aimant plus on est élevé dans l'Amour. C'est l'état des saints et des mystiques et de tous ceux qui sont au Ciel auprès de Dieu).

En résumé, on voit donc quand même à ce niveau un parallèle certain entre christianisme et bouddhisme, c'est le suivant:
La finalité dans le christianisme (voir Dieu face à face) nécessite de mourir à son propre attachement à soi-même (c'est ce que Dieu dit à Moise: "nul ne peut me voir sans mourir" et que Jésus répètera: "si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même"), c'est la kénose. Mais, c'est certain, ce n'est pas disparaître et c'est même le salut de la personne. Et pour cause, la personne est une réalité appelée à vivre éternellement.
Dans le bouddhisme, cette nécessité du détachement de soi (illusion de toute façon) laisse place au final à un état impersonnel: le nirvana où (je pense) la personne n'est plus.
Le point commun c'est donc dans les deux cas une démarche de prise de distance nécessaire vis à vis du soi.
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davi
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C'est sûr que dans les deux approches, le soi constitue un obstacle. D'un côté il empêche de voir Dieu, de l'autre d'atteindre à l'illumination. Comme tu le soulignes, il y a désaccords, entre autres, sur la nature de la libération (illumination) selon les courants bouddhistes. Par exemple
La dernière école [philosophique], dite du madhyamaka shentong, n'est pas de conception indienne mais tibétaine. Il s'agit d'une synthèse du madhyamaka, de la théorie du Tathagatagarbha ou "nature de bouddha" et de certains concepts du cittamatra. En d'autres termes, Yölmo Mikyö Dorjé (XIe siècle) et Dölpopa (XIVe siècle), deux maîtres appartenant à la petite école Jonangpa, ont forgé un système philosophique qui combine les enseignements issus du second et du troisième tour de roue du dharma. Il s'agissait pour eux, en s'inspirant de l'Uttaratantrashastra d'Asanga-Maîtreya, d'adapter la philosophie scolastique aux exigences pratiques des tantra supérieurs, notamment du Kalacakratantra dont ils étaient des spécialistes. Alors que le madhyamaka rangtong met en évidence la vacuité intrinsèque de tous les phénomènes, le shentong ou "vide d'altérité" insiste sur la luminosité de l'esprit et sur les qualités éveillées de la nature de bouddha. Il n'en fallut pas davantage pour que des maîtres sakyapa et surtout plus tard guélougpa soupçonnent le shentong de réintroduire des vues éternalistes proches de celles du brahmanisme dans le bouddhisme. Combinée à des raisons politiques, cette polémique valut à l'école Jonangpa de se voir interdite au XVIIe siècle. Toutefois, la petite école Shangpa Kagyü, forte d'une solide transmission du tantra de Kalacakra, continua à véhiculer la philosophie shentong, et au début du XIXe siècle, Jamgön Kongtrül la revivifia grâce à des commentaires éclairés. Le shentong est actuellement très prisé dans l'école kagyupa et par certains nyingmapa.
Les deux réalités, Khenpo Tsultrim Gyamtso Rinpoché, éditions Kunchab+2009
Dans cet exemple on peut voir qu'une certaine philosophie insiste sur l'aspect vide (absence), alors que l'autre insiste sur l'aspect plein et entier (présence).

Quand on parle du Bouddha, ou plus exactement de sa nature (pour les courants qui y adhèrent), on parle surtout des qualités de son esprit : omniscient (parfait connaissant), luminosité-vide, clarté-félicité. Ci-après une composition poétique de Milarépa sur la (non-)méditation selon le Mahamudra sur la nature de l'esprit dont la réalisation est la parfaite bouddhéité :
Milarépa a écrit : Quand je médite sur le grand Mahamudra,
Je suis sans effort, dans la nature ultime.
Je suis détendu, dans l'espace non troublé,
Et baigné de clarté, dans l'espace vacuité.
Je suis pure conscience, espace-félicité,
Et demeure serein, sans aucune pensée,
Je vois l'égalité, dans l'espace varié.
Et dans ce moment-là, cette nature même
A l'infini déploie de maintes certitudes,
Réfléchit sa clarté, et son activité
S'accomplit d'elle-même, de façon spontanée.
Je n'attends rien du tout, et j'en suis bien heureux !
N'espère plus, ne crains plus, suis heureux sans ces deux !
Ma confusion est devenue grande sagesse,
Mon esprit est joyeux, et mon coeur est heureux !

Chant de Mahamudra, traduction Claudine Mona

source : revue Dharma, éditions Prajna : Mahamudra - Dzogchen, La simplicité naturelle
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Compagnon

Thích Nhất Hạnh dans un de ses enseignement encourage à ne pas se laisser enfermer dans "le piège des notions", cela vaut aussi bien pour le bouddhisme que pour le christianisme.

Je m'explique : d'un point de vue bouddhiste nous avons une certaine notion, une certaine idée, un certain concept du Bouddha, de ce qu'est ou n'est pas le bouddhisme, de ce qu'est la vacuité etc... Thích Nhất Hạnh mentionne ainsi un de ses maîtres qui avait un furieuse envie d'aller se rincer la bouche au savon a chaque fois qu'il mentionnait le nom du Bouddha.

Car avoir une certaine idée ou notion ou conception du Bouddha ou du Bouddhisme ou du Dharma ou de la vacuité, c'est prendre le risque de s'enfermer dans une sorte de prison conceptuelle et de ne plus alors être capable de reconnaître la vérité quand elle se présentera car elle ne sera pas conforme a l'idée que nous avons.

Thích Nhất Hạnh mentionne ainsi une parabole ou un homme, un veuf, sorti de sa maison en laissant seul son jeune fils, trouve a son retour sa maison brûlée et un cadavre d'enfant. Des brigands sont passés par là. Le cadavre est méconnaissable mais le père est convaincu que c'est son fils. Terrassé de douleur il s'enferme dans cette certitude. Des mois, peut être quelque années, passent et le fils qui en fait a été enlevé, arrive a se libérer et s’enfuir. Il retourne à la maison de son père et tambourine à la porte. Mais le père croit à une blague cruelle. Le fils à beau lui dire : c'est moi papa ! Je ne suis pas mort !. Le père enfermé dans sa certitude ne lui ouvre pas et le fils s'en va. Plus jamais le fils et le père ne seront réunis et le père vivra avec un chagrin qui n'a en fait aucune raison d'exister. Et le fils aussi souffrira car il ne révéra jamais son père.

Pour une raison un peu différente mais avec un même résultat, le christianisme pose aussi les limites d'un discours théologique quelconque sur "Dieu". Je site un passage du glossaire des termes chrétiens que l'on trouve dans le livre "Le Dalaï Lama parle de Jésus". Bien évidemment ce glossaire est rédigé par les auteurs chrétiens qui ont participés à la conception du livre. A la définition du mot "Dieu" , il est écrit :

"En termes philosophiques , selon la formulation de saint Ambroise, Dieu est plus grand que tout ce qui peut être pensé ou imaginé, et en tant que tel inexprimable et impossible a conceptualiser ou objectiver. L'ineffable mystère et inconnessabilité de Dieu s'affirment paradoxalement dans le fait que, selon l'enseignement de la mystique chrétienne, l'on connaît par l'amour et non par la pensée.... Tout ce que l'on peut dire sur Dieu est une métaphore inadéquate, et si les mots et les images sont inévitables, ils présentent le danger d'être pris à la lettre. D'après saint Thomas d'Aquin, le formulateur médiéval du système théologique chrétien le plus complet, les mots dont on se sert à propos de Dieu ont un sens intrinsèquement différent des mêmes mots appliqués à l'expérience humaine".

Je trouve que la mise en garde concernant toute tentative pour conceptualiser, verbaliser, essayer de "penser", d'un coté "Dieu", de l'autre coté "Bouddha" ou la nature de bouddha ou le Nirvana est rigoureusement la même. Dans le deux cas l'expérience que ce soit mystique (du contact avec Dieu) ou "transcendentale" de l'accès à la bouddhéité, du Nirvana, est intraduisible correctement avec des mots, des concepts, des idées, avec l'intellect. Tout discours de l'un comme de l'autre coté concernant la nature de Dieu ou de la bouddhéïté/Nirvana ne peut être au mieux que très pauvre/insuffisant/maladroit/inadéquat, au pire porteur d'erreurs, d'incompréhensions, de contre sens et susceptible de semer le désordre, le trouble, la disharmonie, la violence et la souffrance. En effet on s'est déjà battu et on a déjà tué pour des notions de "Dieu", et il y a eu malheureusement aussi des violences commises au non d'une certaine conception du bouddhisme. Ce sont des faits historiques. Et cela continu.

On peut donc continuer à discuter de la nature de Dieu ou de Bouddha et les comparer si on veut mais... est ce bien utile, souhaitable, et pertinent tant que l'on en a pas soi même faire l'expérience personnelle ? Connaissez vous l'état d'union parfaite avec Dieu ou la bouddhéïté ? Personnellement ce n'est pas mon cas. Et même si l'un de nous connaissait personnellement ces "état" d'existence, ces expériences, serait-il en mesure de les partager efficacement avec des personnes non touchées ? Depuis des mois sur un tout autre forum j'échange parfois (et pas que moi) avec un mystique chrétien, il a beau avoir décrit du mieux qu'il pouvait son expérience dans un long poste il se heurte tout de même a une frustration constante, à de l'incompréhension vis a vis de tous faute d'être capable de faire comprendre son ressenti, et cela va régulièrement au clash malheureusement. Et vu la description qu'il a faite de son expérience je ne doute pas qu'il a vécu quelque chose.

Contribution au fil, faites en ce que vous voulez.

jap_8
Robi

Est-ce à dire qu'on peut conclure par exemple la nature de Dieu et la nature de Bouddha c'est la même chose. Je n'en suis vraiment pas sûr. Enfin TNH a beau dire qu'il n'aime pas conceptualiser, un mot comme tathagatagarbha (nature de Bouddha), la littérature bouddhiste ne cesse d'essayer de le cerner: les grands soutras, c'est une jungle de textes pour expliquer bien plus que ne le fait le christianisme. Pour le christianisme, il y a des textes (regroupés en une Bible) mais c'est bien plus à déchiffrer que le déchiffrement même. Beaucoup de textes bouddhiques sont des explications philosophiques et métaphysique (Abhidharma).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tathagatagarbha
Rappelons que le bouddhisme n'est pas toujours vu comme une religion mais davantage comme une sagesse ou une sagesse philosophique (pour se libérer de la souffrance), tandis que c'est sûr le christianisme est bien une religion (un rapport de l'homme au divin).

Enfin ce que je veux dire avant tout, c'est qu'il ne faut pas tomber dans l'excès inverse et dire n'essayons pas de savoir et d'expliquer pour la paix du ménage (le ménage christianisme/bouddhisme :lol: ). Ce n'est d'ailleurs pas la position encouragée dans tous les livres traitant sérieusement de ce qu'est parallèlement bouddhisme et christianisme.
Dernière modification par Robi le 04 octobre 2016, 18:35, modifié 1 fois.
Compagnon

Est-ce à dire qu'on peut conclure par exemple la nature de Dieu et la nature de Bouddha c'est la même chose.

J'ai parler uniquement d'une mise en garde semblable. Et je me suis arrêter là.

Enfin TNH a beau dire qu'il n'aime pas conceptualiser, un mot comme tathagatagarbha (nature de Bouddha) est extrêmement cerné dans la littérature bouddhiste: les grands soutras, c'est une jungle de textes pour expliquer bien plus que ne le fait le christianisme.

Permet de corriger : Thích Nhất Hạnh rappel régulièrement (ce qui est très cohérent avec l'école dont il est issu, le Zen) que l'enseignement initial du Bouddha est très simple et que des intellectuels et érudits qui lui on succédé l'on beaucoup compliqué. Là encore il est nécessaire de bien lire les enseignement de Thích Nhất Hạnh (j'en lis et recopis tous les jours depuis des mois) pour connaître la spécificité de son courant. Les écoles bouddhistes sont variées, toutes les mettre dans "le même sac" sur un point précis , celui qui ressort de la formulation employée, est non conforme avec la réalité.

Et je suis désolé mais depuis que le christianisme existe, il existe de très très nombreux textes de penseurs, mystiques, intellectuels, saint ou non, qui parlent de Jésus et de Dieu. Les écrits théologiques chrétiens remplissent des bibliothèques. J'en sais quelque chose vu que je les ai fréquenté à une époque, rien que celles de Paris sont déjà bien remplies.

Personnellement je suis pour la paix dans les ménage. Je ne m'en cache pas.

N'ayant pas lu la totalité des livres sur le sujet, je ne suis pas en mesure de me prononcé. Je lis, par choix, ce que je reconnais et assume, des livres (sérieux par des personnes compétentes reconnues comme telles et de bonne volonté réciproques) qui vont dans le sens d'un dialogue constructif et pacifique dans un but d'enrichissement mutuel. On a bien assez de guerres, passées et présentes, au non de conceptions divergentes de la religions, avoir une volonté de dialogue pacifique et mutuellement profitable n'est pas du luxe. Et c'est possible. Et personnellement j'estime cela souhaitable. Non pas confusion mais coexistence pacifique et dialogue constructif et mutuellement respectueux.

Libre a toi de pensée différemment.

jap_8
Robi

Compagnon a écrit : Permet de corriger : Thích Nhất Hạnh rappel régulièrement (ce qui est très cohérent avec l'école dont il est issu, le Zen) que l'enseignement initial du Bouddha est très simple et que des intellectuels et érudits qui lui on succédé l'on beaucoup compliqué. Là encore il est nécessaire de bien lire les enseignement de Thích Nhất Hạnh (j'en lis et recopis tous les jours depuis des mois) pour connaître la spécificité de son courant. Les écoles bouddhistes sont variées, toutes les mettre dans "le même sac" sur un point précis , celui que tu mentionne, est non conforme avec la réalité.
Si vivre en pleine conscience pour en finir avec la souffrance, c'est en effet très simple. Mais c'est aussi tourner le dos à une grande part de ce qui fait notre humanité: chercher à savoir qui nous sommes qu'Est-ce que le monde d'où vient-il qu'est-ce qu'on fait sur terre quelle est la finalité de tout ça? Etc...
Et tout cela n'est pas bête ni inutile, au contraire c'est très humain. Si nous n'avions pas cette démarche nous ne serions pas tout à fait des hommes. Regarde un enfant, c'est ce qu'il fait spontanément: pourquoi et pourquoi et pourquoi (mais tu me saoules avec tes pourquoi :lol: oui c'est vrai papa, mais pourquoi je te saoule :lol: ). C'est notre spécificité humaine.
Compagnon a écrit :Et je suis désolé mais depuis que le christianisme existe, il existe de très très nombreux textes de penseurs, mystiques, intellectuels, saint ou non, qui parlent de Jésus et de Dieu. Les écrits théologiques chrétiens remplissent des bibliothèques. J'en sais quelque chose vu que je les ai fréquenté à une époque, rien que celles de Paris sont déjà bien remplies.
Oui c'est vrai, je n'ai pas dit le contraire.
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