L'art didactique du débat tibétain

ardjopa

Je ne suis pas fan de ce genre de débats, car pour moi la "vérité" ne se trouve que dans le silence (d'or !) où tout est dit,
pas que le silence sonore, mais des pensées aussi;

Cela dit, les "débats tibétains" m'ont souvennt fait penser à la dialectique de certains philosophes grecs (ou sages d'ici ou d'ailleurs) qui utilisent le "question-réponse", voire le "questionnement continue"de celui qui cherche la vérité (répondre à sa question par une autre question), pour lui faire réaliser par lui-même la vérité;

""Dialiectique socratique
On peut en effet voir l'une des sources majeures de la dialectique dans la méthode de dialogue oral pratiquée par Socrate. Fils d'une sage-femme, Socrate revendique et applique à plusieurs reprises (dans les dialogues de Platon) ce qu'il appelle l'art d'« accoucher les âmes » (méthode aussi appelée maïeutique). Cette méthode consiste en un interrogatoire, mené par Socrate, qui progresse logiquement de façon à faire « accoucher » l'interlocuteur d'une connaissance qu'il possédait en lui sans s'en rendre compte4. Le but de ce procédé est donc de découvrir une vérité (ou encore une définition, comme dans les dialogues de jeunesse de Platon dits « socratiques »). Socrate avait aussi une méthode de réfutation particulière (elenchos socratique), consistant à pousser la thèse de son adversaire jusqu'à ses ultimes conséquences pour en montrer l'invraisemblance (sous la forme de contradictions découlant de cette thèse)5. La fécondité de la dialectique peut être remise en cause par l'aboutissement des dialogues de Platon dits « socratiques », qui débouchent en général sur une impasse ou « aporie ». Toutefois, cette méthode permet au moins de dissiper des erreurs et des fausses conceptions."

Un dialogue que je connais en parti, mais pas socratique, plutot cynique, mais pas mal quand même ;-)

Dialogue des morts

(Diogène et Denys L' Ancien.)


(Un prince qui fait consister son bonheur et sa gloire à satisfaire ses voluptés et ses passions n' est heureux ni en cette vie ni en l' autre.)



Denys L' Ancien:
Je suis ravi de voir un homme de ta réputation.
Alexandre m' a parlé de toi depuis qu' il est descendu en ces lieux.

Diogène:
Pour moi, je n' avois que trop entendu parler de toi sur la terre. Tu y faisois du bruit comme les torrents qui ravagent tout.

Denys L' Ancien.
Est-il vrai que tu étois heureux dans ton tonneau ?
Diogène.
Une marque certaine que j' y étois heureux, c' est que je ne cherchai jamais rien, et que je méprisai même les offres de ce jeune macédonien dont tu parles. Mais n' est-il pas vrai que tu n' étois point heureux en possédant Syracuse et la Sicile, puisque tu voulois encore entrer par Rhège dans toute l' Italie ?
Denys L' Ancien.
Ta modération n' étoit que vanité et affectation de vertu.
Diogène.
Ton ambition n' étoit que folie, qu' un orgueil forcené qui ne peut faire justice ni aux autres ni à soi.
Denys L' Ancien.
Tu parles bien hardiment.
Diogène.
Et toi, t' imagines-tu être encore tyran ici ?
Denys L' Ancien.
Hélas ! Je ne sens que trop que je ne le suis plus. Je tenois les syracusains, comme je m' en suis vanté bien des fois, dans des chaînes de diamant ; mais le ciseau des parques a coupé ces chaînes avec le fil de mes jours.
Diogène.
Je t' entends soupirer, et je suis sûr que tu soupirois aussi dans ta gloire. Pour moi, je ne soupirois point dans mon tonneau, et je n' ai que faire de soupirer ici-bas ; car je n' ai laissé, en mourant, aucun bien digne d' être regretté.
ô mon pauvre tyran, que tu as perdu à être si riche ! Et que Diogène a gagné à ne posséder rien !
Denys L' Ancien.
Tous les plaisirs en foule venoient s' offrir à moi : ma musique étoit admirable ; j' avois une table exquise, des esclaves sans nombre, des parfums, des meubles d' or et d' argent, des tableaux, des statues, des spectacles de toutes les façons, des gens d' esprit pour m' entretenir et pour me louer, des armées pour vaincre tous mes ennemis.
Diogène.
Et par-dessus tout cela des soupçons, des alarmes et des fureurs, qui t' empêchoient de jouir de tant de biens.
Denys L' Ancien.
Je l' avoue. Mais aussi quel moyen de vivre dans un tonneau ?
Diogène.
Hé ! Qui t' empêchoit de vivre paisiblement en homme de bien comme un autre dans ta maison, et d' embrasser une douce philosophie ? Mais il est vrai que tu croyois toujours voir un glaive suspendu sur ta tête au milieu des plaisirs.
Denys L' Ancien.
N' en parlons plus, tu veux m' insulter.
Diogène.
Souffriras-tu une autre question aussi forte que celle-là ?
Denys L' Ancien.
Il faut bien la souffrir, je n' ai plus de menaces à te faire pour t' en empêcher, je suis ici bien désarmé.
Diogène.
N' avois-tu pas promis des récompenses à tous ceux qui inventeroient de nouveaux plaisirs ? C' étoit une étrange rage pour la volupté.
Oh ! Que tu t' étois bien mécompté ! Avoir tout renversé dans son pays pour être heureux, et être si misérable, et si affamé de plaisirs !
Denys L' Ancien.
Il falloit bien tâcher d' en faire inventer de nouveaux, puisque tous les plaisirs ordinaires étoient usés pour moi.
Diogène.
La nature entière ne te suffisoit donc pas ? Hé ! Qu' est-ce qui auroit pu apaiser tes passions furieuses ? Mais les plaisirs nouveaux auroient-ils pu guérir tes défiances et étouffer les remords de tes crimes ?
Denys L' Ancien.
Non : mais les malades cherchent comme ils peuvent à se soulager dans leurs maux. Ils essaient de nouveaux remèdes pour se guérir, et de nouveaux mets pour se ragoûter.
Diogène.
Tu étois donc dégoûté et affamé tout ensemble : dégoûté de tout ce que tu avois, affamé de tout ce que tu ne pouvois avoir. Voilà un bel état ; et c' est là ce que tu as pris tant de peine à acquérir et à conserver ! Voilà une belle recette pour se faire heureux. C' est bien à toi à te moquer de mon tonneau, où un peu d' eau, de pain et de soleil, me rendoit content ! Quand on sait goûter ces plaisirs simples de la pure nature, ils ne s' usent jamais, et on n' en manque point : mais quand on les méprise, on a beau être riche et puissant, on manque de tout, car on ne peut jouir de rien.
Denys L' Ancien.
Ces vérités que tu dis m' affligent ; car je pense à mon fils que j' ai laissé tyran après moi : il seroit plus heureux si je l' avois laissé pauvre artisan, accoutumé à la modération, et instruit par la mauvaise fortune ; au moins il auroit quelques vrais plaisirs que la nature ne refuse point dans les conditions médiocres.
Diogène.
Pour lui rendre l' appétit, il faudroit lui faire souffrir la faim ; pour lui ôter l' ennui de son palais doré, le mettre dans mon tonneau vacant depuis ma mort.
Denys L' Ancien.
Encore ne saura-t-il pas se soutenir dans cette puissance que j' ai eu tant de peine à lui préparer.
Diogène.
Hé ! Que veux-tu que sache un homme élevé dans la mollesse et né dans une trop grande prospérité ? à peine sait-il prendre le plaisir quand il vient à lui. Il faut que tout le monde se tourmente pour le divertir.
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

Arjopa a écrit :Je ne suis pas fan de ce genre de débats, car pour moi la "vérité" ne se trouve que dans le silence (d'or !) où tout est dit,
pas que le silence sonore, mais des pensées aussi;
jap_8 Voilà qui a déjà fait l'objet d'un débat qui a duré 2 ans selon les annales, entre Hashang Mahayana, représentant d'une vue plus ou moins pervertie du Ch'an, et Kamalashila, représentant du Mahayana indien. Il est dit que ce dernier gagna ce débat.
Bagadou a écrit :Je suis prêt à participer à l'élaboration d'une forme de débat virtuel.
jap_8 Pourquoi pas ?

J'aurai plus de temps la semaine prochaine pour donner quelques clés sur le débat formel.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Avatar de l’utilisateur
Flocon
Messages : 1701
Inscription : 19 mai 2010, 07:59

Merci d'avance! :D Et rien ne presse.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

:D Voici d'abord les réponses possibles d'un damtachawa (celui qui défend une thèse face aux riglampas qui posent des questions):

Pour une conséquence en deux parties (exemple général: Il s'ensuit que ce sujet est ce prédicat):

1) J'accepte cela (tib. deu).
Formulé: J'accepte que ce sujet soit ce prédicat (tch'eutchèn dé selwa dé yin par deu).

2) Pourquoi ? (tchi'itch'ir) ?
Formulé: Pourquoi ce sujet est-il ce prédicat (tch'eutchèn dé selwa dé yin pa tchi'itch'ir) ?


Pour une conséquence en trois parties (exemple générale: Il s'ensuit que ce sujet est ce prédicat à cause de cette raison):

1) J'accepte que ce sujet soit ce prédicat (tch'eutchèn dé selwa dé yin par deu).

2) La raison n'est pas établie (ta' ma droup).
Formulé: La raison, selon laquelle le sujet serait cette raison, n'est pas établie (tch'eutchèn dé ta' dé yin pa ta' ma droup).

3) Il n'y a pas subsomption (ma khyap ou khyap pa ma djoung).
Formulé: Tout ce qui est cette raison n'est pas nécessairement ce prédicat (ta' de yin na selwa dé yin pé ma khyap).

4) La subsomption est opposée (khyap log). Ou bien: C'est une subsomption contradictoire (gel khyap).
Formulé: Tout ce qui est cette raison n'est nécessairement pas ce prédicat (ta' dé yin na selwa dé ma yin pé khyap).

Avec cette base (qui s'appuie sur Debate in Tibetan Buddhism), je publierai un débat sur la différence entre "objet de connaissance" et "phénomène non-impermanent".

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

:D Voici un débat:

Image
R.: Riglampa.

Image
D.: Damtchawa.

R.: Quelle est la différence entre les deux, objet de connaissance et phénomène non-impermanent ?
D.: Il y a trois possibilité sans que quoi que ce soit puisse n'être ni l'un ni l'autre.
R.: Il s'ensuit qu'il n'y a pas trois possibilités. Pose quelque chose qui est les deux !
D.: Il y a quelque chose. Le sujet, un phénomène permanent.
R.: Il s'ensuit que le sujet, un phénomène permanent, est un objet de connaissance.
D.: Je l'accepte.
R.: Le sujet, un objet de connaissance, est un objet de connaissance -
D.: Parce que c'est un existant.
R.: Il s'ensuit que tout ce qui est un existant est nécessairement un objet de connaissance.
D.: Je l'accepte.
R.: Il s'ensuit que le sujet, un phénomène permanent, est un phénomène non-impermanent.
D.: Je l'accepte.
R.: Le sujet, un phénomène permanent, est un phénomène non-impermanent -
D.: Parce qu'il n'est pas produit par des causes et conditions.
R.: Il s'ensuit que tout ce qui n'est pas produit par des causes et conditions est nécessairement un phénomène non-impermanent.
D.: Je l'accepte.
R.: Maintenant, pose quelque chose qui est un objet de connaissance mais qui n'est pas un phénomène non-impermanent.
D.: Il y a quelque chose. Le sujet, un vase.
R.: Il s'ensuit que le sujet, un vase, est un objet de connaissance.
D.: Je l'accepte.
R.: Le sujet, un vase, est un objet de connaissance -
D.: Parce qu'il est un phénomène impermanent.
R.: Il s'ensuit que tout ce qui est un phénomène impermanent est nécessairement un objet de connaissance.
D.: Je l'accepte.
R.: Il s'ensuit que le sujet, un vase, n'est pas un phénomène non-impermanent.
D.: Je l'accepte.
R.: Le sujet, un vase, n'est pas un phénomène non-impermanent -
D.: Parce qu'il est produit par des causes et conditions.
R.: Il s'ensuit que tout ce qui est produit par des causes et conditions n'est nécessairement pas un phénomène non-impermanent.
D.: Je l'accepte.
R.: Maintenant, pose ce qui est un phénomène non-impermanent mais qui n'est pas un objet de connaissance.
D.: Le sujet, une corne de lapin.
R.: Il s'ensuit que le sujet, une corne de lapin, est un phénomène non-impermanent.
D.: Je l'accepte.
R.: Le sujet, une corne de lapin, est un phénomène non-impermanent -
D.: Parce que c'est un non-existant.
R.: Il s'ensuit que tout non-existant est nécessairement un phénomène non-impermanent.
D.: Je l'accepte.
R.: Il s'ensuit que le sujet, une corne de lapin, n'est pas un objet de connaissance.
D.: Je l'accepte.
R.: Le sujet, une corne de lapin, n'est pas un objet de connaissance -
D.: Parce que ce n'est pas un existant.
R.: Il s'ensuit que tout ce qui n'est pas un existant n'est nécessairement pas un objet de connaissance.
D.: Je l'accepte.

Debate in Tibetan Buddhism (pp. 148 - 150).

Le texte tibétain est plus juste car la version anglaise dit "non-impermanent phenomenon", or un phénomène, qu'il soit permanent ou non, est toujours un existant et un objet de connaissance. Donc une corne de lapin, étant un non-existant, ne peut pas être un phénomène, fût-il impermanent ou non-impermanent. Sinon le damtchawa a perdu dès qu'il accepte qu'une corne de lapin soit un phénomène (non-impermanent).

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Avatar de l’utilisateur
Longchen
Messages : 1120
Inscription : 15 avril 2010, 12:25

Sur la photo ci-après c’est aussi un débat je pense.
Ce n’est pas uniquement ceux qui débattent qui sont intéressants à regarder mais aussi les
expressions des moines qui les entourent, ils ont l’air très joyeux de cela, comme si c’était
une fête pour la communauté ! C'est un jeu sérieux mais cela me paraît aussi d'abord un jeu,
ce que nous autres ne comprenons peut être pas immédiatement, surtout sur un forum
virtuel où on ne voit pas le visage de l'autre etc.
Sur la première photo du précédent post on voyait déjà bien l'expression
de joie du moine débatteur.

FleurDeLotus

Image

Je pensais aussi...
Peut être en France et en Europe il y a une Tradition du débat, mais l'image assez forte
qui me vient spontanément à l'esprit en association à tout cela c'est le duel,
et là c'est très différent !
Je relisais le dernier post de Bagadou et l'idée qu'il pourrait s'agir d'un duel n'est pas forcément
si éloignée, surtout quand il dit "Cela peut être énormément déstabilisateur !!
Il me semble que c'est à utiliser avec modération si cela se passe hors d'un cadre précis ... mais
utile si utilisés avec parcimonie et doigté dans les post."
, un peu comme s'il y avait une
certaine dangerosité, mais ce n'est qu'une perception de ma part. En même temps c'est vrai que
pour le débat traditionnel tibétain il y a tout un protocole avec lequel être très familier.

Image
L’instant présent 🙏
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

jap_8 La première photo montre clairement que les beunpos aussi sont très présents en débat (et très forts comme me l'avait dit l'un de mes professeurs, Géshé Thupten).

L'usage du débat ne s'adresse qu'à des opposants appropriés. Tout le monde ne l'est pas. Il faut qu'il y ait acceptation des deux parties quant aux règles du débat. Si tout le monde est d'accord, il n'y a aucun danger dans l'usage du débat.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Avatar de l’utilisateur
Longchen
Messages : 1120
Inscription : 15 avril 2010, 12:25

Dharmadhatu a écrit :jap_8 La première photo montre clairement que les beunpos aussi sont très forts en débat (comme me l'avait dit mon professeur, Géshé Thupten).
Oui, oui, je m’en rends compte en voyant pas mal de photos. Et ils semblent porter aussi le bonnet jaune, j’ignorais cela. Moi je ne suis pas bonpo, mais curieux !
<<metta>>
L’instant présent 🙏
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

Longchen a écrit :
Dharmadhatu a écrit :jap_8 La première photo montre clairement que les beunpos aussi sont très forts en débat (comme me l'avait dit mon professeur, Géshé Thupten).
Oui, oui, je m’en rends compte en voyant pas mal de photos. Et ils semblent porter aussi le bonnet jaune, j’ignorais cela. Moi je ne suis pas bonpo, mais curieux !
<<metta>>
En fait, cette histoire de bonnets jaunes et bonnets rouges c'est bonnet blanc et blanc bonnet ! :lol:

J'ai vu plusieurs vidéos où des moines d'un autre ordre que Guélouk portaient ce bonnet jaune. Il n'est en fait pas la marque d'appartenance à une école, comme on le croyait par le passé.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

R.: Le sujet, un vase, est un objet de connaissance -
D.: Parce qu'il est un phénomène impermanent.
jap_8 Ici, la raison est valide, mais ce n'est pas la raison la plus juste, car en effet, tout phénomène impermanent est un objet de connaissance, mais c'est surtout parce que tout phénomène impermanent est un existant (au même titre que les phénomènes non-impermanents).

S'il y avait subsomption entre objet de connaissance et phénomène impermanent (= il n'est d'autres objets de connaissance que les phénomènes impermanents), alors on nierait le fait qu'un phénomène permanent (comme la vacuité, ou même l'impermanence pour le Collège de Gomang) soit un objet de connaissance.

Bref, la conséquence:
R.: Il s'ensuit que tout ce qui est un phénomène impermanent est nécessairement un objet de connaissance.

(tib. Mitakpa yin na, shédja yin pé khyap par thel) est valide, mais pas l'inverse.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Répondre