bouddhisme et christianisme

Compagnon

@Robi : Qui a parlé de problème si ce n'est toi ? :) J'ai émis une invitation.

@Visiteur :

"Il ne faut pas blâmer la croyance des autres, c'est ainsi qu'on ne fait de tort à personne, il y a même des circonstances ou il faut honorer en autrui la croyance que l'on ne partage pas"


Attribuée au Bouddha Shakyamuni.
Robi

Compagnon a écrit :@Robi : Qui a parlé de problème si ce n'est toi ? :) J'ai émis une invitation.
Je te demande où est le problème, parce que je ne comprends pas du tout, je ne vois pas ce qu'il faut comprendre à travers ce passage de Nostra Aetate que tu postes.
Qu'Est-ce que tu essaies de me dire en postant cela? Franchement je ne vois pas ce que tu essaies de me dire...
D'où mon "Et alors?" et mon "où est le problème?"

Oui, tu as émis l'invitation à lire ce passage. Je l'ai lu et je ne comprends toujours pas ce qu'il signifie par rapport à ce dont on discute dans ce fil (du moins depuis l'intervention de visiteur)...

Je ne damande qu'à te comprendre (où est le problème?)
Dernière modification par Robi le 30 septembre 2016, 19:48, modifié 1 fois.
Compagnon

Peut être rien. J'ai découvert le texte ce matin. Je trouve que c'est un texte qui permet un peu de se défaire de la tentation de chercher à savoir qui a tort ou raison en matière spirituelle.
Robi

Compagnon a écrit :Peut être rien. J'ai découvert le texte ce matin. Je trouve que c'est un texte qui permet un peu de se défaire de la tentation de chercher à savoir qui a tort ou raison en matière spirituelle.
C'est louable... Mais je voudrais dire que personnellement je ne cherche jamais à avoir raison; mes interventions sont toujours pour rétablir non pas ce que je pense mais ce que le bouddhisme pense ou ce que le christianisme pense... (Or ici présentement ni le bouddhisme, ni le christianisme ne pensent que Dieu et Vide c'est la même chose. C'est un concept que le visiteur s'est fait tout seul dans son coin :lol: )
Compagnon

Tout dépend ce que l'on entend pas "Dieu" et par "Vide".

Je lis souvent des textes de Tich Nhat Hanh qui parle indifféremment du "Nirvana" et du "Royaume de Dieu". Et il fait partie d'un courant spécifique du bouddhisme, le vietnamien, qui est un mélange de plusieurs autres courants. De plus le courant dit de la Terre Pure et son bouddha Amithaba, qui a son propre royaume dit de la Terre Pure, font beaucoup penser au royaume de Dieu.
Je lis plusieurs livre en ce moment aussi bien vus du point de vue bouddhiste que du point de vu chrétien, et il y a vraiment des ressemblances profonde parfois, plus qu'on ne croit.

Personnellement je ne séparerait pas totalement l'un de l'autre, de toute façon le christianisme et le bouddhisme communiquent, échangent, s'influencent l'un l'autre, se positionnent l'un pas par rapport à l'autre, donc on ne peut les considéré comme des conceptions indépendantes. J'en suis venu à me dire qu'il y avait peut être quelque chose de profond et de commun aux deux... après... se sont des spéculations et déductions très personnelles qui en principe n'ont pas à peser bien lourd dans la pratique de la voie du Bouddha qui est avant tout pratique et non spéculation.

En tout cas je lis des auteurs chrétiens parlant avec beaucoup de respect de la voie du Bouddha et des bouddhistes capables de trouver de très belles choses à dire sur le christianisme. En principe, sources textuelles à l'appui si besoin, l'une comme l'autre des traditions religieuses ont des éléments très leur qui devraient dissuader tout affrontement et plutôt encourager au soutien réciproque dans une certaine mesure. Il y a même plus d'un point de parfait accord possible, pas sur tout mais sur beaucoup de choses en tout cas je trouve. Et pas seulement en surface.
Robi

Compagnon a écrit :Tout dépend ce que l'on entend pas "Dieu" et par "Vide".
Justement, le visiteur s'est bien gardé de nous le dire cela. Il a lancé son concept "Dieu et Vide c'est la même chose" et basta démerdez-vous moi je n'ai pas à me justifier ou à prouver ce que je dis...
Compagnon a écrit :Je lis souvent des textes de Tich Nhat Hanh qui parle indifféremment du "Nirvana" et du "Royaume de Dieu".
Et bien, qu'il (TNH) nous explique donc ce qu'il entend par "Nirvana" et "Royaume de Dieu"...
Compagnon

Il suffit de le lire :)
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davi
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Robi a écrit :
Le fait que pratiquer le bouddhisme ne signifie nullement adhérer à des dogmes ou adorer un dieu devrait cependant plaider en faveur de la possibilité d'être à la fois chrétien et bouddhiste.
Je ne suis pas sûr que le bouddhisme puisse se définir sans dogme. J'en prends deux et pas des moindres qui m'ont tout l'air de dogmes dans le bouddhisme: la doctrine du non-soi et la doctrine de la vacuité. (déjà le fait de usuellement dire doctrine, par les bouddhistes eux-mêmes montre boie qu'il s'agit de quelque chose de docte, comme un dogme).
Soit.
Je ne vois pas comment un bouddhiste pourrait concilier sa doctrine du non-soi avec la notion de l'âme dans christianisme. Je ne vois pas non plus comment un bouddhiste pourrait concilier sa doctrine de vacuité (essence du réel, de tout) avec la notion de Dieu personnel dans le christianisme (au passage ce même Dieu étant aussi Créateur du monde que nous connaissons, lui étant à la fois transcendant - Dieu est tout autre, ou au delà de ce monde- et à la fois immanent - Il est venu dans ce monde par son Fils, le Verbe, et s'y manifeste toujours par le Saint-Esprit).
Tout dépend à quoi l'on est sensible. Le non-soi ce n'est pas rien. Ce n'est même pas une fin en soi. La notion de vacuité est plus profonde que cela et l'illumination n'est pas une extinction de tout ce qu'on est. Ce qui s'éteint, c'est la personne en tant qu'être en soi.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Robi

davi a écrit :
Je ne vois pas comment un bouddhiste pourrait concilier sa doctrine du non-soi avec la notion de l'âme dans christianisme. Je ne vois pas non plus comment un bouddhiste pourrait concilier sa doctrine de vacuité (essence du réel, de tout) avec la notion de Dieu personnel dans le christianisme (au passage ce même Dieu étant aussi Créateur du monde que nous connaissons, lui étant à la fois transcendant - Dieu est tout autre, ou au delà de ce monde- et à la fois immanent - Il est venu dans ce monde par son Fils, le Verbe, et s'y manifeste toujours par le Saint-Esprit).
Tout dépend à quoi l'on est sensible. Le non-soi ce n'est pas rien. Ce n'est même pas une fin en soi. La notion de vacuité est plus profonde que cela et l'illumination n'est pas une extinction de tout ce qu'on est. Ce qui s'éteint, c'est la personne en tant qu'être en soi.
Davi, Est-ce que tu entretiens une relation d'amour-amitié avec la vacuité? En tout cas c'est ce que font les chrétiens avec Dieu...

Si pour les bouddhistes avec l'illumination la personne est ce qui s'éteint en tant qu'être en soi, que reste-t-il alors puisque pour le bouddhisme rien n'a d'être en soi?
Enfin pour les chrétiens la personne est appelée à vivre éternellement (corps, âme et esprit), dès maintenant (illumination ou pas)...
Compagnon a écrit :Il suffit de le lire :)
Trop fastoche comme réponse... Raconte nous donc ce qu'il dit à ce sujet :idea:
Compagnon

Une des description (aussi pauvre soit-elle) de l'Eveil est un état de compassion/amour et d'émerveillement envers tout ce qui vie.

Une chrétienne en proie apparemment a un profond mal être, très émue, demanda un jour à Tich Nhat Hanh lors d'une séance de question réponse à la fin d'un enseignement public "Comment tuer l'ego" ? Elle souffrait/culpabilisait en raison de son ego.

Il lui répondit en souriant, avec douceur : c'est impossible, vous n'y arriverez jamais, il n'y a rien a tuer. Mais par contre vous pouvez vous défaire de l'illusion que vous avez un ego. Ça c'est possible.

Le bouddhisme avance a ce que j'en ai compris l'impermanence de toute chose. Et la non existence de quoi que ce soit en soi. Tout n'étant que composition temporaire d'éléments, agrégats, il n'y a donc rien de permanent. Mais il me semble avoir lu que les divers courants bouddhistes n'étaient pas tout à fait d'accord entre eux sur ce qui subsistait ou non entre chaque réincarnation.

Le Bouddha affirme aussi qu'il est possible de connaître l'Eveil de son vivant en un laps de temps donné pour peu qu'on s'adonne totalement à la voie qu'il propose. Ce n'est pas simple loin de là, ni facile mais c'est possible.

A partir du moment ou l'illusion de l'ego se dissipe, qu'il n'y a plus aucune croyance en un soi indépendant du reste, il n'y a plus d'égocentrisme, plus d'attachement à soi, plus de barrière ou d'illusion faisant croire que notre bonheur puisse être distinct de celui des autres, plus aucune barrière empêchant un amour inconditionnel pour tout ce qui vit. Plus rien n'est favorisé, l'équanimité dans l'unique désir subsistant : celui de libéré tous les êtres de la souffrance comme on s'en est libéré (définition possible du bonheur selon le bouddhisme), cet unique désir restant n'a plus aucune limite, il est équanime envers tous les êtres. C'est la seule chose qui subsiste. La seule impulsion. Tout le reste à disparu pour toujours : colère, haine, peur, égoïsme, jalousie etc... a moins qu'il soient toujours là mais l'on y est plus jamais sujet, tout simplement, tous ces sentiments négatifs n'ont plus aucune prise, plus rien a quoi se raccrocher, plus d'ego à "défendre" ou "promouvoir".

Du moins c'est ce que j'en ai compris.
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