sur la colére
Publié : 10 avril 2016, 14:57
comment méditer sur la colère? merci par avance pour votre réponse.très amicalement.
En général on médite sur les inconvénients de la colère et sur les bienfaits de son antidote, la patience. La colère n'a pas beaucoup de mérite. Elle peut en avoir mais c'est rare. La plupart du temps à cause de la colère nous perdons le contrôle de nous-mêmes et nous sommes entraînés à faire des choses regrettables. La colère brûle toutes nos vertus, c'est-à-dire la cause de notre bonheur futur et nous entraîne vers des états malheureux. A cause d'elle nous nous retrouvons isolés. La colère est un repoussoir pour les autres. Elle nous rend laid et c'est une cause de laideur dans une vie future. En pratiquant la patience, c'est tout le contraire qui se produit.NANARD a écrit :comment méditer sur la colère? merci par avance pour votre réponse.très amicalement.
Dumè Antoni a écrit :Il existe des colères saines, à mon avis, quelquefois représentées (au plan iconographiques) comme des Bouddhas ou Bodhisattvas "courroucés" (en particulier dans le BT). Par exemple Yamantaka est l'aspect courroucé de Manjushri, le Bodhisattva de la Sagesse, que l'on représente muni d'une épée (pour trancher l'ignorance).
Ce comportement apparemment colérique est fréquent dans le Zen (Rinzaï), bien qu'il s'adresse spécifiquement à des moines ou adeptes qui procrastinent leur propre réalisation, comme s'ils avaient le temps, alors que ce n'est pas le cas. Je ne sais pas s'il existe des cas similaires ailleurs, mais si l'on se réfère à la manière dont Marpa "éduquait" Milarepa, on a la réponse. Il y a aussi le fait, à prendre en considération, qu'il est difficile de développer une discipline en "terre étrangère" si le comportement du maître est plus proche de celui de Yamantaka que du "bon samaritain", toujours sourire et d'humeur égale. On doit reconnaître que le développement du Rinzaï en Europe est quasi homéopathique, pourtant 40 ans après son apparition, et que ceci explique peut-être cela.
tirru... a écrit :Je réédite quelques liens sur d'anciens fils de discussion en rapport avec la colère :
La colère...
La COLÈRE !
Colère
L’ahimsa dans le bouddhisme...
Mettâ
Le discours sur les cinq façons de mettre fin à la colère
Je n'ai jamais dit que la colère puisse être un but. Elle est un moyen et quand elle s'exprime comme tel dans l'activité d'un Bodhisattva, elle est aussi pure que l'est le ciel. Penser que le courroux d'un Bodhisattva puisse être une affliction me paraît inexact. Le courroux est l'équivalent d'un Corps d'Apparition, un Nirmanakaya sous l'aspect courroucé. Ce qui signifie ici que le courroux est un "moyen habile" ; pas une colère d'ignorant (au sens bouddhique du terme). Et l'on ne renonce pas à un moyen habile (en tout cas pas dans le Zen).Dharmadhatu a écrit : A ceci près que dans le BT, la colère peut être utilisée sur la voie, si et seulement si on y a renoncé. C'est important, parce que sinon, on pourrait croire qu'elle est justifiée comme un but et non un moyen, et que même au coeur de l'Eveil elle continue d'exister dans l'esprit au lieu d'être transcendée au même titre que les autres afflictions. Yamantaka est bien un Bouddha courroucé parce qu'il prend cette forme, mais fondamentalement aucun Bouddha ne peut plus être courroucé. De même que le ciel ne peut pas être pris dans les nuées orageuses.
Dumè Antoni a écrit :Je n'ai jamais dit que la colère puisse être un but.Dharmadhatu a écrit : A ceci près que dans le BT, la colère peut être utilisée sur la voie, si et seulement si on y a renoncé. C'est important, parce que sinon, on pourrait croire qu'elle est justifiée comme un but et non un moyen, et que même au coeur de l'Eveil elle continue d'exister dans l'esprit au lieu d'être transcendée au même titre que les autres afflictions. Yamantaka est bien un Bouddha courroucé parce qu'il prend cette forme, mais fondamentalement aucun Bouddha ne peut plus être courroucé. De même que le ciel ne peut pas être pris dans les nuées orageuses.
Oui, mais tu évoquais le BT, alors je répondais sur le BT: la colère est une affliction dans le BT, et elle doit être transcendée même si elle sert de catalyseur parfois dans le Paramitayana et surtout dans le Guhyamantrayana.Dumè Antoni a écrit :Elle est un moyen et quand elle s'exprime comme tel dans l'activité d'un Bodhisattva, elle est aussi pure que l'est le ciel. Penser que le courroux d'un Bodhisattva puisse être une affliction me paraît inexact. Le courroux est l'équivalent d'un Corps d'Apparition, un Nirmanakaya sous l'aspect courroucé. Ce qui signifie ici que le courroux est un "moyen habile" ; pas une colère d'ignorant (au sens bouddhique du terme). Et l'on ne renonce pas à un moyen habile (en tout cas pas dans le Zen).