L'enseignement du Cittamātra est dit « idéaliste » ou « immatérialiste » : tous les phénomènes sont de la nature de l'esprit. Les phénomènes extérieurs (la matière) n'existent pas. Seule la conscience libérée de la dualité sujet/objet existe en vérité absolue1. Une telle position philosophique est très rare dans l'histoire de la philosophie occidentale. Elle a été proposée par George Berkeley (12 mars 1685 - 14 janvier 1753)2.
Une graine ne produit pas une pousse, mais à la perception d'une graine suit la perception d'une pousse. Le monde est compris selon les images du rêve et de l'illusion d'optique.
Asaṅga proclame :
« Selon leur classe, dieux, hommes, animaux et démons faméliques ont, sur un même objet, des idées différentes. Donc, on en conclut que l'objet n'existe pas ». (Traduction Étienne Lamotte)
Avalokiteśvara et Vajrapani peintures d'Ajantâ réalisées sous la dynastie Vakataka, style Gupta.
L'école Cittamātra prend ses sources surtout dans les sutras classés selon la classification indo-tibétaine comme relevant de la troisième roue du Dharma1. Il s'agit, entre autres, du Lankāvatāra sūtra (Sūtra de l'Entrée à Lankâ), du Samadhiraja Sutra (en) (Sūtra du Dévoilement du sens profond) du Sūtra Tathāgatagarbha (Sūtra du Tathāgatagarbha) et de l'Avatamsaka Sutra (Sūtra de l'Ornementation fleurie). En particulier, on trouve dans le Samadhiraja Sutra (en):
« Ô Fils des vainqueurs ! Ces trois mondes ne sont qu'esprit3 ! »
Ou le Laṅkāvatāra Sūtra:
« Le monde extérieur n'est point, et c'est l'esprit qui voit la multiplicité des objets.
Corps, expériences des sens, lieux de séjour - tout cela je l'appelle juste esprit1. »
Les fondateurs du Cittamātra considèrent, en général4, que les enseignements de la troisième roue du Dharma sont de sens définitif alors que ceux de la deuxième roue du Dharma doivent être interprétés1. Pour la deuxième école Mahayana, le Madhyamaka, c'est, en général, l'inverse.
Asanga écrivit des textes fondateurs, connus sous le nom des Cinq traités de Maitreya, incluant le Mahāyānottaratantra-śāstra. Selon la tradition, Asanga fut amené par le Bouddha Maitreya dans le séjour divin de Tusita (en). À son retour, Asanga coucha par écrit, dans ces cinq traités, l'enseignement que lui avait conféré le Bouddha Maitreya1. Les historiens pensent que le Bouddha Maitreya ferait référence à un maître d'Asanga appelé Maitreyanātha.
Cependant, l'école Cittamātra se réfère aussi à certaines paroles du Bouddha prononcées durant la première roue du Dharma, entre autres, le célèbre premier verset du Dhammapada:
« La pensée précède toute choses.
Elle les gouverne, elle en est la cause5. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chittamatra