Traduction de
http://www.thebuddhadharma.com/web-arch ... elves.html
Pour soigner nos habitudes douloureuses, dit Tenzin Wangyal Rinpoche, il est nécessaire que nous tournions notre attention à l’intérieur de nous-même et que nous nous reconnections avec notre expérience à travers le calme, le silence et l’espace de l'esprit dans son état naturel.
A travers les tendances négatives et habituelles de distraction et d’agitation, nous nous déconnectons fréquemment de nous-mêmes. Avec pour résultat de nous sentir diminués car nous ne recevons pas pleinement ce que la vie nous offre, ce que la nature nous offre, ou ce que d’autres personnes nous offrent, et nous ne reconnaissons pas les opportunités où nous pouvons bénéficier les autres.
Vous pouvez être assis sur un banc dans un magnifique parc et cependant ne pas voir les arbres, ne pas entendre les oiseaux, ou ne pas sentir le parfum des fleurs. Peut être êtes-vous distrait par votre téléphone ou en train de vous faire du souci à propos de quelque chose, et bien que vous soyez en train de respirer, vous n’êtes pas en véritable relation avec votre corps, votre parole, votre esprit, ou avec le parc. J’appelle cela être assis sur un coussin karmique pourri.
Cela peut ce passer n’importe où – dans une réunion d’affaire ou lors d’un diner de famille. Vous pouvez même être à une charmante réunion d’amis, mais votre esprit n’est pas dans la fête. Pris dans les pensées à propos de quelque problème, nous élaborons des stratégies pour le solutionner, mais cela n’apporte jamais de satisfaction car cela ne nous reconnecte jamais avec nous-mêmes. En fait, nos pensées et nos stratégies sont les imaginations de notre corps de douleur, de notre parole de douleur, de notre esprit de douleur – l’ego ou l’identité que nous prenons pour « moi » - simplement parce que cela nous est si familier. Essayer de renforcer l’ego n’apporte pas la libération de la souffrance, cela renforce seulement la déconnexion.
C’est très important de reconnaître que la souffrance existe et d’avoir une relation adéquate avec. La cause racine de la souffrance est l’ignorance, l’incapacité à reconnaître la véritable nature de l’esprit, qui est toujours ouverte et claire et source de toutes les qualités positives. En étant incapables de reconnaître notre vraie nature, nous cherchons le bonheur hors de nous-mêmes. Cette déconnexion fondamentale de la véritable source de toutes les qualités positives intérieures et la recherche permanente de satisfaction à l’extérieur de nous-mêmes est quelques chose que nous faisons habituellement, cependant souvent nous n’expérimentons pas cela comme une souffrance parce que cela ne paraît pas si dramatique.
Jusqu’à ce que nous reconnaissions cette identité de douleur et prenions conscience de notre propre déconnexion, il n’y a pas de chemin de guérison et nous ne réaliserons pas notre plein potentiel dans cette vie. Donc reconnaître le souffrance est le premier pas, et c’est un beau pas, parce que c’est le premier pas d’un voyage pour éveiller notre corps sacré, notre parole authentique, et notre esprit lumineux – ce qui est ce que nous sommes, véritablement, quand nous sommes présents pleinement à chaque instant
Découvrir le Refuge Intérieur
Nous commençons à reconnaître les tendances habituelles qui se produisent à partir de la déconnexion avec nous-mêmes, ce que j’appelle le corps de douleur, la parole de douleur et l’esprit de douleur. Nous pouvons expérimenter cette déconnexion de manière différente telles l’irritation, l’ennui, l’agitation, la tristesse ou une sensation sous-jacente que quelque chose manque. Si nous voulons guérir ou nous éveiller de ces tendances, nous devons générer une attitude attentive et chaleureuse vis à vis de la preuve de notre déconnexion. Rappelez vous comment vous vous sentez soutenu quand vous êtes avec un ami qui est simplement présent, ouvert, sans jugement. Amenez ces qualités dans votre propre expérience. Le silence contenu dans la plénitude de la présence d’une autre personne est toujours là , à l’intérieur de vous et toujours magnifique. Cela est exactement la manière dont vous devez expérimenter votre souffrance. Connectez vous avec le calme, le silence, l’esprit spacieux, cela vous permet d’observer, de laisser apparaître et être, de ressentir sans jugement quoi ce soit que vous êtes en train dexpérimenter.
Ainsi souvent nous nous identifions avec notre souffrance – "Je suis si triste". "Je ne peux croire ce que vous me dites". "Vous me blessez". Qui est ce « moi » qui est triste, coléreux, et blessé ? C’est une chose d’expérimenter la douleur, c’en est une autre d’être douleur. Ce soi est l’ego et la souffrance fondamentale de l’ego est d’avoir pas de connexion avec ce qui est.
Au milieu d’une expérience confuse ou déconnectée, ou même dans un moment apparemment ordinaire, dirigez votre attention vers l’intérieur. Expérimentez-vous le calme qui est alors à votre disposition ? Cela paraît aisé et donc ne semble pas être très convaincant en tant que remède à la souffrance, encore que cela puisse prendre des années et même toute une vie pour faire ce simple changement et découvrir ce qui devient disponible quand vous faites ainsi. Certaines personnes sont peut être pas capables de tourner ainsi leur attention vers l’intérieur et continuent ainsi à percevoir le monde comme quelque chose de potentiellement dangereux et angoissant. Mais si vous êtes capable de tourner votre attention de l’extérieur vers l’intérieur encore et encore, cela peut transformer votre identité et votre expérience. Être conscient d’un moment d’agitation ou de fébrilité et savoir qu’il y a une autre façon de l’expérimenter – tourner son attention vers l’intérieur et se connecter avec le calme fondamental de l’être – est la découverte du refuge intérieur à travers le calme.
Quand vous tournez votre attention à l’intérieur, vous remarquez des voix en compétition. Tournez-vous vers le silence. Écoutez simplement le silence qui est disponible. La plupart du temps nous n’écoutons pas le silence mais plutôt nos pensées – nous négocions, nous élaborons des stratégies, et nous sommes contents quand nous arrivons à une bonne solution que nous prenons pour de la clarté. Quelques fois nous essayons de ne pas penser à quelques chose, nous la sortons de notre esprit et nous nous distrayons avec d’autres choses. Tout cela, c’est du bruit et c’est considéré comme de la parole de douleur. Quand nous écoutons au silence qui disponible à n’importe quel moment, que l’on soit au milieu d’un aéroport agité ou assis à un diner pendant les vacances, notre bruit intérieur se dissout. De cette manière nous découvrons le refuge intérieur à travers le silence.
Quand vous avez de nombreuses pensées, tournez vous vers l’aspect spacieux de l’esprit. L’esprit spacieux est toujours disponible car c’est sa nature – il est ouvert et clair. N’essayez pas de rejeter, contrôler, ou d’arrêter vos pensées. Simplement donnez leur la permission d’exister, accueillez les. Voyez le fait de penser simplement tel qu’il est. C’est comme vouloir attraper un arc en ciel. Comme vous allez vers lui, vous ne trouvez que de l’espace. De cette manière vous découvrez le refuge intérieur à travers l’espace.
Il est important de ne pas rejeter les pensées ni de les inviter. Si vous observez les pensées directement, sans y ajouter quoi que ce soit, la pensée ne peut pas se soutenir elle-même. Si vous rejetez la pensée, c’est encore une nouvelle pensée. Et cette pensée est seulement un ego plus habile : « Je suis plus malin que cette pensée en l’observant. Oh, ça y est ». Et vous voici à nouveau en train de parler avec vous-même, vous accrochant à la justification d’être l’observateur de vos pensées. L’esprit qui élabore des stratégies est lui-même le créateur de notre souffrance et aussi élégante et raffinée que notre stratégie puisse être, c’est toujours une version de notre esprit de souffrance. Donc plutôt que d’arriver avec une nouvelle stratégie victorieuse, nous devons à la fois modifier notre relation avec l'esprit de souffrance en accueillant nos pensées, les observant, et ensuite laisser l’observateur se dissoudre aussi.
Vous pouvez vous demander “Mais alors, qu’est ce qu’il reste?”. A vous de voir en observant directement et sans ajouter ou enlever quoi que ce soit. L’esprit qui se demande ce qu’il reste si nous nous accrochons pas aux pensées ou que nous observions notre expérience ne peut pas découvrir la richesse de l’ouverture du simple fait d’être. Il nous faut regarder directement dans nos pensées, dans notre esprit affairé pour découvrir le refuge intérieur de l’espace, et ainsi nous découvrirons l’esprit lumineux. Heureusement, ceux qui nous ont précédé ont procédé ainsi, nous l’ont montré par des instructions et nous ont donné le courage de faire de même.
Transformer les habitudes douloureuses par la pleine conscience ouverte
Alors que l’ego est le résultat de la déconnexion, la pleine conscience elle même est la vraie connexion. La conscience directe et nue est décrite comme le ciel, et la chaleur de cette conscience dissous l’identité solidifiée de souffrance de la même manière que le soleil fait fondre la glace. Donc chaque fois que vous ressentez la souffrance de vous sentir déconnecté de vous même, ouvrez vous à cette souffrance et soyez avec elle. Accueillez la souffrance avec une présence qui est complètement ouverte, et le plus important, qui ne juge pas.
Pouvez-vous être ouvert avec votre souffrance – calme, silencieux, spacieux? Il n’y a rien de mieux que la pleine conscience ouverte pour transformer la douleur et cet outil est à l’intérieur de vous en ce moment même. La méthode pour transformer la souffrance en chemin de libération n’a pas de d’aspect conceptuel, c’est simplement être ouvert. Dans la pleine conscience ouverte, tout est traité. Il n’y a pas de business non terminé.
Une autre belle chose à propos de la pleine conscience ouverte est qu’elle est comme une lumière. Une lumière ne reconnaît pas l’histoire de l’obscurité – aussi longue, aussi intense, aussi complexe que l’obscurité puisse être. La lumière illumine simplement l’obscurité. Comme le soleil, elle n’est pas sélective, et au moment où elle brille, l’obscurité est balayée. Au moment même où vous êtes pleinement conscient, vos tendances négatives sont dissipées.
Trouver la porte la plus proche
Le calme, le silence et l’esprit spacieux nous amènent au même endroit – la pleine conscience ouverte. Prenez refuge en passant par une porte particulière : une par la porte du corps, une autre par la porte de la parole, une autre par la porte de l’esprit. Une fois que vous êtes arrivé, la porte par laquelle vous êtes entré n’a plus d’importance. La porte est seulement importante seulement si vous êtes perdu. Si vous êtes perdu du coté Est de la montagne, alors il est préférable de trouver le chemin Est car c’est celui qui est le plus proche de vous. Quand nous voyageons par avion, l’hôtesse nous rappelle toujours que « la sortie la plus proche est juste derrière vous ». L’entrée la plus proche est juste ici, à l’intérieur de vous. La tension dans votre cou ou vos épaules peut être votre entrée la plus proche. Votre bavardage intérieur fait de critiques peut être votre entrée la plus proche. Votre esprit qui doute et qui hésite peut être votre entrée la plus proche. Mais souvent nous ne voyons pas les opportunités qui sont juste en face de nos yeux et nous prenons la route la plus lointaine possible. C’est assez intéressant de voir combien de fois nous ne reconnaissons pas l’importance du chemin le plus proche
Si la pleine conscience ouverte est si simple, et si n’importe quel moment de distraction, d’irritation, ou de colère est notre porte, pourquoi nous nous tournons pas vers notre inconfort et découvrons ainsi une vérité plus profonde ? Nous sommes simplement pas très familiers avec l’ouverture et nous ne croyons pas que cela soit suffisant. Tourner son attention vers l’intérieur semble être la plus facile des choses à faire, cependant nous ne le faisons pas.
Une ordonnance pour le Refuge Intérieur
Comment est-ce possible de devenir plus familier avec le refuge intérieur? Si nous sommes malades et que l’on nous a donné une ordonnance pour des médicaments, qui, nous a-t-on dit ,sont absolument nécessaires pour notre guérison et notre bien-être, nous sommes motivés à prendre ces médicaments. Peut-être devrions nous penser à nous tourner vers le refuge intérieur en tant que prise de médicament, ce qui nous libérera de notre habitude à nous déconnecter de la source notre être. Vous avez trois pilules à prendre : la pilule de calme, la pilule de silence et la pilule de l’esprit spacieux. Commencez par prendre au moins trois pilules par jour. Vous pouvez choisir quand prendre du calme, du silence ou de l’esprit spacieux comme médicament. En fait, si vous êtes attentif, ce sont les opportunités qui vous choisiront. A ce moment précis dites « merci, agitation, tu m’as rappelé de prendre une pilule de calme » Inspirez lentement et tournez vous vers votre agitation en vous ouvrant. Le calme est là, juste au milieu de votre agitation. Ne vous laissez pas être distrait et ne rejetez pas ce moment, en pensant que vous essayerez de trouver la calme plus tard ou dans un autre endroit. Découvrez le calme résidant au milieu de votre agitation.
Le moment où vous percevez de la complainte dans votre voix, vous pouvez reconnaitre cela comme étant le bon moment pour prendre une pilule de silence. Que faites-vous ? Dirigez vous vers vos complaintes. Soyez ouvert. Entendez le silence à l’intérieur même de votre voix. Le silence est indissociable de votre voix parce que le silence est la nature même du son. Ne cherchez pas le silence en rejetant le son. C’est pas possible. De la même manière ne cherchez pas le calme en rejetant le mouvement.
C’est la même chose avec la porte de l’esprit. Quand votre esprit devient dingo avec les pensées, prenez une pilule d’espace. Rappelez-vous, ne cherchez pas l’espace en rejetant vos pensées – l’espace est déjà là. C’est important de faire cette découverte et de la faire encore et encore. La raison pour laquelle vous ne réalisez pas cet état spacieux, c’est parce qu’il est plus proche que vous le croyez.
Voilà donc mon ordonnance. Puisse la médecine du calme, du silence et de l’esprit ouvert et spacieux libérer la souffrance expérimentée à travers les trois portes du corps, de la parole et de l’esprit – et faisant ainsi, puissiez-vous en faire bénéficier de nombreuse personnes grâce à l’infinité de qualités positives qui deviendront alors disponibles.
Tenzin Wangyal Rinpoche