Quelle place pour les plaisirs simples de la vie ?
Je ne sais plus dans quel livre j'avais lu ça, je crois qu'il s'intitulait L'enseignement du Bouddha de Walpola Rahula, mais peut-être était-ce un autre...
En tout cas il y avait un passage intéressant sur le "fumier" (ce n'était pas le même mot employé dans ma traduction, peut-être "fumure" mais l'idée est la même) ; en dehors de la pratique bouddhiste, on commet des erreurs, et principalement, on a des désirs. Ceci est inévitable puisque dans la chaine causale, l'ignorance est une des causes premières. Ces désirs, donc, sont comparés à de l'herbe : quoique mauvaise et assez inutile, si on la coupe et qu'on la répand dans son champ, on a là un fertilisateur puissant. Les erreurs et les désirs (trop importants) sont à éviter, mais s'ils sont là, on peut en faire quelque chose. C'est aussi l'adage : "petit doute, petit éveil ; grand doute, grand éveil".
Dans le même livre (en supposant que je ne me trompe pas dans la référence, mais ce pourrait aussi être L'esprit du débutant de Shunryu Suzuki... Je mélange toujours tout
), il y a l'idée de germe d'éveil. Chacun réalise un éveil qui lui est propre, et qui dépendrait des caractéristiques de son errance illusoire au sein du samsara. Dans cette perspective, nos désirs (liés aux "plaisirs de la vie") ne sont pas forcément à bannir totalement, mais peut-être plutôt à reconsidérer.
D'ailleurs, je crois qu'il est inévitable que le désir soit moteur d'éveil. On dit souvent que "vouloir l'éveil", c'est être certain de ne pas l'obtenir, et c'est très certainement vrai à un stade avancé, mais au départ, c'est bien le désir de comprendre comment faire cesser la souffrance qui amène le Bouddha historique à quitter son palais, à devenir d'abord ascète, et puis à tout comprendre sous l'arbre de la bodhi.
On part de ce qu'on a, et on essaye de sublimer ça petit à petit.
Donc (et je m'excuse pour la longueur de cette réponse), la place que je donnerais aux petits plaisirs de la vie est celle d'un "moteur", d'une "énergie" initialement présente, et qu'il faut manier petit à petit pour la diriger vers un but plus élevé, jusqu'à peut-être la transcender en éveil.
En tout cas il y avait un passage intéressant sur le "fumier" (ce n'était pas le même mot employé dans ma traduction, peut-être "fumure" mais l'idée est la même) ; en dehors de la pratique bouddhiste, on commet des erreurs, et principalement, on a des désirs. Ceci est inévitable puisque dans la chaine causale, l'ignorance est une des causes premières. Ces désirs, donc, sont comparés à de l'herbe : quoique mauvaise et assez inutile, si on la coupe et qu'on la répand dans son champ, on a là un fertilisateur puissant. Les erreurs et les désirs (trop importants) sont à éviter, mais s'ils sont là, on peut en faire quelque chose. C'est aussi l'adage : "petit doute, petit éveil ; grand doute, grand éveil".
Dans le même livre (en supposant que je ne me trompe pas dans la référence, mais ce pourrait aussi être L'esprit du débutant de Shunryu Suzuki... Je mélange toujours tout

D'ailleurs, je crois qu'il est inévitable que le désir soit moteur d'éveil. On dit souvent que "vouloir l'éveil", c'est être certain de ne pas l'obtenir, et c'est très certainement vrai à un stade avancé, mais au départ, c'est bien le désir de comprendre comment faire cesser la souffrance qui amène le Bouddha historique à quitter son palais, à devenir d'abord ascète, et puis à tout comprendre sous l'arbre de la bodhi.
On part de ce qu'on a, et on essaye de sublimer ça petit à petit.
Donc (et je m'excuse pour la longueur de cette réponse), la place que je donnerais aux petits plaisirs de la vie est celle d'un "moteur", d'une "énergie" initialement présente, et qu'il faut manier petit à petit pour la diriger vers un but plus élevé, jusqu'à peut-être la transcender en éveil.
Hmmmmmmmmmmmmmm...ouais. pas mal.
Sérieusement, quand vous parliez de "plaisirs de la vie" et de leur place ou non-place dans la pratique, je ne pensais pas que vous parliez de la culture des salades et des baignoires à oiseaux.Alors- quelle place pour les plaisirs simples de la vie?????
Toute la place que vous voulez; aimer les jardins, les fleurs, la mer, les catamarans , ça n'empiètera pas sur votre bouddhéité.
Compagnon, TNH s'est exprimé là dessus.
@Circé : sur quoi au juste tu veux dire ? Vu qu'il s’exprime sur beaucoup de choses. Je n'ai rien lu pour le moment concernant le sexe en tout cas. Les plaisir simple oui.
Sur les plaisirs simples, en particulier ceux qui sont liés au contact avec la nature.
Vous voulez du croustillant ?
Il sortent du four...à l'instant !
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Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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tirru... a écrit : ↑13 avril 2017, 01:52Bonjour,
Du-kkha, su-kkha ; l'envers et l'endroit d'une seule et même pièce. Ces deux mots se ressemblent aussi bien en langue pâli qu'en français : bon-heur, mal-heur ! Ils se produisent mutuellement en quelque sorte. Le Magandiya Sutta, offre plusieurs pistes de réflexions sur la véritable nature de dukkha et de cette quête éperdue d'un bonheur biaisé et trompé par les sens. Le point de départ est justement lié aux six sens, le sixième étant le mental.
Pour le commun des mortels, cette complaisance avec les sens est tout à fait normale. Il serait même anormal de ne pas s'y complaire ! Mais pour les Etres Nobles, les Arya, ce n'est pas le cas, c'est même une maladie, un feu brulant qui est difficile à voir. Pour apprivoiser et restreindre les sens, le Tathagata a du renoncer à son royaume et au monde sensuel :Magandiya Sutta a écrit :l'œil se plaît aux formes [visibles], il se complaît dans les formes [visibles], il se réjouit des formes [visibles]. Le Tathāgata l'a apprivoisé, protégé, gardé, restreint, et il professe l'Enseignement de sa restreinte.
Faire cesser dukkha n'est donc pas un pique nique à la campagne mais un chemin de vie dont le prix est plus qu'élevé. Ailleurs, dans le même sutta le bienheureux utilise une parabole, celle du lépreux pour montrer l'emprise du monde sensuel sur les êtres :Magandiya Sutta a écrit : De la même manière, Māgaṇḍiya, auparavant, lorsque je vivais moi-même au foyer, je me faisais plaisir avec les quintuples agréments de la sensualité dont j'étais doté et pourvu: les formes connaissables par l'œil qui sont souhaitables, désirables, plaisantes, agréables, liées à la sensualité et provoquant l'avidité; les sons connaissables par l'oreille qui sont souhaitables, désirables, plaisants, agréables, liés à la sensualité et provoquant l'avidité; les odeurs connaissables par le nez qui sont souhaitables, désirables, plaisantes, agréables, liées à la sensualité et provoquant l'avidité; les saveurs connaissables par la langue qui sont souhaitables, désirables, plaisantes, agréables, liées à la sensualité et provoquant l'avidité; et les sensations corporelles connaissables par le corps qui sont souhaitables, désirables, plaisantes, agréables, liées à la sensualité et provoquant l'avidité.
Magandiya Sutta a écrit :Imagine, Māgaṇḍiya, un lépreux aux membres couverts de plaies, meurtris, dévorés par les vers, grattant ses plaies avec ses ongles, cautérisant son corps au-dessus d'une fosse de charbons ardents. Plus ce lépreux aux membres couverts de plaies, meurtris, dévorés par les vers, gratte les croûtes de ses plaies avec ses ongles et cautérise son corps au-dessus de la fosse de charbons ardents, et plus ses plaies deviennent infâmes, nauséabondes, fétides, mais il en tire tout de même un certain plaisir et une certaine jouissance, à cause de la démangeaison de ses plaies.
L'image est forte mais pas assez pour un être qui a renoncé à ce feu et qui a parfaitement compris sa nature universel et intemporel.
Perception aberrante que c'est agréable. Il n'est donc pas possible de mettre fin à cette perception erronée sans avoir "apprivoisé, protégé, gardé & restreint" ces sens.Magandiya Sutta a écrit : De la même manière, Māgaṇḍiya, dans les temps passés le contact avec [les agréments de] la sensualité était douloureux, très chaud et brûlant, dans les temps futurs le contact avec [les agréments de] la sensualité sera douloureux, très chaud et brûlant, et maintenant dans le temps présent, le contact avec [les agréments de] la sensualité est douloureux, très chaud et brûlant. Et c'est parce que les facultés de ces êtres qui ne sont pas dénués d'avidité sensuelle, qui sont consumés par l'appétence pour [les agréments de] la sensualité, qui brûlent de l'ardeur liée aux [agréments de] la sensualité sont altérées que bien que le contact avec la sensualité soit douloureux, ils obtiennent la perception aberrante que c'est agréable.
Magandiya Sutta a écrit :Ce corps, Māgaṇḍiya, est une maladie, un abcès, un aiguillon, une calamité, une indisposition. Et c'est de ce corps qui est une maladie, un abcès, un aiguillon, une calamité, une indisposition, que tu dis: 'Voici quelle est cette santé, Sieur Gotama, voici quelle est cette Extinction.' Tu n'es pas doué de la noble vision au moyen de laquelle tu connaîtrais la santé et tu verrais l'Extinction.