
Rappel :
Qu'est ce que le soufisme :
Le soufisme (en arabe : تصوف) désigne en islam le cœur spirituel de la tradition islamique. Le mot taçawwuf peut se traduire par « initiation ». Le Taçawwuf comprend non seulement la haqîqah* mais aussi l'ensemble des moyens destinés à y parvenir, appelé tarîqah - "voie" ou "sentier" - conduisant de la shariyah** vers la haqîqah, c'est-à-dire de l'"écorce" (el-qishr) vers le "noyau" (el-lobb) par l'intermédiaire du "rayon" allant de la circonférence vers le centre.(ça vous rappelle pas quelque chose cette roue ? ;) Le soufisme est présent, depuis les origines de la révélation prophétique de l'islam, à la fois dans les branches sunnite et chiite, bien qu'il ait pris des formes différentes dans les deux cas.
*La haqîqa est un terme arabe désignant la "réalité" ou "rectitude". Il est à rapprocher du mot haqq « vrai, recte, di-rect, droit». Cette racine linguistique se décline entre autre pour désigner "droit", "rectification", correction, ...
Ce terme est utilisé dans le soufisme pour désigner la connaissance de l'essence divine. Le soufi aspire à atteindre l'état dit de fana' « anéantissement », en lequel il espère se libérer de ses attachements au monde terrestre et ainsi s'inscrire totalement en Dieu. Émergeant de cet état, la haqîqa lui serait révélée. Le terme soufi désigne sémantiquement le concept de "pur". L'épuration de ce qui attache au monde participe aussi à cela.
Enfin, les soufis se disent les gens de la rectitude (ahl al-haqîqa) afin de se distinguer des gens de la régulation (ahl-Chari`a).
**La shariyah ou charia ou charî'a (arabe : الشَّرِيعَة) représente dans l'islam diverses normes et règles doctrinales, sociales, cultuelles, et relationnelles édictées par la « Révélation ». Le terme utilisé en arabe dans le contexte religieux signifie : « chemin pour respecter la loi [de Dieu] ». Il est d’usage de désigner en Occident la charia par le terme de loi islamique qui est une traduction très approximative puisque n'englobant que partiellement le véritable sens du mot (ce terme est d’ailleurs utilisé en place de "droit musulman"). La charia codifie à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un musulman, ainsi que les interactions sociétales. Les musulmans considèrent cet ensemble de normes comme l’émanation de la volonté de Dieu (Shar'). Le niveau, l’intensité et l’étendue du pouvoir normatif de la charia varient considérablement sur les plans historiques et géographiques. Dans le monde, certaines de ces normes sont considérées incompatibles avec les droits humains notamment en ce qui concerne la liberté d'expression, la liberté de croyance, la liberté sexuelle et la liberté des femmes.
Coeur du sujet :
La pratique de la méditation dans l'Islam :
Il existe deux conceptions de la méditation dans l’Islam. La première est issue du Coran, l’autre est celle développée par les Soufis. La première est appelée taffakur***, c’est-à-dire la réflexion sur les sourates du Coran ou la contemplation de la création d’Allah (Méditez sur la création d'Allah et ne méditez pas sur Allah car vous ne l'apprécierez pas à sa juste valeur. (Ibn’ Abbas)). La seconde est une pratique mystique du soufisme appelée Mouraqaba****.
*** taffakur : en très bref : signifie littéralement penser à un sujet profondément, systématiquement, intensément, sous tous ses aspects.
**** : Mouraqaba : La Mouraqaba (Murâqaba, observation (arabe : مُراقَبة) ou Râbiṭa Charifa, (arabe: رابِطة شَريفة) lien de cœur), est une pratique de méditation soufie. Elle est appelée aussi « exercice de vigilance ».
La méthode
Celui qui est assis en méditation ferme les yeux et concentre son attention sur un point unique. Ce point est généralement la visualisation du Cheikh, le maître soufi, qui est considéré comme un pont entre le monde de l’illusion et celui de la réalité.
La méditation se pratique à genoux, les yeux fermés, les mains posées sur les jambes, le pouce touchant l’index, la bouche fermée, la langue collée au palais, la respiration sous contrôle (Houch dar dam) et l’oreille à l’écoute du Coran, des salawats (sons mélodieux). La pièce est dans la pénombre.
Objectif
Selon les adeptes de cette pratique, celui qui adopte cette méditation devrait parvenir graduellement à ce qui est appelé l’état d’effacement (Ghaïba) ou « absence du monde des sens », ou encore l’état le plus élevé : « l'extinction » (Fana). Dans cet état, l’attachement au monde matériel, à l’emprise des sens, va se réduire et le « vide absolu » de « l’Ineffable, sinon Allah » devrait descendre sur lui.
Islam et yoga
Après avoir été banni d'Indonésie et de Malaisie par de hauts responsables religieux musulmans qui estimaient qu'une telle pratique allait affaiblir la foi, le yoga a cependant été autorisé en Inde, pays avec la deuxième plus grande population musulmane au monde, où les autorités religieuses musulmanes du Darul Uloom Deoband ont indiqué que des exercices similaires au yoga sont présents dans les rites soufis.
Wikipédia (les articles que j'ai utilisé ont tous une liste de sources que j'ai retiré ici pour plus de clarté mais on peut les retrouver si on y va)
PS : étonnantes ressemblances avec certaines pratiques et conceptions bouddhistes n'est ce pas ? ba11

