question

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Dharmadhatu
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Yudo a écrit :Pour ma part, je sais que certains moines tibétains prennent au pied de la lettre certaines descriptions symboliques du monde, et persistent à croire que la terre est plate et carrée, en dépit de ce qu'en dit la science. Cela existe.
jap_8 Sans doute, comme cela doit exister dans n'importe quelle autre tradition, bouddhiste ou non. Ce n'est pas la faute de la tradition en question, mais de la nature humaine, tout simplement. Il y a des bobets partout.

( "carrée" serait étonnant car les descriptions cosmologiques de Jambudvîpa - Dzambouling pour les Tibétains - ne le sont pas:
Image )
Quant à Dharmadhatu, quand on parle d'une interprétation littéraliste d'un texte, cela veut simplement dire que la seule lettre est importante, et que les interprétations dérivées soit n'ont pas de valeur, soit ont une valeur très largement inférieure à la lettre du texte. Privilégier une herméneutique ne veut pas pour autant dire qu'on renonce à la lettre du texte!
Splendide paraphrase de posts précédents échangés entre Flocon et moi, mais merci quand-même.

Amitié FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
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Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
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Flocon
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Bien, nous retombons tous d'accord, tant mieux. Je ne voulais pas susciter la polémique. :)
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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Longchen
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Peut être Orange a trouvé ou pas des pistes parmi les différents commentaires postés ?

Je relisais tes messages Orange :
Tu dis :
je sais ça peut paraitre un peu direct comme question mais la foi envers un maitre étant un des sujet les plus difficiles à réaliser vos réponses sont les bienvenues.
Et aussi :
Evidement cette question ne peut se poser directement à un maitre!
c'est pour ça que je me permet de poster ici.
Ce que je vais te dire va sans doute te sembler un peu simpliste, mais la confiance est là ou elle n’est pas là. On ne peut pas se forcer à faire confiance ou trouver artificiellement des raisons pour faire confiance.
Vue ta question, tu as une certaine confiance mais avec aussi des doutes, ce qui me paraît naturel.
Si par exemple tu mets du temps avant de faire confiance (dans tes relations en général) sans doute te faut-il plus de temps. Le chiffre de 12 ans a été avancé, pourquoi pas !

Sinon pour des raisons qui me paraissent basées sur les usages tu n’oses pas directement poser ta question. Mais tu peux amener ta question indirectement, en abordant ce thème d’un point de vue théorique et en prenant à titre d’exemple un grand Saint du passé.
Si ton maître répond à la question que tu lui poses mais ne saisit pas ce que tu as derrière la tête, c’est qu’il ne sait pas lire dans les pensées !!
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Dharmadhatu
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Longchen a écrit :Ce que je vais te dire va sans doute te sembler un peu simpliste, mais la confiance est là ou elle n’est pas là. On ne peut pas se forcer à faire confiance ou trouver artificiellement des raisons pour faire confiance.
jap_8 En effet, parmi les trois types de foi exposés dans les Lam Rims, cela peut correspondre à la foi claire (tib. dangwé dépa) ou encore à la foi d'aspiration (meupé dépa).
Cependant, le 3ème type de foi (yitché kyi dépa) est une forme de confiance fondée sur la raison (non artificielle bien sûr).

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Longchen
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Je ne savais pas que la confiance avait fait l’objet d’une étude assez poussée, mais c’est une très bonne chose.

Je me souviens d’un ancien numéro de la revue Dharma avec pour thème « La confiance au cœur de la voie » ; peut être ce numéro peut encore se trouver d’occasion ?
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Dharmadhatu
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Longchen a écrit :Je ne savais pas que la confiance avait fait l’objet d’une étude assez poussée, mais c’est une très bonne chose.

Je me souviens d’un ancien numéro de la revue Dharma avec pour thème « La confiance au cœur de la voie » ; peut être ce numéro peut encore se trouver d’occasion ?
FleurDeLotus
jap_8 Il semble que oui, à l'état neuf; c'est le N° 44: http://www.rimay.net/sangha-rimay-inter ... harma.html

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Longchen
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jap_8 Ah voilà !
J’ai quelques numéros de cette revue, dont celui-là ; si par hasard cela était utile pour Orange...
De mémoire je l’avais trouvé plutôt bon mais je ne l’ai pas relu depuis longtemps.
D'ailleurs je me demande si je ne vais pas le relire...
<<metta>>
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antodume

Dharmadhatu a écrit :Comment pouvez-vous décider chers amis que les siddhis sont des métaphores et que l'Eveil ne l'est pas ?
Qui a dit que les siddhis étaient des métaphores ? Les siddhis sont reconnus dans la littérature et ceux qui s'expriment dans le mondain sont des pratiques de type chamanique ou magique. Le BT les utilise parfois (comme dans le cas de la reconnaissance des tulkus) mais cette pratique est unique en son genre. Aucune autre tradition bouddhique, à ma connaissance, ne procède ainsi.

Mais les pouvoirs tels qu'ils doivent être manifestés au maître dans le cadre d'une réalisation ne s'exercent pas dans le mondain. Cette manifestation n'a lieu que durant un satori ou un kensho (ou durant l'éveil, tout simplement). C'est en effet à ce moment là que se manifeste le Corps du Bouddha, soit comme Dharmakaya, soit comme Samboghakaya. Les deux, d'ailleurs, ne s'excluent pas. Réaliser l'un, c'est réaliser l'autre. Ces pouvoirs ne sont pas de type chamaniques ou magiques ; ils ne s'exercent pas dans le mondain. En fait, les seuls pouvoirs du Bouddha qui s'exercent dans le mondain sont les Nirmakayas. Dit autrement, le fait de penser, de voir, d'entendre, de sentir, de manger, de boire, de pisser... voilà quels sont les véritables pouvoirs du Nirmanakaya. Le fait de vivre, tout simplement, est, en soi, le véritable pouvoir du Tathagatha.

Edit : Un jour, un moine demanda à Joshu (vous savez, celui qui mis ses sandales sur la tête face à Nansen) : "Qu'y-t-il plus grand que le Bouddha ?
Joshu répondit : "Les petits pains au lait".
lausm

Ah, Joshu aurait emmené des croissants au dojo!

ce week end, j'ai vu Tokuda, qui faisait une mini session.
Sa version des choses est de justement ne pas donner de traces visibles de pratique : on est là pour disparaître, pas pour afficher quoi que ce soit. Là-dessus il est plus que clair.
J'ai retrouvé ce sutra du Majjima Nikaya, appelé Sallekhasutta, traduit par "le déracinement".
le bouddha répond à une question de Cunda, et dans sa réponse il commente tous les états de concentration de plus en plus profonds, qu'il qualifie non pas d'états supprimant la souffrance, mais de demeures sereines. C'est à dire que ces états, qu'ils soient de la concentration la plus haute, sont toujours du ressort de quelque chose de conditionné.

et il décrit ce qui libère, qui est du ressort de la conduite éthique (ce qui ramène aux préceptes), et pas autre chose.

Donc l'éveil, ce n'est pas connaître des états de super top concentration contemplation, ça c'est un outil qui peut aider, mais pas la fin en soi.
La libération est d'être libre de sa conduite, et de pouvoir choisir de ne pas voler, ne pas tuer, etc.....et donc être libre de commettre des actions qui créent du tort et perpétuent de la souffrance dans le monde.
Sourire

Ca serait cool, une distribution de croissants à la sortie du dojo... shuuuuuuuuuuuuttttt

Après une heure et demie de méditation, ça n'est pas rare d'avoir un creux (à moins d'avoir mangé juste avant)
Mais les allergiques au lactoses vont trouver que les petits pains au lait c'est pas une bonne idée, et les personnes en régime sans graisse devront éviter les croissants au beurre...



:?: Ce sutra du déracinement = il est disponible en ligne quelque part ?
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