Au début en effet, l'esprit est une cheval fou qui a besoin d'être dressé, non par la violence mais par la patience et la diligence, car notre esprit, notre conscience aimerait aussi être en paix, au repos, calme, elle y aspire mais ne sait pas comment faire. Le cheval sauvage n'est pas heureux si il est constamment stressé, si il court en tout sens au moindre bruit. Par contre si il se sent en sécurité, peut marché lentement et brouté calmement, là il est calme, heureux.
Au début de la pratique il faut partir de zero, l'esprit, la conscience a de puissantes mauvaises habitudes d’indiscipline, c'est pourquoi il faut être patient.
Apprendre à discipliner son esprit, à le contrôler, c'est faire acte de compassion envers nous-même, car ainsi nous souffrons moins (tout le monde cherche le bonheur), et notre esprit nous en est reconnaissant, notre esprit n'aime pas souffrir, n'aime pas être constamment en alerte en raison de stimulis extérieurs qui inquiètent ou en raison de pensées de regret pour le passé ou d'anxiété pour l'avenir. Notre esprit n'est pas heureux ainsi.
C'est pourquoi, en douceur, patiemment, avec diligence, sans violence mais avec constance, lentement peut être, très lentement même, mais sans désespoir, sans renoncement, sans lassitude, même si les progrès sont lent, notre esprit gagne en calme, un pas après l'autre. Et si notre esprit gagne en sérénité, nous sommes davantage heureux, et si nous sommes davantage en paix, serein, et heureux, cela déborde forcément autour de nous, sur nos proches. Tous comme ceux qui souffrent trop ne peuvent s’empêcher de faire souffrir les autres autour d'eux.
Nous sommes davantage patient, plus optimiste, nous dégageons de la joie de vivre, du bonheur tranquille et ceux qui sont autour de nous le sentent, pas forcément consciemment mais cela les affecte. Plutôt que d'entretenir leurs propre souffrance en soufflant le vent des nôtres sur eux, nous sommes calme, l'oeil d'un cyclone au milieu des bourrasques, les autres peuvent venir à nous et s’agripper à nous car ils trouvent en nous du calme, de la sérénité que eux n'ont pas. Nous leur apportons ainsi de la paix, de la stabilité et nous leur apportons du bonheur et cela nous rend aussi heureux d'agir ainsi. Cela nous stimule, nous incite a persévéré car nous voyons l'effet concret positif de notre pratique.
Donc contrairement a ce que tu exprimais ailleurs Lotus Bleu, la pratique bouddhique est tout sauf autiste. Elle ne peut l'être de toute façon, au nom même du principe d'inter-dépendance de toute chose. Nous affectons les autres et les autres nous affectent. Donc si je pratique pour gagner en paix, en sérénité et en bonheur en moi je le fais aussi pour les autres. La pratique bouddhique ne peut tout simplement pas être égoïste au nom de la vacuité de tous les phénomènes, de l'inter-dépendance de chaque chose. Un pratiquant du bouddhisme ne peut être "autiste", au contraire il est davantage conscient que quiconque des influences constantes réciproques de tous les phénomènes.
Si un pratiquant du Dharma est sincère (et il le sentira si c'est le cas car il fera des progrès qui ressentira) alors il ne pratique jamais égoïstement, même si il est seul pendant des années au fond du grotte, car quand il en sort, il est fin près, comme un athlète du saut en longueur qui a pris sont élan en partant de loin et qui fait un bon au pied du bac à sable pour se projeter au plus loin. Ou comme un lanceur de poids qui tourne sur lui même un moment, pour prendre de l'énergie cinétique, accumuler de la puissance et ensuite relâcher le tout et propulser le poids aussi loin que possible. Il y a tant de souffrance dans le monde, s'entraîner longtemps est nécessaire si on souhaite être efficace.
Un pratiquant sincère du Dharma ne peut tout simplement pas être égoïste puisqu'il comprend que l'ego est illusion, on ne peut donc pas être centré sur quelque chose qui est sans substance n'est ce pas ? Autant vouloir saisir un nuage avec ses mains

On y arrive pas.