1er jour du 4ème mois

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Dharmadhatu
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jap_8 Bonjour à tous !

Dans la tradition indo-tibétaine, ce vendredi 10 mai commence le 4ème mois du calendrier lunaire où sont célébrés la naissance du Bouddha, son Eveil et son paranirvana (surtout le 15ème jour à la pleine lune).

Je souhaite que ces jours à venir puissent permettre au plus grand nombre d'accumuler de vastes mérites dédiés au bonheur actuel et ultime de tous les êtres.

Un mantra pour la route !:

Om Namo Bhagavaté Aparimita Ayur Jñana Suvinish Tchitta Téjo Rajaya Tathagataya Arhaté Samyak-Sam-Buddhaya Tadyatha Om Punya Punya Maha Punya Aparimita Punya Aparimita Punya Jñana Sambharopa Tchitta Om Sarva Samskara Parishuddha Dharmaté Gagana Samudgaté Svabhava Vishuddhé Mahanaya Pariwaré Svaha.

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Chaleureusement FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Xily44

Dans la présentation tu as parlé de ce 1 er jour du 4 ème mois et je n'avais pas compris à quoi tu faisais références. Maintenant c'est plus clair ! :)
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axiste
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Je ne comprends pas cet extrait du texte:
Quiconque écrit ce Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite, ou encourage d'autres à le faire, ne renaîtra plus jamais en tant que femme
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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Flocon
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C'est une allusion à la croyance répandue dans le Mahayana (mais pas dans toutes les écoles) qui veut qu'un corps de femme soit impropre à l'obtention de l'état de Bouddha et de certains états divins. Le passage le plus célèbre sur le sujet est sans doute celui du Sutra du Lotus (chapitre XII)

Je cite la traduction de Jean-Noël Robert aux éditions Fayard (p. 241)
Le corps féminin est souillé, ce n'est point un vaisseau de Loi ; comment pourrait-il obtenir l'éveil insurpassable? La voie d'éveillé est hors de toute proportion : on passe d'innombrables éons s'appliquant avec peine à accumuler les pratiques, à s'exercer pleinement aux perfections, et ce n'est qu'après cela qu'on la réalise. Le corps de la femme comporte de surcroit les cinq obstacles : en premier lieu, il ne peut devenir roi des dieux brahmiques ; ni Indra, en second ; ni le roi des diables, en troisième ; ni un saint souverain de l'orbe, en quatrième ; ni un Eveillé, en cinquième. Comment un corps de femme pourrait-il réaliser rapidement l'éveil?
Les pratiques de transmission du Sutra de la Sagesse et de la Vie infinie sont donc supposées garantir contre les renaissances en tant que femme.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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Dharmadhatu
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anjalimetta Les ami(e)s.

-> Si on tient compte du contexte dans lequel les Sutras sont énoncés, on voit que la condition féminine est plus un frein qu'autre chose parce que l'égalité homme-femme n'existe pas en Inde.

-> L'ensemble du Mahayana semble accepter la nature de Bouddha. Or les Traités qui l'exposent ne font jamais cas d'un corps masculin et pour cause, le tathagatagarbha est la nature de l'esprit et pas celle du corps.

-> Tara est l'une des représentantes les plus célèbres du fait que l'Eveil n'est aucunement masculin.

-> Si les femmes n'avaient aucune chance d'atteindre l'Eveil, le Bouddha n'aurait pas pris la peine de fonder un ordre monastique féminin, ni des voeux laïcs d'upasikas.

Donc il est possible (et sans doute même recommandé) de ne pas prendre tous les passages d'un texte de manière littérale, et d'être prudent quant aux conclusions éventuelles, sinon cela entraîne des incohérences. C'est pourquoi le "supposé" de Flocon a son importance.

Ce Sutra est reconnu et expliqué dans la tradition tibétaine (comme à Shedrub Ling par le Vénérable Yélo Rinpotché l'année dernière), et pourtant cette tradition est vajrayaniste et dans les Tantras (surtout les plus élevés), mépriser une femme revient à rompre ses voeux tantriques (Cf. Initiation au Bouddhisme tibétain, S.S. le Dalaï Lama), ce qui n'est pas le cas si on méprise un homme.

FleurDeLotus
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Flocon
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Oui, j'aurais peut-être dû préciser davantage le fait que beaucoup d'écoles du bouddhisme Mahayana ne professent pas une telle croyance. Je le disais entre parenthèses mais mieux vaut insister.
Ni le Chan, ni le Zen, ni les écoles du Lotus chinoises et japonaises par exemple, ne l'acceptent. Les écoles amidistes sont partagées. Simplement, cette idée apparaît dans certains sutras du Mahayana, et le verset qui posait problème à Axiste se situe dans ce cadre. Rien de plus.

Le cas des vœux tantriques que tu signales est très intéressant : peut-être l'interdiction de mépriser une femme a-t-elle justement été formulée en réaction à des excès misogynes liés à une lecture trop littérale de certains passages des sutras comme celui que j'ai cité. Que sait-on de l'origine de ces vœux (lieu, date, contexte, etc.?)
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Kong Tseu
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axiste
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Toute personne qui ne connait pas le contexte lira probablement de façon littérale et butera (peut-être) comme moi sur ces mots...
Dans un autre registre,on dit que le masculin l'emporte sur le féminin: je suis capable d'un peu d'abstraction et de laisser ces mots s'appliquer au contexte dans lequel il s'expriment...
Les mots ont toujours un effet. Les laisser trainer sans contexte est très interpellant...ou pas toujours très engageant...
Merci les amis pour vos précisions.
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Dharmadhatu
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Flocon a écrit :Le cas des vœux tantriques que tu signales est très intéressant : peut-être l'interdiction de mépriser une femme a-t-elle justement été formulée en réaction à des excès misogynes liés à une lecture trop littérale de certains passages des sutras comme celui que j'ai cité.
:D En fait, c'est pour d'autres raisons expliquées dans les commentaires de sadhanas . Par exemple, il est dit que la femme est la personnification de la sagesse, surtout dans les Anuttarayoga-tantras comme Guhyasamaja. Approfondir tout ça nécessite une initiation, une transmission et des instructions (tib.: wang, loung, deunthri) de la part d'un Maître qualifié.
Que sait-on de l'origine de ces vœux (lieu, date, contexte, etc.?)
Les voeux et tout ce qui a rapport aux Tantras s'appliquent dans ce qu'on appelle les 5 certitudes: un mandala, l'intemporalité, etc... On ne peut pas rapprocher le contexte tantrique des autres contextes car les Tantras sont énoncés à partir du Sambhogakaya.

Il est un fait établi que la plupart des traditions bouddhistes ne reconnaissent aucunement une supériorité de l'homme sur la femme.

FleurDeLotus
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Flocon
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C'est pour ça qu'il est toujours préférable de lire les textes (sutras ou autres) avec l'appui d'une tradition de lecture éprouvée- autrement dit, avec les commentaires d'un maître de qualité, qu'on reçoive ces commentaires oralement ou par écrit.

Sinon, le littéralisme (la tendance à croire que le sens de tout ce que nous lisons nous est directement accessible) fait des dégâts.

Dharmadhatu, merci des précisions. En complément, j'ai trouvé ce lien qui est intéressant sur les voeux tantriques : l'interdiction de tourner une femme, ou les femmes, en dérision est le dernier de la liste.
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Kong Tseu
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