Reconnaissance

Compagnon

Bonsoir,

Même si je ne l'ai jamais rencontré personnellement, je suis en particulier les conseils et enseignements de Thich Nhat Hanh, on peut le considéré comme mon maître après le Bouddha en quelque sorte et une fois de plus ce soir il m'a tiré d'un mauvais pas quand j'ai eu le bon sens de me tourner vers lui et je lui en suis reconnaissant. C'est important je crois de le dire, de l'écrire, d'exprimer sa reconnaissance, surtout à notre époque ou je crois on ne sait plus autant valoriser chez les gens les bonnes choses qu'ils disent ou font.

Depuis vendredi j'étais en proie à un certain mal-être persistant en rapport avec ma situation professionnelle, une peine profonde, un ravivement des douleurs antérieures, je n'arrivais pas à m'en défaire, cela me hantait et j'en souffrais. Je me sentais déprimé. Cela faisait un moment que je ne m'étais pas senti ainsi. Et c'est peu plaisant.

Hors depuis peu j'ai entamé la lecture du petit livre de Thay : le miracle de la pleine conscience. Ou comment inscrire la pratique dans chaque acte de la vie courante. Pratiquer presque 24h sur 24 sans en avoir l'air.

Ce soir, comme j'avais décidé de faire une recette de cuisine pour ma famille, je me suis dis qu'il fallait que j'essais d'appliqué les conseils de Thay, et j'ai préparé ma recette en dédiant chacun de mes actes à des souhaits de tel ou tel aspects du Dharma pour tous les êtres. Et petit à petit... s'est fait jour ce qui était évident, j'ai petit à petit desserré l'étau de l'auto-apitoiement. Je me suis inclus ensuite moi même dans mes souhaits en plus des autres, équilibrant compassion pour les autres et moi-même. Petit à petit la force suffisante m'est revenue pour retrouver un peu de moral. Je me suis mis aussi a penser à la souffrance de tous les gens dans le monde au même moment dans leur travail qui ressentaient la même chose que moi et à relativiser la mienne.

Et là je me sens mieux. Ce n'est pas parfait, tout n'est pas devenu rose mais... il y a un net progrès pour le moment. Et autant hier soir dans ma pratique de méditation du soir je n'avais pas "la tête à cela", autant ce soir nettement plus.

Voila.

Donc Merci à Thay :)

Image

loveeeee
Avatar de l’utilisateur
Circé
Messages : 612
Inscription : 21 novembre 2016, 18:54

Merci à Thay.
Merci à toi Compagnon pour cette pratique partagée.
Regarde par la fenêtre ce matin, le soleil brille,les oiseaux chantent, l'univers danse avec nous. youpi_333
Demeure dans la Paix et la Joie. flower_mid
Avatar de l’utilisateur
tirru...
Messages : 2032
Inscription : 07 juin 2004, 19:30

Bonjour,

Au delà de la reconnaissance incontestable au Maitre ou à l'instructeur, c'est aussi l'expérience de la mise en pratique de l'attention au quotidien qu'il est important de souligner. Ces gestes, qui pour la plupart des personnes sont exécutés de façon mécanique, voire comme une corvée sont en réalité une occasion unique pour pratiquer. Le simple fait de ranger la cuisine est une succession d'instants de mise en pratique du Dhamma. J'avais édité un petit texte d'expérience vécue et que je souhaite partager :
Le matin, tout est calme, les sons s'enchainent en douceur sans s'entrechoquer... Un regard par la fenêtre de la cuisine, il fait gris, sensation neutre avec une pointe de joie aux racines insondables... Des gestes lents accompagnent chaque mouvement de ce rituel qui a une apparence banale qui est celui de ranger la cuisine... vider le lave vaisselle... Chaque geste est un monde de sensations et de pensées, des gestes lents et pas pressés... Le corps s'incline doucement, la main ce tend, s'articule en différents endroits et touche l'assiette tiède... Sensation de pression... Le corps est incliné, sensation de gravité... l'oeil regarde la scène, il se pose sur l'objet... le corps se redresse, doucement, le dos, le cou, la tête, le sol sous les pieds... le bras pivote, et la main pose l'assiette sur le plan de travail en douceur... très doucement... et ainsi d'instant en instant !
Ce Dhamma loin des spéculations et qui s'inscrit dans la banalité du quotidien, mérite à mon sens une rubrique à part entière ou chacun serait invité à rapporter ces expériences vécues dans les faits quotidiens.

jap_8
------------------------------------------------------------------------------ Image Sabba danam dhammadanam jinati - Le don du Dhamma surpasse tout autre don ImageDhammapada
Compagnon

@Tirru : ba11

Tout à fait d'accord pour cette rebrique, dans son livre Le Miracle de la Plein Conscience, Thich Nhat Hanh explique que quand il était jeune moine on lui un petit livre "Le discipline essentielle à usage quotidien" par Doc The de la pagode Bao Son. Et c'est exactement ça, Doc The sur une quarantaine de page expliquait comment il éveillait son esprit à chaque instant du jour au travers des tâches du quotidien. J'ai commencé aussi à rédigé mon propre petit livre depuis quelques jours en me basant sur mes actions quotidiennes répétitives, je partagerais volontiers. J'ai contacté le Village des Pruniers pour savoir si il existait une version en français ou a défaut en anglais de ce petit livre de Doc The, j'attends leur réponse. Doc The était un maître Zen. Et d'ailleurs dans la même idée il y a "les Instructions au cuisinier Zen" de Dôgen :

Instructions au cuisinier zen

De tout temps, le zen a exercé une véritable fascination par sa simplicité. «Vous n'avez besoin ni d'encens, ni de prières, ni d'invocation du nom du Bouddha, ni de confession, ni d'Écritures saintes ; asseyez-vous et faites zazen», écrit Dôgen en 1231, et il n'a cessé de répéter toute sa vie : «Le zen, c'est simplement s'asseoir, sans penser, en oubliant le corps et l'esprit. Abandonnez corps et esprit et installez-vous en plein bouddhisme en pratiquant avec les autres, sans a priori, et alors vous atteindrez immédiatement la voie.»
Pourquoi ne pas le prendre au mot ? Installons-nous dans la cuisine et devenons cuisinier zen l'espace de vingt-quatre heures en suivant ses instructions.


Je site ce que dit Thich Nhat Hanh de son coté :

A propos des pensées de Doc The dans son livre :

"Par exemple, quand il se réveillait le matin, sa première pensée était : "Juste réveillé, je souhaite que tous les êtres atteignent un niveau de conscience élevé et qu'ils perçoivent clairement la réalité". Lorsqu'il se lavait les mains, pour s'établir dans la Pleine Conscience, il utilisait cette pensée : "Me lavant les mains, je souhaite que tous les êtres reçoivent la réalité avec des mains pures".
Le Livre était entièrement constitué de phrases de ce genre. Leur objectif était d'aider celui qui débute dans la pratique à s'établir dans la Pleine Conscience de son être. Le Maître Zen Doc The montrait ainsi aux jeunes novices que nous étions comment pratiquer de manière relativement aisée les enseignements du Soutra de l'Etablissement de la Conscience.
Chaque fois que l'on mettait sa robe, lavait son bol, allait aux toilettes, pliait sa couverture, portait des seaux d'eau ou se brossait les dents, on pouvait utiliser des pensées du petit livre afin d'être pleinement conscient de son être dans le moment présent".
Répondre