Est-ce que vous priez ?

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Dharmadhatu
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Lausm a écrit :Une amie qui pratiquait chez les Kagyu, mde disait qu'en fin de compte, quand on visualise la déité, à la fin c'est tellement ardu et touffu, qu'on lâche prise mentalement de cette tentative de donner une image...je crois que c'est un sacré moyen habile pour faire l'expérience du rien!
jap_8 Je comprends que ton amie parlait des deux phases de la méditation tantrique qui ont lieu lors des pratiques relevant des Tantras insurpassables (MahaAnuttarayoga Tantra, les autres classes de Tantra ne comprennent pas ces deux phases dont le but est de réaliser l'ainsité grâce à la conscience la plus subtile).

La première phase (de génération: sampanna-krama) est la visualisation, à partir d'une méditation sur la vacuité, d'un Bouddha, de son entourage éventuel, de son mandala, de son activité altruiste...

Si la visualisation ne repose pas sur cette méditation du non-soi personnel par exemple, il y a un grand risque de ne pas saisir le sens de cette phase. Et de voir les deux phases comme séparées. On pense alors que seule la seconde phase est définitive (souvent une méditation sur la nature de l'esprit, l'esprit primordial grossier dans la plupart des cas).

En fait, ce qui est évoqué comme ardu et touffu rassemble toutes ces visualisations pendant les différents yogas tantriques (Offrandes somptueuses et grandioses, comme on pourrait en trouver dans un Alice de Tim Burton; Vajrasattva; Guru Yoga; Déité devant soi, soi-même comme étant la déité; etc...) qui, selon un commentaire de Sa Sainteté le Dalaï Lama des Etapes de la voie tantrique sont aussi des moyens habiles permettant d'atteindre shamatha de manière plus rapide qu'avec les méditations relevant du Paramitayana.

Il est dit que les visualisations impliquent des souffles subtils (prana et/ou vayu) dont la subtilité est semblable aux Corps de gloire des Bouddhas (sauf que dans leur cas, ces Sambhogakayas ne sont plus impurs ou contaminés).

L'intérêt aussi des visualisations, lorsqu'on médite sans avoir besoin des pratiques tantriques, est pendant shamatha: le fait de visualiser un objet visuel pris comme modèle (un caillou, un cercle coloré, etc..) implique que la totalité de notre esprit (donc aussi notre conscience mentale) soit là, puisqu'il s'agit de méditer sur une image ou représentation mentale.

Donc, selon les Maîtres de méditation c'est plus difficile au début, mais plus efficace sur le long terme.

C'est assez complexe...

J'ajouterais que la méditation sur le non-soi à partir de laquelle sont visualisées les déités est indispensable à moins de risquer une prévisible saisie quant à la déité elle-même, un attachement plus fort à soi-même, aux rituels, etc... Bref, de louper le sens véritable de ces yogas.

FleurDeLotus
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komyo
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Il me semble que les voies duelles, celles ou l'on transposent son pouvoir personnel sur un support extérieur (bouddha boddhisattva deva ou gardien particulier) fonctionnent in finé de
manière identique a celle ou l'on ne compte que sur la seule force de son ascèse. (au japon les deux sont assez différenciés "tariki ""jiriki") Elles ont aussi peut etre l'avantage de développer une attitude interne d'abandon qui est assez bénéfique.
Abandonner le corps et l'esprit ou s'en remettre complètement et définitivement à la grace ou a la volonté du bouddha, je pense qu'a un moment il y a une convergence.

Dans un autre domaine, j'ai lu ceci sur un blog, très fourni en articles intéressants au demeurant
http://hridayartha.blogspot.fr/2012_09_01_archive.html

quelqu'un connait ?
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Dharmadhatu
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:D Je ne connaissais pas, mais au cours de ma jeune carrière bouddhiste, j'ai trouvé dans ce livre cité de Tulku Urgyèn Rinpotché, une source d'enseignements directs d'une incroyable profondeur.

Extrait de As it is, volume 2 de Tulku Urgyen Rinpotché (1920-1996) :
«La première fois que nous recevons des enseignements, nous avons souvent droit à une explication globale de tous les sujets du Dharma, selon leur sens à interpréter ou leur sens définitif. Nous apprenons alors que le sens définitif est relatif à la nature de bouddha, l’essence de l’esprit, que l’on doit réaliser ultimement. Nous recevons un aperçu général et graduellement nous nous approchons de ce qui est de la plus grande importance dans tous les enseignements du Bouddha. Cela peut se réduire aux instructions de l’Introduction (T. ngo sprod), qui nous introduisent à la nature de l’esprit, la nature de bouddha, et qui nous permettent de la reconnaître.
Merci beaucoup pour le lien !

Parmi ces instructions qui permettent de reconnaître la nature de l'esprit, il y a cette introduction directe donnée par Sa Sainteté le Dalaï Lama selon les mots de Sakya Pandita: il faut observer ce qui se trouve dans l'espace entre deux pensées.

FleurDeLotus
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axiste
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Tirru a écrit
Quelle peut être la valeur du salut à travers l'effort personnelle, tellement cher au Bouddha, s'il y a prière ? A moins qu'il s'agisse d'un problème de définition ?
Les réponses données sont intéressantes, au final, je comprends comme dit Dharma que la démarcation entre les deux types de prière soit de moins en moins substantielle…

Mais je ne saisis pas vraiment tout:
je me dis que dans le fond, comme tout est vacuité, relié, on pourrait dire qu'il n'y a pas vraiment d'extérieur ni d'intérieur…et donc que la divinité n'est ni intérieure ni extérieure, et qu'il n'y a pas de véritable démarcation là non plus… shuuuuuuuuuuuuttttt
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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Dharmadhatu
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comme tout est vacuité, relié, on pourrait dire qu'il n'y a pas vraiment d'extérieur ni d'intérieur…
jap_8 Parfois les mandalas sont la demeure d'un certain nombre de déités principales, mais on peut ajouter à tes propos très sensés qu'il n'y pas non plus vraiment d'unité, ni de multiplicité.

Il n'y a plus non plus la différentiation qu'on peut initialement trouver entre le yoga sans signe (l'ultime vacuité) et le yoga avec signe (le conventionnel corps de la déité) des Tantras inférieurs car c'est un seul et même instant de conscience qui appréhende les deux vérités: l'esprit qui appréhende la vacuité en prenant l'aspect des différents Corps de forme d'un Bouddha.

Une accumulation de vastes mérites (inspirée par les prières de souhaits, l'activité des Bouddhas, etc...) co-émergente à une accumulation de sagesse profonde (le non-soi personnel et celui des agrégats).

Ces deux accumulations sont dites donner pour fruits respectivement les corps de Forme et de Vérité.

Bref, la base est constituée des deux vérités (conventionnelle / ultime), la voie des deux accumulations (vaste / profonde), et le fruit des deux Kayas (pour employer une terminologie guéloukpa: corps illusoire / esprit inné de grande félicité).

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axiste
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Parfois les mandalas sont la demeure d'un certain nombre de déités,...
Tu fais référence aux mandalas internes ? Enfin ceux qu'on visualiserait comme étant notre corps ? Une déité avec toutes ses qualités par exemple ?
mais on peut ajouter à tes justes propos qu'il n'y pas non plus vraiment d'unité, ni de multiplicité.
oui...

Si j'ai bien compris ... les tantras inférieurs par les visualisations successives et répétitives de multiples Corps de forme et de vérité permettent dans un même instant de conscience de percevoir la vacuité et la sagesse (ou la Bouddhéité) ? (ou peut-être d'en créer la cause ?)
Tout en s'attribuant les qualités des déités visualisées...

Est-ce qu'on peut aussi faire des mandalas externes et visualiser le corps des autres comme des déités ou comme celui de Bouddha ? Après tout, puisqu'il n'y a pas vraiment d'extérieur ni d'intérieur…ce serait comme des formes de souhaits...
Une accumulation de vastes mérites (inspirée par les prières de souhaits, l'activité des Bouddhas, etc...) co-émergente à une accumulation de sagesse profonde (le non-soi personnel et celui des agrégats).
Ces deux accumulations sont dites donner pour fruits respectivement les corps de Forme et de Vérité.
En plus des visualisations ?

Merci pour cet aperçu sur les tantras jap_8
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Dharmadhatu
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Axiste a écrit :Tu fais référence aux mandalas internes ? Enfin ceux qu'on visualiserait comme étant notre corps ? Une déité avec toutes ses qualités par exemple ?
:D Oui, ça peut être le mandala du corps (que j'avais zappé, oups !) mais aussi le mandala en tant que demeure de la déité avec dans certains cas ses émanations qui forment son entourage dans le palais.
les tantras inférieurs par les visualisations successives et répétitives de multiples Corps de forme et de vérité permettent dans un même instant de conscience de percevoir la vacuité et la sagesse (ou la Bouddhéité) ? (ou peut-être d'en créer la cause ?)
En fait, le Corps de vérité n'est pas visualisé parce qu'il s'agit juste de maintenir la compréhension de la vacuité (de soi-même, de la déité en face, etc..) avant et pendant les visualisations.

Il s'agit plutôt du fait d'obtenir dès le début un seul instant de conscience (qui succède à un autre, qui succède à un autre, etc...) qui appréhende les 2 aspects vaste et profond de la voie. Sa Sainteté donne cette explication très utile: c'est l'état d'esprit appréhendant la vacuité qui prend lui-même la forme de la déité.

On peut dire en effet que ces pratiques créent les causes de l'Eveil en prenant l'Eveil lui-même sur la voie. C'est pour ça que le Vajrayana est aussi appelé le Véhicule résultant (phala-yana). Les visualisations sont dites être la cause substantielle des corps de gloire puisque les souffles impliqués dans ces deux cas sont d'une subtilité comparable.
Est-ce qu'on peut aussi faire des mandalas externes et visualiser le corps des autres comme des déités ou comme celui de Bouddha ? Après tout, puisqu'il n'y a pas vraiment d'extérieur ni d'intérieur…ce serait comme des formes de souhaits...
Vraiment excellent ! C'est exactement ça. Dans nombre de visualisations qui sont effectuées au cours d'une seule sadhana, tous les êtres sont impliqués dans le sens où on cherche toujours leur totale libération des deux voiles, que ce soit pendant la prise de refuge et l'esprit d'Eveil, la pratique de Vajrasattva, la purification des 5 nectars et des 5 lampes, le mandala etc.

(Même pendant la vie quotidienne, au sortir de la sadhana,) toute personne est sensée être vue comme une émanation de la déité principale sous une forme ou sous une autre, toute apparence est sensée être vue comme étant le corps de la déité ou son mandala, toute forme de son comme le mantra, et toute pensée comme les 5 sagesses de son Dharmakaya.

Tout devient source d'une pure félicité indissociablement unie à la vacuité.
Une accumulation de vastes mérites (inspirée par les prières de souhaits, l'activité des Bouddhas, etc...) co-émergente à une accumulation de sagesse profonde (le non-soi personnel et celui des agrégats).
Ces deux accumulations sont dites donner pour fruits respectivement les corps de Forme et de Vérité.


En plus des visualisations ?
Dans le cas tantrique, les visualisations accompagnent les prières de souhaits, elles en sont même la manifestation. L'activité des Bouddhas fait partie de l'accumulation de mérite parce qu'on visualise qu'on l'effectue soi-même.

L'état de Bouddha est de moins en moins vu comme quelque chose d'inaccessible et lointain, même s'il est important de rester réaliste vis à vis de la différence existant entre les qualités constituant notre nature de Bouddha et les qualités qu'on a effectivement développées ou non; sinon on court le risque de faire virer l'orgueil divin en orgueil tout court.

Tout est transformé, dans le sens où tout retrouve sa pureté originelle: depuis notre mort, notre bardo, notre naissance (samsariques purifiés en le Tri-kaya), etc.... jusqu'au moindre objet perçu.

Voilà en gros le job des vajrayanistes. Si vous trouvez que c'est trop spécifique pour rester dans la section générale Bouddhisme, il est possible de mettre tout ça dans Vajrayana.

FleurDeLotus
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Jean

Il est possible aussi de retrouver consciemment un état de conscience clair avec coeur ouvert, détendu et chaleureux et ensuite d'utiliser la visualisation et la récitation du mantra pour se maintenir dans cet état de conscience.

On peut ensuite bâtir sa visualisation

Le rayonnement du mantra se crée une image de soi hologramme de la déité avec son mandala intérieur, le corps de la déité et son mandala extérieur.

la visualisation peut être créée éléments par éléments, comme elle peut apparaitre d'un seul coup.

L'important est la clarté et le ressenti de l'état de conscience, si la visualisation est floue, ce n'est pas grave, elle va s'améliorer avec le temps et la pratique.

Si on voit une personne tous les jours, c'est facile ensuite d'imaginer, de visualiser son visage. les mots clefs sont "Devenir familier avec la pratique"

En psychologie, on parle de l'image de soi. Il a les bonnes et les mauvaises image de soi. Le Yidam est l'image de soi parfaite.

C'est la pratique du mantra dirigée vers l'extérieur.

Du point de vue de la visualisation, c'est beaucoup plus facile à faire, il y a moins de choses à visualiser. C'est une pratique du Mahamoudra Tantrique.

Certains peuvent commencer par cela et avec le progrés qu'ils font dans la stabilité de l'esprit et la visualisation, être capables de visualiser le corps de la déité et son mandala extérieur.

Visualiser correctement demande une clarté et une stabilité de l'esprit.

Un des buts (peut être le plus important) du tantrisme est de rassembler les énergies; les faire se dissoudre dans le bindu du coeur pour provoquer (ou retrouver )l'état de conscience le plus subtil.

Esprit, énergie, visualisation sont liés.

Dans la pratique avec le mandala extérieur, la visualisation du mandala extérieur se fond dans le corps de déité, le corps se font dans le mandala intérieur, qui se fond dans le mandala le plus secret (intime, profond : le mantra et sa syllabe germe qui se fond ensuite dans la conscience nue).

Mais il est possible de commencer par le mandala intérieur : le mantra qui se fond dans la syllabe germe, qui se fond dans le bindu et le bindu disparait dans la conscience qui se retrouve nue. Dans ce cas là peu d'énergie et de temps sont consacrés au mandala extérieur et au corps du Yidam, par contre plus de temps sera consacré aux différentes visualisations du mantra et à l'expérience de la conscience nue.

On peut commencer ces pratiques sous différents angles, passer plus de temps sur une partie de la sadhana que sur les autres. Chacun a une approche différente. C'est pour cela, the same old song, il est nécessaire d'avoir un conseiller spirituel sous le coude.

On pourrait dire que pour apprendre une pratique tantrique il y a plusieurs étapes.

L'initiation
L'enseignement de la pratique
L'enseignement en entrevues privées
et il y a les enseignements que donne la pratique.
Les entrevues privées aident à faire le point et à faire évoluer sa pratique pour l'approfondir.

Lama Guendune disait que la visualisation doit être claire mais vide. Ce qui permet d'accumuler les deux sortes de mérites en une seule pratique. Par la clarté de la forme : le mérite relatif (les bonnes habitudes par exemple) et par l'aspect vide, le mérite de l'expérience de la vacuité. C'est une des particularité de la pratique tantrique.

Quoi que je me demande si dans la posture de Zazen les deux types de mérites ne sont pas accumulés. la posture produit du mérite relatif et l'ouverture de l'esprit (esprit vaste), la pleine conscience produisent du mérite de vacuité.
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Dharmadhatu
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jap_8 love_3

:D Oui, tiens, c'est vrai; tout méditant (tantrique ou non) adopte d'emblée la posture du Bouddha lui-même.

Il y a de beaux entrelacs de pratiques (causales ou résultantes) dans toutes les traditions.

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FA

Toutes ses pratiques de déité, ne risquent t-elle pas d'engendrer un attachement à la forme ?
Ils doit bien y avoir un moment où si elles constituent un anti-dote,
Elles se résorbent ?
Sinon cela ne revient-il pas à vivre dans l'imaginaire d'une nature dépendante ?

jap_8
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