Vu que depuis plusieurs mois je nourris des pigeons sur mon balcon et que je vois nos "relations" évoluer lentement tout ne prenant le temps de les observer, autant m''intéresser à leur cas. Après tout St François d'Assise parlait bien aux oiseaux. Et le Bouddha traitait bien les animaux.
Je crois qu'il y a un petit peut de confiance qui doucement s'établi entre mes pigeons et moi.
J'ai aussi pu constaté que contrairement à ce que l'on peut croire, si l'on prend le temps de les regarder attentivement, ils n'ont pas tous exactement la même morphologie, que ce soit la forme du corps, le torse, le cou ou le bec.
Science et avenir :
Le 07.11.2006 à 17h31 | Mis à jour le 07.11.2006 à 17h31
La mémoire du pigeon
Le pigeon que vous avez chassé de votre balcon ou délogé de son banc se souviendra peut-être longtemps de vous. Une étude menée par deux chercheurs, un Français et un Américain, montre que le pigeon et le babouin ont tous les deux une bonne mémoire à long terme, même si l’oiseau est plus limité que le singe. Le pigeon peut mémoriser entre 800 et 1.200 images et il atteint alors sa limite. Quant au babouin il en a enregistré entre 3.500 et 5.000 en trois ans d’étude, sans atteindre sa limite, selon Joël Fagot, de l’Institut de neurosciences cognitives de la Méditerranée (CNRS) et Robert Cook (Tufts University).
Afin de pouvoir comparer les capacités des oiseaux et des mammifères, ces deux chercheurs ont soumis deux pigeons et deux babouins aux mêmes tests, seul le dispositif était adapté à l’anatomie de l’animal. Le nombre d’images montrées aux animaux a été progressivement augmenté au cours de l’étude. Le score des babouins est impressionnant : lors des 75 dernières sessions ils ont été capables de reconnaître 78 à 80% des images parmi un stock de près de 6.000 items. Pour les pigeons les scores sont de 62% et 67% parmi 3.000 et 2.000 photos, respectivement.
D’autres travaux portant sur une espèce à la fois ont montré que les animaux ont de la mémoire, comme le cassenoix d’Amérique qui se souvient de plusieurs dizaines d’endroits où il a caché sa nourriture pendant l’hiver.
L’évolution de la mémoire chez les vertébrés est sans doute liée à celle des capacités cognitives et de l’intelligence, expliquent Joël Fagot et Robert Cook, qui publient leurs travaux cette semaine dans les PNAS. Plus la quantité d’informations stockées est grande, plus les capacités cognitives complexes peuvent se développer, notamment la capacité d’abstraction.
Cécile Dumas
http://www.racingpigeonsring.com/pages/ ... igeon.html
Le cerveau d’un pigeon
image: http://s4.e-monsite.com/2011/07/29/01/r ... aert_5.jpg
Le cerveau d’un pigeon est relativement grand par rapport au crâne et au poids corporel. Contrairement au crocodile, par exemple, qui est restée la même machine parfaite pendant environ 200 millions d’années, les oiseaux ont évolués. En dehors de pouvoir voler, ils ont développé une excellente vision et une orientation phénoménale. Le domaine de l’optique dans le cerveau est relativement grand et il y a un nerf distinct qui va du bec au cerveau pour les signaux géomagnétiques. La recherche montre qu’ils ont une bonne capacité d’apprentissage pour des opérations relativement complexes. Ils sont même capables de répondre à des stimuli avec une certaine abstraction. La mémoire est excellente,les pigeons peuvent mémoriser des centaines d’images différentes sur des périodes d’années. Tout cela c’est exprimé dans la capacité unique à apprendre les routes à travers de longues distances, qui est plus flexible chez eux que chez les oiseaux qui volent sur une route de migration fixe. En outre, les pigeons sont parmi les rares animaux qui se reconnaissent dans le miroir (avec les singes, les dauphins, les éléphants et les hommes). La vie sociale,une force motrice de l’évolution de l’intelligence, y est présente: la reconnaissance de différents oiseaux et de leurs jeunes, les soins, le jeu, les relations, etc. Chez le jeune, beaucoup de cellules nerveuses du cerveau sont présents dès le plus jeune âge, mais de nombreux liens et les réseaux entre eux sont encore à construire et ça continue quand le pigeon apprend des routes, se souvient des images et se développe dans la vie sociale. La composition de l’alimentation influence le développement des cellules nerveuses, les connexions et la transmission du signal. Ces communications sont à la fois électriques, chimiques et hormonales.Les bonnes sortes d’acides gras sont importantes ici. Environ,60% du cerveau se compose de matières grasses et la plupart sont des acides gras DHA, par exemple nécessaires à l’apprentissage et la mémoire. L’EPA améliore les fonctions cérébrales et protège contre les troubles vasculaires. Mais aussi des vitamines (surtout du complexe B, C et E), minéraux, antioxydants, acides aminés, etc. sont des matériaux essentiels pour le développement et l’entretien du cerveau des pigeons.
Science & vie :
LES PIGEONS DÉMONTRENT UNE INCROYABLE CAPACITÉ À IDENTIFIER DES CANCERS
Par Roman Ikonicoff Le 28 nov 2015 à 18h48 mis à jour 28 nov 2015 à 18h48
Des millénaires durant, les pigeons ont été de fidèles et très efficaces messagers permettant à des individus ou des armées entières de communiquer à longue distance, grâce à leurs aptitudes à s'orienter et à leur mémoire visuelle. Mais aujourd'hui c'est une autre guerre qu'ils pourraient nous aider à remporter, celle que livre la médecine contre le cancer : bien entrainés, les pigeons seraient capables de reconnaître des cellules ou des tumeurs cancéreuses sur des images (cliché histologique, radio, etc.).
Concrètement : une fois entraînés, les pigeons atteignent des scores de l'ordre de 75% à 85% de reconnaissance de formations cancéreuses sur des séries de clichés présentant ou pas de telles pathologies - les oncologues y réussissant à 97%. Loin d'être anecdotique, ce résultat ouvrirait à des applications bien réelles, aussi bien pour la pratique médicale elle-même que dans la conception de nouvelles technologies d'imagerie médicale voire de reconnaissance automatique (I.A.).
Les pigeons, presque aussi forts que les médecins
Les animaux ont des talents qui servent déjà la médecine, tel les chiens dressés pour déceler via l'odorat des cancers de la prostate ou des ovaires dans l'urine de patients, ou les cricétomes des savanes (rats) qui détectent l'odeur de la tuberculose dans le crachat.
Mais les pigeons les surpassent largement : une série d'expériences menée par des chercheurs de l'université de Californie à Davis et de l'université de l'Iowa révèle que leur aptitude à diagnostiquer des cancers sur des clichés est quasiment aussi bonne que celles des cancérologues, formés à la pratique pendant des années.
C'est leur système visuel qui est au centre de cette compétence, système qui par bien des aspects est similaire au nôtre et sert de "modèle animal" aux études médicales. Aussi les chercheurs américains ont décidé de tester la capacité du pigeon de ville (Columba livia) dans la perspective d'identifier les paramètres cognitifs visuels cruciaux dans ce travail dont dépend la santé de nombreuses personnes.
Un entrainement de 15 jours
Ce sont des cohortes de 4 à 8 pigeons qui ont été utilisées pour chaque expérience. Dans la première, les pigeons devaient déterminer si un cliché présentant une coupe histologique (photo ci-dessous) contenait ou non des cellules malignes.
Les pigeons ont été d'abord entrainés sur 144 clichés pendant 15 jours à raison d'une heure par jour : comme le montre la vidéo ci-dessus, ils devaient taper du bec sur une ligne bleue ou une ligne jaune selon que le cliché comportait des cellules malignes ou non.
Quand la réponse était correcte, ils recevaient une récompense (petite gourmandise dispensée par un système automatique). Certains étaient entraînés sur des clichés en noir et blanc, d'autres en couleur, d'autres avec des taux de compression numérique plus ou moins élevés, d'autres avec des contrastes variables...
Variation des paramètres
Au début, le taux de réponse correcte était de 50% (statistiques sur de nombreux essais avec différentes cohortes), ce qui représente une réponse aléatoire... Mais peu à peu, associant la règle de la récompense aux particularités visuelles des clichés, ils ont amélioré leur score.
Après ces phases d'entrainement et quelques jours de repos, ces pigeons ont été soumis aux mêmes clichés, mais également à de nouveaux clichés, non vus auparavant, ainsi qu'à des clichés représentant des coupes histologiques connues mais agrandies à différentes échelles ou retournées à 90°, 180°, 270°...
Des résultats impressionnants... jusqu'à une certaine limite
Selon le type de variation (grandissement, rotation, couleur, noir-et-blanc, compression, contraste, etc.) leur score moyen de réponses correctes était différent mais se situait dans une fourchette allant de 75% à 85% (et parfois plus), prouvant ainsi, hors leur fantastique don de mémoire, leur capacité à reconnaitre réellement la présence ou l'absence de cellules cancéreuses - le taux des médecins se situant au-dessus de 90%.
D'autres expériences ont été menées, sur des mammographies (radio des seins) présentant des micro-calcifications et des mammographies présentant des masses - toutes choses liées au diagnostic précoces de cancers du sein mais fort difficiles à diagnostiquer par les médecins. Dans le premier cas, les résultats ont été comparables aux précédents, dans le second, les pigeons n'ont pas réussi à discriminer entre les cas bénins et les cas malins, prouvant par-là la limite de leurs capacités.
Mais ce qui compte avant tout dans cette étude très longue et complexe est que les chercheurs ont mis en lumière une compétence non connues des pigeons, qui devrait servir la médecine.
Une compétence à exploiter ?
Il ne s'agit pas bien sûr d'imaginer que dans l'avenir chaque oncologue aura son pigeonnier dans lequel ses hôtes effectueront une pré-classification des clichés, bien qu'une collaboration pigeons-médecins est évoquée par les chercheurs, afin d'accélérer les processus de diagnostic.
Les chercheurs pensent surtout que la compétence des pigeons pourrait servir à tester de nouvelles techniques d'imagerie numérique : chaque nouvel outil de diagnostic serait ainsi présenté en premier à des pigeons pour évaluer leur intérêt et efficacité, avant de passer à la phase des tests avec les médecins - très coûteux en temps et en argent.
Au-delà de cet aspect pratique, l'approfondissement de l'étude des compétences cognitives visuelles des pigeons pour la détection des cancers pourrait servir, concluent les chercheurs, à la conception de systèmes automatiques de reconnaissance de cette pathologie qui est devenue, avec allongement du temps de vie et les problèmes liés à la pollution et aux modes de vie actuels, un véritable fléau.
–Román Ikonicoff