libre arbitre??
Nous sommes clairement conditionnés dans nos choix, du fait notamment de notre naissance. Cette naissance est une base qui nous impose. Si l'on prend l'exemple d'une base de renaissance animale, on peut penser que cette base n'autorise pas ou très peu des choix autres que ceux dictés par les instincts. Cependant, ce sont toujours des choix que nous faisons, c'est-à-dire que c'est toujours la possibilité de faire une chose ou non. Pour ma part, la condition humaine se situe dans une forme de liberté sous contrainte (ou sous condition), c'est-à-dire que tout ne nous est pas possible du fait du conditionnement karmique (agrégats de renaissance, tendances mentales, ...), mais qu'un choix se présente toujours : suivre ou non ses tendances, choisir de sortir du cycle ou d'y demeurer.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Réponse donnée à cette question il y a trois mois :
viewtopic.php?f=61&t=9725&p=51949Zopa2 a écrit : ↑10 juin 2017, 21:32ted a écrit : ↑08 juin 2017, 22:35Là, tu t'apercevrais qu'à chaque réaction de ta part que tu crois spontanée, automatique, inconsciente, naturelle, incontrôlable, il y a en réalité une petite fenêtre très brève, d'environ 1/4 de seconde, où tu peux arrêter le processus. C'est fugitif. Ca peut passer inaperçu si on est pris par surprise, d'où la nécessité de développer une sorte d'inertie mentale stable. C'est une faculté qui donne l'impression que ton petit quart de seconde dure beaucoup plus longtemps.
Ce quart de seconde, c'est lui qui fait la différence entre celui qui passe à l'acte et celui qui, in extremis, ne presse pas la détente ou ne donne pas le coup de couteau.
Ce quart de seconde existe pour tous les actes. C'est un pur moment de libre-arbitre. C'est notre véritable liberté. On peut l'observer aussi en rêve, juste au moment de perdre ou pas la lucidité du rêveur, de perdre le citta subtil d'observation, et d'être emporté par le rêve, qu'on vivra alors comme s'il était une réalité.
Si tu n'as pas conscience de cette petite fenêtre, si tu penses que tes réactions sont des automatismes, conditionnés par tes vies antérieures (ou par ton enfance, ou par un hypnotiseur, etc... ) c'est que tu n'as pas assez développé samatha, le calme mental stable. C'est tout.
A ma connaissance, même les pratiquants de la terre pure pratiquent le calme stable en pratique secondaire. Et s'ils ne le font pas, c'est que la récitation agit comme un mantra et conduit aussi au calme stable.
Tant que le pratiquant ne constate pas cette petite fenêtre fugitive de libre-arbitre d'1/4 de seconde environ, avant chaque acte, il devrait persévérer dans sa pratique, quelle qu'elle soit. C'est juste mon avis.
Et bien sûr, on a beau développer le calme mental stable au dojo, si notre esprit est trop agité dans les activités quotidiennes, le calme du dojo va s'évaporer à la première contrariété. C'est pas ça le calme stable. Il doit s'élargir en dehors de la méditation formelle, comme une onde sur l'eau.
ba11
C'est tout à fait cela ! C'est ce fameux libre arbitre d'1/4 de seconde (voire même d'un peu plus) que la pratique méditative engendre, et qui permet de choisir en toute lucidité, entre accomplir un acte qui va produire le bonheur, et une action - en réalité maladroite - qui sera une cause supplémentaire de souffrance.
D'une certaine façon, c'est prendre du recul et de la hauteur par rapport à nos schémas comportementaux habituels afin de créer un espace temporel sur le flux de notre conscience, espace qui sera la possibilité de la manifestation d'une authentique liberté.
C'est compréhensible ; avec le calme vient un choix judicieux. 

S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.