Oui, je suis d'accord, c'est très limité comme vision, et très répétitif , et clairement nous avons besoin d'évoluer en pensant autrement.- Le vieillissement n'est que la nature normale des phénomènes impermanents.
- La maladie est une de ses modalités.
- Et la mort, son apparente finalité.
Et s'identifier à ce processus n'apporte qu'un monceau de souffrance.
Notre vision du monde est nihiliste car nous nous accrochons à la misère pour prospérer: la presse vit d'évènements négatifs, les gens exploitent la souffrance des autres pour vivre, et les guerres se préparent dans l'ombre…
C'est un monde guerrier dans lequel il est difficile de se trouver, les repères ne sont plus les nôtres, le décalage entre le monde et nous vient aussi de ce que nous sommes traversés par des forces qui ne nous ressemblent pas, il n'y a pas de point d'appuis possible dans un fonctionnement économique qui nous relie dans la souffrance, seuls quelques uns prospèrent, d'autres tentent de s'en sortir en travaillant comme des fous mais perdent leur santé ou s'épuisent, les décisions du monde sont comme des autoroutes où des bolides shootés se tamponnent en se pillant mutuellement…cela n'a aucun sens finalement.
C'est notre manière de penser qui colle pas.
Elle créé des dysfonctionnements en systèmes qui s'emboitent les uns dans les autres et nous découvrons à peine la surface de l'iceberg en constatant les dégâts.
Mais nous ne voyons pas que ce qui l'a engendré ce sont nos fonctionnements collectifs, nous voyons que le bout de l'iceberg et tentons de colmater les problèmes locaux en se faisant la guerre: guerre d'information, guerre économique, guerre tout court…chacun poursuivant ses petits intérêts pour survivre…c'est valable au niveau des pays, des régions, des individus, ce fonctionnement touche toutes les strates de la vie.
Et le pire c'est que nous manquons d'imagination. Qui ne s'est pas fait traité de doux rêveur en émettant des pensées contraires aux tendances dominantes ? Tout ne serait finalement pas une question de foi ?
En général les pensées qui ne collent pas au système sont réfutées, rejetées comme des inepties, ridiculisées parce que non rentables dans l'immédiateté ou pas compétitives etc. Nous fonctionnons dans la survie.
C'est parce que nous fonctionnons dans la survie et donc dans la peur que le système s'entretient : il continue à brûler. Ce qu'il ne réalise pas, c'est qu'il va manquer de carburant parce que tout système meurt. C'est la loi du vivant.
Ce que je comprends pour l'instant, c'est qu'on ne peut pas tuer une idée ni un système. Par contre, on peut à côté tenter de créer autrement, c'est une vision différente.
Se désidentifier du corps, des pensées répétitives, des opinions toutes faites, voilà des premiers pas.
Réaliser que nous ne sommes pas qu'un corps mais avant tout conscience ou plutôt présence fait qu'on se sent moins limité.
Un partie de la construction s'écroule et nous nous sentons un peu plus libres.
Dans mes rêves, je ne me cogne jamais contre les murs.
Pourtant, à l'état de veille, je ressens la dureté du mur.
Mettre fin à la souffrance ne peut être que le seul objectif qui en vaille la peine. Mais à la souffrance du monde ! Pas à la notre.
Il est impossible que notre souffrance cesse si celle du monde perdure. Car nous sommes tous inextricablement liés les uns aux autres.
Nous sommes une communauté de coeur et d'esprit. Et nos frères et soeurs vampirisé.e.s ne sauraient être abandonné.e.s à leur triste sort.

(un de mes souvenirs du CM1: le maître qui annonce au sein de la classe que le masculin l'emporte sur le féminin. Je suis décontenancée, révoltée, je ressens que ses paroles sont injustes et j'en discute à la récréé…je vois que le consensus m'échappe, que l'on me dit que ce ne sont que des règles d'orthographe et qu'il en faut bien, que certainement il y a des choses plus importantes et d'ailleurs tout le monde part jouer…et je range mes contrariétés dans un placard au fond de mon coeur. Je me dis que c'est juste un truc de plus que je dois oublier sinon je ne peux pas vivre avec. J'intègre et j'applique dans les dictées, tout en oubliant des "s" parce que…quand même, faut pas exagérer. )
Ce n'est pas facile de poser des nouveaux actes et d'incarner des idées dans le monde, parfois cela se fait lentement et inconsciemment.
Mais toujours, c'est comme des flash de lumière…quelque chose se débloque en nous et tout simplement…nous agissons.