Esprit et matière, fondamentaux vajra
Publié : 01 mars 2016, 11:36
Tous les véhicules de la voie bouddhiste font référence au dharma enseigné par Bouddha Shakyamouni dont les enseignements sont rapportés dans le tripitaka/tipitaka, les 3 corbeilles. Ceux-ci sont reconnus par tous les véhicules, et ceux qui n'y adhèrent pas pleinement ne font pas partie de ce dharma. Dans le véhicule vajra, ceux qui adhèrent à d'autres dharmas, quels qu'ils soient, font partie du "véhicule des dieux et des hommes". Malgré qu'ils n'aient pas encore découvert les enseignement de Bouddha Shakyamouni, certains de ces véhicules sont une étape sur le chemin. C'est la raison pour laquelle, dans certains véhicules bouddhistes et dans l'objectif de créer des ponts "entre les hommes", certains enseignants "interprètent" les enseignements du véhicule des dieux et des hommes dans une vision du dharma de Shakyamouni élargie à ceux-ci. Cette approche porte souvent à confusion et si les divergences de vues ne sont pas clairement énoncées, le risque est pris de tendre vers des tendances dites "new-age" où tout se mélange et finit par ressembler aux enseignements "hindouistes" que Bouddha Shakyamouni, en son temps, a considéré comme faisant partie de voies extrêmes qui ne mènent pas au plein éveil. L'enseignement du Bouddha est avant tout "La voie du Milieu", en dehors des vues extrêmes. C'est la raison pour laquelle, dans la majeure partie des cas, les tenants du véhicule vajra évitent ces amalgames.
Concernant les véhicules bouddhistes, les divergences résident dans l'interprétation que chacun de ces véhicules proposent des enseignements retranscrits de Bouddha Shakyamouni. Ces différences forgent les étapes de "l'histoire du bouddhisme". Les approches philosophiques divergentes sur des points précis ont donné lieu à des grands débats dont certains furent les vecteurs d'accumulation de nombreuses causes négatives ... nous subissons encore aujourd'hui les effets créés par certaines de celles-ci.
Ainsi, il est important, sur la voie, de prendre un temps à étudier ces courants, philosophies et débats parce qu'ils ont formé les "vues" sur lesquelles s'appuient les différentes pratiques d'aujourd'hui. Il peut-être important, pour certaines écoles, de débattre au sein de chaque tradition afin de "clarifier" la vue qui y est proposée. Par contre il est, dans la majeure partie des cas, improductif, pour ne pas dire négatif, de reproduire ces débats inter-véhicules. Ceux que cela intéresse ont à leur disposition une littérature importante sur le sujet. Même à l'intérieur du véhicule vajra, certaines discussions n'ont plus lieu d'être, tout ou presque ayant été dit sur le sujet.
Le point de convergence de tous les véhicules de Bouddha Shakyamouni sont couverts par les 4 sceaux :
1. Anitya : tous les phénomènes sont impermanents
2. Anatman : tous les phénomènes sont sans substance
3. Sunyata : tous les phénomènes sont vides
4. le nirvâna est au-delà des extrêmes
1. Tous les phénomènes sont impermanents : Tous les phénomènes (par définition interdépendants/composés suivant le vajrayana/dzogchen) sont impermanents. Ainsi, à part, d'un point de vue conventionnel, "la base", le dharmakaya, l'objet même de l'enseignement du Bouddha, l'état libéré de toutes les souffrances, tous les phénomènes naissent, paraissent et disparaissent.
2. Tous les phénomènes sont sans substance : C'est ce qu'on appelle le non-soi. Aucun phénomène, quel qu'il soit, n'existe "par lui-même". Tous les phénomènes sont l'objet de la production conditionnée, l'interdépendance.
3. Tous les phénomènes sont vides : Le vide (sunyata) est la nature profonde de tous les phénomènes. Du point de vue vajra, ce vide n'est pas "rien". Ce n'est pas le nihilisme, il est "réalisable".
4. Le nirvana est au-delà des extrêmes : La cessation de la souffrance, ce qu'on appelle le nirvana, bien qu'impermanent lui même, ne se trouve pas dans les extrêmes du nihilisme ou du matérialisme.
Anitya, anatman et sunyata sont relativement, identiquement, compris par tous les véhicules bouddhistes. Le nirvana quant à lui donne lieu à plus d'interprétation. D'un point de vue dzogchen, le nirvana est une vue duelle, opposée à samsara, et donc impermanente. Ce n'est pas l'objet final de l'enseignement du Bouddha, il subit la loi des trois premiers sceaux, il est impermanent, conditionné et vide, mais réalisable.
Le monde matériel et l'esprit duel (sems) sont donc eux aussi impermanents, conditionnés et vides. Ce qui les conditionne, en premier lieu, c'est l'ignorance. L'absence de reconnaissance de la nature véritable de tous les phénomènes, esprit et matière, supports aux extrêmes. La non reconnaissance de la nature véritable ouvre les portes de l'errance des êtres dans le samsara, le monde duel de l'ignorance qui codifie "le monde/les phénomènes" et les rapports avec celui-ci en terme de "lois naturels". C'est le domaine d'observation des différentes "sciences", et notamment des sciences "physiques" qui enregistrent "pour vraie" les différentes causalités (effets karmiques) reproductibles. Ils observent, par exemple, que dans les conditions de notre univers une pierre lancée en l'air retombe obligatoirement sur la terre, de haut en bas. Ils observent, aujourd'hui de façon approfondie, bon nombre de causalités du samsara. Le dharma du Bouddha accepte pour vraies ces "lois physiques", dans la limite où elles se confinent au domaine du relatif. Les domaines des "probabilités", des "statistiques", du "hasard" et autres sont vus, du point de vue du dharma, avec "sympathie" mais distance. Ce sont des "boîtes" qui servent à ranger ce qui ne peut être érigé en "lois fondamentales", en causalité. Ce sont des boîtes sans "causes connues" ou reconnues pour "vraies et définitives". D'une façon général y sont rangé ce qui touche à l'origine fondamentale du temps et de l'espace, le domaine des hypothèses. Ces lois, on le comprendra bien, ne peuvent être considérées comme "supérieures" ou "dominantes" en regard des enseignements de Bouddha Shakyamouni. Elles ne peuvent servir de référence ou être objet de support à démonstration. Pour un pratiquant du vajrayana, sans qu'il soit nécessaire de l'affirmer publiquement afin d'éviter des débats "sans fond", elles font partie du domaine de l'ignorance, de la non reconnaissance de notre nature véritable, du monde des conventions duelles.
Puissent tous les êtres trouves le bonheur et le chemin qui mène à la cessation de toutes les souffrances.
Concernant les véhicules bouddhistes, les divergences résident dans l'interprétation que chacun de ces véhicules proposent des enseignements retranscrits de Bouddha Shakyamouni. Ces différences forgent les étapes de "l'histoire du bouddhisme". Les approches philosophiques divergentes sur des points précis ont donné lieu à des grands débats dont certains furent les vecteurs d'accumulation de nombreuses causes négatives ... nous subissons encore aujourd'hui les effets créés par certaines de celles-ci.
Ainsi, il est important, sur la voie, de prendre un temps à étudier ces courants, philosophies et débats parce qu'ils ont formé les "vues" sur lesquelles s'appuient les différentes pratiques d'aujourd'hui. Il peut-être important, pour certaines écoles, de débattre au sein de chaque tradition afin de "clarifier" la vue qui y est proposée. Par contre il est, dans la majeure partie des cas, improductif, pour ne pas dire négatif, de reproduire ces débats inter-véhicules. Ceux que cela intéresse ont à leur disposition une littérature importante sur le sujet. Même à l'intérieur du véhicule vajra, certaines discussions n'ont plus lieu d'être, tout ou presque ayant été dit sur le sujet.
Le point de convergence de tous les véhicules de Bouddha Shakyamouni sont couverts par les 4 sceaux :
1. Anitya : tous les phénomènes sont impermanents
2. Anatman : tous les phénomènes sont sans substance
3. Sunyata : tous les phénomènes sont vides
4. le nirvâna est au-delà des extrêmes
1. Tous les phénomènes sont impermanents : Tous les phénomènes (par définition interdépendants/composés suivant le vajrayana/dzogchen) sont impermanents. Ainsi, à part, d'un point de vue conventionnel, "la base", le dharmakaya, l'objet même de l'enseignement du Bouddha, l'état libéré de toutes les souffrances, tous les phénomènes naissent, paraissent et disparaissent.
2. Tous les phénomènes sont sans substance : C'est ce qu'on appelle le non-soi. Aucun phénomène, quel qu'il soit, n'existe "par lui-même". Tous les phénomènes sont l'objet de la production conditionnée, l'interdépendance.
3. Tous les phénomènes sont vides : Le vide (sunyata) est la nature profonde de tous les phénomènes. Du point de vue vajra, ce vide n'est pas "rien". Ce n'est pas le nihilisme, il est "réalisable".
4. Le nirvana est au-delà des extrêmes : La cessation de la souffrance, ce qu'on appelle le nirvana, bien qu'impermanent lui même, ne se trouve pas dans les extrêmes du nihilisme ou du matérialisme.
Anitya, anatman et sunyata sont relativement, identiquement, compris par tous les véhicules bouddhistes. Le nirvana quant à lui donne lieu à plus d'interprétation. D'un point de vue dzogchen, le nirvana est une vue duelle, opposée à samsara, et donc impermanente. Ce n'est pas l'objet final de l'enseignement du Bouddha, il subit la loi des trois premiers sceaux, il est impermanent, conditionné et vide, mais réalisable.
Le monde matériel et l'esprit duel (sems) sont donc eux aussi impermanents, conditionnés et vides. Ce qui les conditionne, en premier lieu, c'est l'ignorance. L'absence de reconnaissance de la nature véritable de tous les phénomènes, esprit et matière, supports aux extrêmes. La non reconnaissance de la nature véritable ouvre les portes de l'errance des êtres dans le samsara, le monde duel de l'ignorance qui codifie "le monde/les phénomènes" et les rapports avec celui-ci en terme de "lois naturels". C'est le domaine d'observation des différentes "sciences", et notamment des sciences "physiques" qui enregistrent "pour vraie" les différentes causalités (effets karmiques) reproductibles. Ils observent, par exemple, que dans les conditions de notre univers une pierre lancée en l'air retombe obligatoirement sur la terre, de haut en bas. Ils observent, aujourd'hui de façon approfondie, bon nombre de causalités du samsara. Le dharma du Bouddha accepte pour vraies ces "lois physiques", dans la limite où elles se confinent au domaine du relatif. Les domaines des "probabilités", des "statistiques", du "hasard" et autres sont vus, du point de vue du dharma, avec "sympathie" mais distance. Ce sont des "boîtes" qui servent à ranger ce qui ne peut être érigé en "lois fondamentales", en causalité. Ce sont des boîtes sans "causes connues" ou reconnues pour "vraies et définitives". D'une façon général y sont rangé ce qui touche à l'origine fondamentale du temps et de l'espace, le domaine des hypothèses. Ces lois, on le comprendra bien, ne peuvent être considérées comme "supérieures" ou "dominantes" en regard des enseignements de Bouddha Shakyamouni. Elles ne peuvent servir de référence ou être objet de support à démonstration. Pour un pratiquant du vajrayana, sans qu'il soit nécessaire de l'affirmer publiquement afin d'éviter des débats "sans fond", elles font partie du domaine de l'ignorance, de la non reconnaissance de notre nature véritable, du monde des conventions duelles.
Puissent tous les êtres trouves le bonheur et le chemin qui mène à la cessation de toutes les souffrances.