Ce que j'aime bien dans le terme
bodhicitta c'est qu'elle décrit l'esprit d'éveil à la fois d'une manière "absolue" (la nature de l'esprit) et d'une manière relative (la compassion, les voeux du bodhisattva...)
Belle description sur Wikipédia :
On distingue aussi le bodhicitta absolu et le bodhicitta relatif, à mettre respectivement en correspondance avec les Deux Réalités, absolue ou ultime, et relative ou conventionnelle. « Réalité absolue », (paramārtha-satya), désigne les phénomènes tels qu'ils sont essentiellement, par opposition à la « réalité relative » (saṃvṛti-satya), qui désigne alors les phénomènes tels qu'ils apparaissent et fonctionnent « réalistement » au niveau pragmatique. Le Lojong contient un entraînement de l'esprit aux deux bodhicittas. Ces deux bodhicittas agissent à partir de chacun de ces deux points de vue :
Dans la perspective ultime, notre ignorance manifeste ou projette la nature-de-bouddha en tant qu'univers d'objets autonomes et substantiels. Cette substantialité projetée est imaginaire, identique au rêve, c'est là sa vacuité, que le bodhisattva s'entraîne à reconnaître. Cependant rien n'apparaît en un «dehors» fictif de la grande perfection primordiale (dzogchen). On doit donc considérer que l'univers, cette vie, est encore un moyen habile (upāya) par lequel notre nature essentielle se représente à nous, et tente avec compassion de nous ramener à nous-même9, à notre authentique destin, l'Éveil.
Cette compassion inhérente à toute manifestation est le bodhicitta absolu. Lorsqu'elle se déploie à travers l'activité imparfaite et dualiste d'un bodhisattva, c'est le bodhicitta relatif. Cependant le bodhisattva peut œuvrer directement en harmonie avec le bodhicitta absolu, le canaliser pour ainsi dire, dès qu'il a clairement perçu et intégré les sagesses de la vacuité et de la non-dualité. La pratique du bodhicitta absolu est donc cet entrainement à la reconnaissance de la vacuité, méditation conceptuelle et analytique dans un premier temps, puis non verbale et intuitive dans un second temps, en « demeurant dans l'état naturel de l'esprit » où la prajñā peut dévoiler la nature de la réalité.
Au sujet de l'empathie encore sur wikipedia :
L'empathie a récemment fait l’objet de nombreuses investigations neurophysiologiques chez l’adulte et l’enfant, principalement en utilisant les techniques d’imagerie cérébrale fonctionnelle. Par exemple, ces recherches indiquent que lorsque nous percevons autrui dans des situations douloureuses dont la cause est accidentelle (par exemple se couper en cuisinant), les circuits neuronaux de la carte somato-sensorielle qui sont impliqués dans la douleur physique sont actifs chez l’observateur. Le physicien Pierre Papon explique ainsi : « On fait subir à la première une légère douleur, et l'on voit une région précise de son cerveau « s'illuminer » lorsqu'elle la ressent. La personne voisine, qui observe la scène sans être manipulée et donc sans rien sentir sur le plan physique, présente une image IRM comparable au même moment, tout simplement par empathie. On arrive donc à mettre en évidence un sentiment »22. Lorsqu'on présente à des personnes des images qui suggèrent qu'une autre personne a mal, un tiers des personnes ressentent une douleur au même endroit de leur corps (empathie sensorielle), deux tiers sont perturbées mais ne ressentent pas elles-mêmes la douleur (empathie affective)23
(...)
Ce mécanisme de résonance sensori-somatique entre autrui et soi, relativement primitif sur les plans évolutif et ontogénétique (il semblerait en place dès la naissance), joue un rôle crucial dans le développement de l’empathie et du raisonnement moral, en nous permettant de partager la détresse des autres et de déclencher une inhibition des comportements agressifs28. Dans le cas de la douleur, il semblerait que nous soyons prédisposés à ressentir la détresse des autres comme un stimulus aversif, et que nous apprenions à éviter les actions associées à cette détresse29
Il semblerait que le terminal soit programmé pour entrer en résonance avec autrui.