Pour faire écho aux propos de Dumè, cette image du sentier de shamatha ne concerne pas encore le Vajrayana mais est enseignée dans les Lam-rims seulement lors de l'évocation des 6 perfections transcendantes (ainsi shamatha/shiné est enseigné avant viphashyana/lhakthong, bien que les 2 doivent être finalement unies, Cf.
Tsongkhapa's Final Exposition of Wisdom); il s'agit donc seulement du Mahayana des Sutras ou des Paramitas.
Le Vajrayana (Mahayana des Tantras) offre des méthodes puissantes permettant d'actualiser plus facilement
shamatha et
vipashyana (Cf.
Tantra in Tibet et
Deity Yoga, S.S. le Dalaï Lama, Tsongkhapa et J. Hopkins): les classes de Tantras inférieurs permettent de parcourir plus rapidement la voie d'
accumulation et de
préparation (ou de
jonction où shiné et lhakthong sont unifiés) grâce à certaines techniques sophistiquées. Ce qui est encore plus le cas avec les pratiques des Tantras supérieurs (concentration sur un objet subtil etc.).
Le danger principal évoqué par Ted est qu'en effet, seul shamatha n'est aucunement libérateur, au contraire, s'il y a de l'attachement, il s'ensuit des karmas immuables (appelés ainsi car il ne peuvent fructifier que dans les sphères de la forme et du sans-forme, contrairement aux autres types de karmas).
Il y a une histoire comme ça où un yogi s'apprête à méditer shamatha et demande auparavant qu'on lui apporte son thé. Il médite avant même qu'on ait le temps de lui apporter. Il médite, médite, médite, des semaines, des mois... il est plein de toiles d'araignées, et des oiseaux ont fait leur nid dans son chignon. Puis il sort de sa concentration en un point et se met en colère en voyant qu'il n'a toujours pas son thé ! ::mr yellow::
Sans vipashyana, shamatha n'apporte qu'un type de félicité samsarique. Après, ceux qui partent dans les montagnes ne sont pas forcément experts en shamatha, ça peut être juste parce qu'ils ont développé un vrai dégoût par rapport à ce mélodrame affligeant qu'est le samsara. Bien sûr, ce renoncement est une base magnifique pour ensuite s'entraîner à shamatha puis vipashyana. Ce qui est splendide avec les Tantras, c'est qu'on peut renoncer au monde tout en demeurant dans le monde, utiliser l'attachement pour consumer l'attachement, puisque ce mélodrame et son générique de fin ne sont qu'une question de perception... ordinaire ou purifiée.