Amitābha et l'Ecole de la Terre Pure (Sukhāvatī)
Publié : 12 juin 2017, 21:03
Tentative de présentation de cette école très particulière souvent mal connue ou incomprise voir dénigrée. J'emplois à chaque fois des informations issues de sources que j'estime fiables (il va falloir me faire confiance tout ce que je peux faire c'est vous promettre bonne foi et sincérité). Pour ne pas alourdir l'exposé, je ne site pas les sources. Au besoin je peux les mentionner à la demande.
Cet exposé ne se veut ni parfait ni exhaustif, il est surement perfectible et son auteur a fait des choix de présentation propres à sa personnalité (pour la forme - pas le fond). C'est une tâche difficile, cela demande du temps, rendre le tout lisible et compréhensible n'est pas toujours aisé.
Ce fil, je l'espère, sera alimenté de temps à autre d'informations supplémentaires ou complémentaires. Il n'y a aucune section consacrée au Mahayana en général alors j'ai mis ce file ici faute de mieux vu qu'il n'entre dans aucune des 3 grandes sections. On peut parfaitement y poser des question, y réagir etc... comme d'habitude en respectant les principes de Parole Juste qui sont encouragés sur Nangpa. Florent, qui pratique une des formes de l'école de la Terre Pure depuis un certain temps, aura surement des choses a dire. en ce qui me concerne je ferais de mon mieux pour répondre aux questions si il y en a. Si je ne sais pas, je chercherais, si je ne trouve pas, je reconnaîtrais mon ignorance. C'est tout.
Bonne lecture.
(ci-dessus représentation dans le style chinois avec centre Amitabha flanqué (probablement) des 2 grands bodhisattvas qui lui sont communément associés : Avalokiteśvara et Mahasthamaprapta)
Approche historique pour commencer (il faut bien commencer sous un angle) :
Le nom du Bouddha Amitābha apparaît pour la première fois dans un texte écrit probablement au I siècle avant J.C. en sanskrit (?) au Gandhara (nom antique d'une région située dans le nord-ouest de l'actuel Pakistan) : le Pratyutpanna-samādhi-sūtra. Ce texte originel fut ensuite traduit en chinois en 179 après J.C. à Luoyang (alors capitale de l'Empire des Han) par Lokakshema (un moine originaire de l'Empire Kouchan).
(Ci-dessus : représentation du moine Lokakshema)
Lokakshema (« prospérité du monde » en sanskrit) était un traducteur précurseur connu pour ses travaux sur les textes du bouddhisme mahāyāna retranscrit du sanskrit notamment vers le chinois. Il serait né au Gandhara au milieu du IIème siècle et serait arrivé à Luoyang (Chine) vers 167 ou il aurait réalisé nombre de traductions entre 178 et 189 dont celle du Pratyutpanna-samādhi-sūtra.
L’Empire Kouchan ( qui porte le nom de l’ethnie qui l'a fondé ) s’étendait du Tadjikistan à la mer Caspienne et à l’Afghanistan et, vers le sud, à la vallée du Gange. Il connut son apogée entre 105 et 250 et eut des relations diplomatiques avec Rome, l’Empire perse Sassanides et la Chine. Pendant plusieurs siècles,il fut au centre d'échanges entre l'Orient et l'Occident.
(Carte de l'Empire Kouchan)
La première mention archéologique d'Amitābha est une dédicace sur un piédestal de statue découvert près de Mathura dans l'État d’Uttar Pradesh (actuel nord de l'Inde – une des 2 localisations possible de Kapilavatsu). Elle date du IIe siècle, 28e année du règne de l'Empereur Huvishka (140-180) du Kouchan. Ce serait le plus ancien document daté de tout le Mahāyāna.
Le Pratyutpanna samadhi sūtra en 2 fascicules à l’origine, 3 de nos jours, appartient à l’ensemble Ratnakuta-sutra (recueil de quarante-neuf sutras du bouddhisme Mahayana parlant entre autres de l'équilibre qu'il faut garder entre la compassion et la sagesse). Sa traduction chinoise par Lokakshema est considérée comme à l'origine de la diffusion de l'école de la Terre Pure en Chine ou elle prit son essor véritable.
Le titre complet du sutra est « Pratyutpannabuddha Saṃmukhāvasthita Samādhi Sūtra » que l'on peut traduire par « Sutra sur l'Extase engendrée par la rencontre en face à face des Bouddhas du Présent ». Le passage concerné est le suivant :
« Les Bodhisattvas entendent parler du bouddha Amitabha et l’invoquent encore et encore dans cette terre. À cause de cette invocation, ils peuvent voir le bouddha Amitabha. L’ayant vu, ils lui demandent quels sont les dharmas à employer pour renaître dans le royaume du bouddha Amitabha.
Alors, le Bouddha Amitabha dit à ces Bodhisattvas : ‘Si vous souhaitez venir et renaître dans mon royaume, vous devez toujours m’invoquer encore et encore, vous devez toujours garder cette pensée à l’esprit sans inflexion, et ainsi vous réussirez à renaître dans mon royaume.’
Le Bouddha dit : « À cause de cette invocation au Bouddha, ces Bodhisattvas réussiront à renaître dans le royaume du bouddha Amitabha.
Ils devraient toujours l’invoquer de cette façon : ‘le corps du bouddha Amitabha est doté de trente-deux marques majeurs, il irradie de lumière, il est raffiné et s’élève au delà de toute comparaison, au milieu de l’assemblée de moines il prêche les sutras, et les sutras qu’il prêche sont d’une forme indestructible. Que signifie de forme indestructible ? Les sentiments, les pensées, la naissance-et-mort, la conscience, les esprits, la terre, l’eau, le feu et le vent, le monde et les cieux au-dessus, jusqu’à Brahma et Maha-Brahma, sont d’une forme indestructible.’
À cause de l’invocation du bouddha, on réalise la méditation de la vacuité. Telle est l’invocation du bouddha. »
Puisse le temps, l'énergie et le cœur que j'y met m'être favorables en temps et en heure.
PS : je n'ai pas pu mettre en page comme je le voulais, j'ai fait au mieux.
Cet exposé ne se veut ni parfait ni exhaustif, il est surement perfectible et son auteur a fait des choix de présentation propres à sa personnalité (pour la forme - pas le fond). C'est une tâche difficile, cela demande du temps, rendre le tout lisible et compréhensible n'est pas toujours aisé.
Ce fil, je l'espère, sera alimenté de temps à autre d'informations supplémentaires ou complémentaires. Il n'y a aucune section consacrée au Mahayana en général alors j'ai mis ce file ici faute de mieux vu qu'il n'entre dans aucune des 3 grandes sections. On peut parfaitement y poser des question, y réagir etc... comme d'habitude en respectant les principes de Parole Juste qui sont encouragés sur Nangpa. Florent, qui pratique une des formes de l'école de la Terre Pure depuis un certain temps, aura surement des choses a dire. en ce qui me concerne je ferais de mon mieux pour répondre aux questions si il y en a. Si je ne sais pas, je chercherais, si je ne trouve pas, je reconnaîtrais mon ignorance. C'est tout.
Bonne lecture.
(ci-dessus représentation dans le style chinois avec centre Amitabha flanqué (probablement) des 2 grands bodhisattvas qui lui sont communément associés : Avalokiteśvara et Mahasthamaprapta)
Approche historique pour commencer (il faut bien commencer sous un angle) :
Le nom du Bouddha Amitābha apparaît pour la première fois dans un texte écrit probablement au I siècle avant J.C. en sanskrit (?) au Gandhara (nom antique d'une région située dans le nord-ouest de l'actuel Pakistan) : le Pratyutpanna-samādhi-sūtra. Ce texte originel fut ensuite traduit en chinois en 179 après J.C. à Luoyang (alors capitale de l'Empire des Han) par Lokakshema (un moine originaire de l'Empire Kouchan).
(Ci-dessus : représentation du moine Lokakshema)
Lokakshema (« prospérité du monde » en sanskrit) était un traducteur précurseur connu pour ses travaux sur les textes du bouddhisme mahāyāna retranscrit du sanskrit notamment vers le chinois. Il serait né au Gandhara au milieu du IIème siècle et serait arrivé à Luoyang (Chine) vers 167 ou il aurait réalisé nombre de traductions entre 178 et 189 dont celle du Pratyutpanna-samādhi-sūtra.
L’Empire Kouchan ( qui porte le nom de l’ethnie qui l'a fondé ) s’étendait du Tadjikistan à la mer Caspienne et à l’Afghanistan et, vers le sud, à la vallée du Gange. Il connut son apogée entre 105 et 250 et eut des relations diplomatiques avec Rome, l’Empire perse Sassanides et la Chine. Pendant plusieurs siècles,il fut au centre d'échanges entre l'Orient et l'Occident.
(Carte de l'Empire Kouchan)
La première mention archéologique d'Amitābha est une dédicace sur un piédestal de statue découvert près de Mathura dans l'État d’Uttar Pradesh (actuel nord de l'Inde – une des 2 localisations possible de Kapilavatsu). Elle date du IIe siècle, 28e année du règne de l'Empereur Huvishka (140-180) du Kouchan. Ce serait le plus ancien document daté de tout le Mahāyāna.
Le Pratyutpanna samadhi sūtra en 2 fascicules à l’origine, 3 de nos jours, appartient à l’ensemble Ratnakuta-sutra (recueil de quarante-neuf sutras du bouddhisme Mahayana parlant entre autres de l'équilibre qu'il faut garder entre la compassion et la sagesse). Sa traduction chinoise par Lokakshema est considérée comme à l'origine de la diffusion de l'école de la Terre Pure en Chine ou elle prit son essor véritable.
Le titre complet du sutra est « Pratyutpannabuddha Saṃmukhāvasthita Samādhi Sūtra » que l'on peut traduire par « Sutra sur l'Extase engendrée par la rencontre en face à face des Bouddhas du Présent ». Le passage concerné est le suivant :
« Les Bodhisattvas entendent parler du bouddha Amitabha et l’invoquent encore et encore dans cette terre. À cause de cette invocation, ils peuvent voir le bouddha Amitabha. L’ayant vu, ils lui demandent quels sont les dharmas à employer pour renaître dans le royaume du bouddha Amitabha.
Alors, le Bouddha Amitabha dit à ces Bodhisattvas : ‘Si vous souhaitez venir et renaître dans mon royaume, vous devez toujours m’invoquer encore et encore, vous devez toujours garder cette pensée à l’esprit sans inflexion, et ainsi vous réussirez à renaître dans mon royaume.’
Le Bouddha dit : « À cause de cette invocation au Bouddha, ces Bodhisattvas réussiront à renaître dans le royaume du bouddha Amitabha.
Ils devraient toujours l’invoquer de cette façon : ‘le corps du bouddha Amitabha est doté de trente-deux marques majeurs, il irradie de lumière, il est raffiné et s’élève au delà de toute comparaison, au milieu de l’assemblée de moines il prêche les sutras, et les sutras qu’il prêche sont d’une forme indestructible. Que signifie de forme indestructible ? Les sentiments, les pensées, la naissance-et-mort, la conscience, les esprits, la terre, l’eau, le feu et le vent, le monde et les cieux au-dessus, jusqu’à Brahma et Maha-Brahma, sont d’une forme indestructible.’
À cause de l’invocation du bouddha, on réalise la méditation de la vacuité. Telle est l’invocation du bouddha. »
Puisse le temps, l'énergie et le cœur que j'y met m'être favorables en temps et en heure.
PS : je n'ai pas pu mettre en page comme je le voulais, j'ai fait au mieux.