Etant donné cette imbrication de myriades de causes et de conséquences, savons nous vraiment ce que nous faisons ?
Non et il serait sans doute illusoire de le penser.
La question quant à la légitimité de nos actes, saurait-elle reposer en fin de compte sur autre chose que la foi ?
Je ne sais pas si la légitimité de nos actes peut reposer sur la foi. Je pense qu'il y a plusieurs degré/niveau de foi et que la foi peut aussi être un prétexte pour commettre les pires horreurs...Je crois plutôt au discernement. Par expèrience je dirai que c'est le manque de discernement qui crée les situations difficiles et aussi, le manque de recul ( sur soi, sur une situation... ), le manque d'équanimité.
Nous ne savons pas vraiment ce que nous faisons dans le sens où on ne connait pas le karma derrière chaque action. Parfois j'ai l'impression de faire un choix mais en est-il vraiment un ? Si j'aime les rousses plus que les brunes ou les blondes est-ce vraiment "moi" qui l'ait choisi ou est-ce le résultat d'innombrables conditionnements ? On pourait même s'interroger sur le libre-arbitre d'une certaine façon... bref, je ne sais pas.
Mais cela ne m'empêche pas d'utiliser des "outils" pour la prise de décision tel que le discernement quand je dois agir, plutôt que de foncer tête baissée.
Oui, c'est pour cela que je parlais de foi, dans le sens d'avoir foi entre autre en son discernement pour agir selon la manière qui nous semble la plus appropriée, étant dit que dans l'absolu, la répercussion de nos actes nous est inconnue.
Comme on ne peut pas se baser sur notre capacité à connaître véritablement ces répercussions, quelque part, nous devons croire que nous agissons pour le mieux, nous devons croire en notre faculté de discernement. Mais la foi dépasse à mon sens la simple croyance en l'efficacité de notre discernement, c'est pour cela que je parlais plus haut d'avoir foi en la foi, ce qui signifierait ; obéir à une force dont nous reconnaissons que nous ignorons tout d'elle si ce n'est la manière d'en user. C'est comme si, ayant compris les limites du discernement, nous devions croire quelque part que cette force puisse être d'avantage susceptible de justesse quant au fait de poser un acte dans cette intrication de causes et de connaissances qui précisément échappent à notre raison.
Avec la foi, nous savons ce que nous faisons ; nous obéissons consciemment et volontairement à une force aveugle. Une force qui nous mènera là où elle doit nous mener.
Sachant qu'un peu plus à l'Ouest, c'est l'Est, comme le dit je crois un koan.
Parce que pour parler de cette force, de cette énergie, tous les mystiques ont parlé de la foi.
Je peux avoir confiance en l'efficacité des freins de ma voiture au cas où j'aurais à effectuer un gros freinage, mais je ne peux pas pour autant dire que j'ai foi en mes freins.
Avec la foi, nous savons ce que nous faisons ; nous obéissons consciemment et volontairement à une force aveugle. Une force qui nous mènera là où elle doit nous mener.
Je crois saisir un peu. Mais obéir à quoi exactement ?
Après j'ai l'impression que l'on peut avoir ta démarche quand on doit faire des grands choix ( dois-je oui ou non accepter tel job par exemple ) mais qu'en est-il de la plupart des petits actes routiniers ? Je crois que pour l'action juste au quotidien il faut une forte dose d'attention, sati. Quand je vois les choses pas belles que j'ai pu faire, je crois que ce qui me manquait le plus était cette attention, cette vigilance de chaque instant.
et pourquoi pas parler de confiance ?