Sa Sainteté le Dalaï Lama (Au cœur de l'éveil, p. 16-17).Avant l'arrivée du bouddhisme, la religion Bön était généralement répandue au Tibet. Des centres d'études bön y existent encore. En tant que religion instituée, le Bön reçut une riche empreinte de la foi et de la pratique bouddhistes. Au VIIIème siècle de notre ère, le roi Lha-Tho-Ri Nyen-Tsen introduisit le bouddhisme au Tibet. A partir de ce moment, il s'est propagé régulièrement. Au cours des temps, de nombreux pandits (savants) indiens sont venus au Tibet et ont traduit les sutras, les textes tantriques et les commentaires.
Pendant le règne du roi irréligieux Lang-Dar-Ma au Xème siècle, le bouddhisme connut un recul, mais cette éclipse fut de courte durée. Il réapparut bientôt, et se répandit à nouveau, démarrant dans les provinces occidentales et orientales du Tibet; les lettrés indiens et tibétains se consacrèrent à nouveau à la traduction des textes religieux. Le nombre de lettrés bouddhistes tibétains augmenta et, de ce fait, les érudits indiens en visite se firent peu à peu plus rares.
De la sorte, dans la période tardive du bouddhisme tibétain, notre religion se développa indépendamment de l'école tardive du bouddhisme indien, tout en gardant les fondements des enseignements du Bouddha. Pour l'essentiel, le bouddhisme tibétain n'a été sujet ni à des altérations ni à des additions de la part des lamas tibétains. Leurs commentaires sont clairement identifiables en tant que commentaires, et ils se réfèrent à l'autorité des principaux enseignements du Seigneur Bouddha ou aux travaux des pandits indiens. Pour cette raison, je ne crois pas qu'il soit correct de considérer le bouddhisme tibétain comme séparé du bouddhisme indien originel, ni de le qualifier de lamaïsme.
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Vénérable Maître Chan Sheng-yen (Au cœur de l'éveil, p. 40-43).Après être arrivé de l'Inde au IIème siècle de notre ère, le bouddhisme chinois s'est subdivisé en dix écoles, parmi lesquelles huit appartiennent à la tradition mahayana, et deux au hinayana. Les écoles mahayana indiennes eurent trois descendantes en Chine: les écoles des Trois Traités, de la Conscience-seule, et du Vinaya.
L'union des écoles Tiantai et Huayan
Parmi les premières formations du bouddhisme chinois, deux écoles principales contribuèrent à la sinisation du bouddhisme indien: l'école Tiantai et l'école Huayan. Chacune d'elles comportait des classifications doctrinales très systématiques et englobantes. Leurs présentations des méthodes pratiques étaient détaillées et extrêmement riches.
Ces deux écoles s'appuyaient fortement sur les sutras et shastras indiens. Je ne m'étendrai pas sur ces deux traditions, si ce n'est pour dire que le fondateur de l'école Tiantai, Maître Zhiyi, était renommé pour son exposition de l'enseignement de Nagarjuna sur les deux façons dont la réalité peut être perçue, selon les Trois Vérités. (…) Sur cette base, il a aussi systématisé tout un ensemble de pratiques de shamatha/vipashyana. Beaucoup de ces pratiques sont similaires à l'enseignement tibétain de "Lam Rim". L'école Tiantai fondait ses affirmations principales sur le "Sutra du Lotus" et le "Traité de la voie du milieu" de Nagarjuna.
L'école Huayan enseigne l'égalité, l'identité mutuelle et la globalité de toutes choses. Elle est peut-être surtout connue pour sa philosophie de la Réalité quadridimentionnelle (…).
Le Chan est une espèce de culmination de ces deux écoles, synthétisant le meilleur des deux traditions dans son enseignement principal. En outre, depuis son émergence, l'école chan a traversé plusieurs périodes de transformation. Sans entrer dans le détail de ces transformations, nous pouvons simplement dire en résumé que le développement de la pensée et de la pratique du Chan en firent l'école dominante du bouddhisme chinois. Cependant, les trois écoles - Tiantai, Huayan et Chan - sont fondées sur les enseignements des écritures primitives telles que les "Agamas" et le "Trésor de la connaissance manifeste".
https://fr.wikipedia.org/wiki/Shengyan
"Ces deux traditions sont réellement comme les enfants séparés d'une même mère. Comme ils ont été longtemps isolés avant d'être maintenant réunis, il est important qu'ils encouragent la compréhension mutuelle et travaillent dans cette direction." (Vén. Maître chan Sheng-yen, p. 38).