A toi - Kodo Sawaki

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chercheur
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1. A toi qui ne peux pas t’empêcher de te préoccuper de la façon dont les autres te voient

Tu n’oses même pas lâcher un seul pet en présence d’un autre. Chacune et chacun d’entre nous doit vivre sa propre vie. Ne perds pas de temps à déterminer qui est le plus talentueux.
Les yeux ne disent pas: « Bien sûr que nous sommes inférieurs, mais nous voyons mieux. »
Les sourcils ne répondent pas, « Bien sûr, nous ne voyons rien, mais nous sommes plus haut. »
Vivre le dharma du Bouddha signifie accomplir sa fonction complètement sans savoir qu’on le fait. Une montagne ne sait pas qu’elle est grande. La mer ne sait pas qu’elle est large et profonde. Chaque chose dans l’univers est agissante sans conscience de l’être.
Le chant de l’oiseau et le rire de la fleur apparaissent naturellement, complètement indépendamment de la personne assise en zazen, au pied de la falaise.
L’oiseau ne chante pas en l’honneur de la personne en zazen. La fleur ne fleurit pour émerveiller la personne avec sa beauté. Exactement de la même façon, la personne ne s’assoit pas en zazen afin d’obtenir le satori. Chaque être vivant réalise tout simplement le soi, par le soi, pour le soi.
La religion signifie vivre sa propre vie, complètement fraîche et nouvelle, sans se laisser avoir par personne.
Eh! Qu’est ce que tu regardes? Ne vois-tu pas qu’il s’agit de toi ?
Le trou du cul n’a pas besoin d’avoir honte d’être le trou du cul. Les pieds n’ont pas de raison de se mettre en grève, simplement parce qu’ils sont des pieds. La tête n’est pas ce qu’il y a de plus important, et le nombril n’a pas besoin d’imaginer qu’il est le père de toutes choses.
C’est bizarre que les gens regardent le président comme une personne particulièrement importante. Le nez ne peut pas remplacer les yeux et la bouche ne peut pas remplacer les oreilles.
Tout a sa propre identité, insurpassable dans tout l’univers.
Des enfants ont attrapé une souris et maintenant elle se tord dans le piège. Ils prennent plaisir à regarder la façon dont elle se gratte le nez jusqu’au sang et comment elle s’arrache la queue. En fin de compte ils vont la jeter en pâture au chat.
Si j‘étais à la place de la souris, je me dirais, « Vous satanés humains, vous ne vous amuserez pas avec moi! » Et je m’assiérai simplement en zazen…

source : http://racinesdelapresence.com/reseau/a ... do-sawaki/
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jules
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Ha ha oui, notre véritable nature s'exprime au delà de cette infime conscience que nous avons de nous-mêmes.

Il me semble au contraire que cette conscience s'élargit lorsqu'elle se trouve dans le regard que nous portons sur les autres.

En effet, l'autre garde toujours d'une certaine manière l'entièreté de son mystère de par cette altérité, là ou au contraire nous nous évertuons à essayer vainement de nous connaître nous-mêmes, ne faisant par là que limiter ce que nous sommes à ce que nous pensons être, c'est à dire à une somme infime d'informations.

Cela pour dire que d'une certaine manière, notre expérience de la connaissance est bien moins complète lorsque nous le faisons au travers d'une somme d'informations partielles que lorsque nous abordons en le considérant dans sa globalité, un mystère resté entier.
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chercheur
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Moi, le ton m'a un peu énervé au début.

Mais hormis ça, je crois qu'il s'adresse aux complexés. Aux personnes qui se comparent toujours aux autres. Se sentant soit supérieur ou inférieur. Il nous dit, à sa manière si poétique, que chaque chose à sa propre valeur et que rien ne peut être comparé en quelque sorte. Le petit boulon d'un avion à réaction est aussi important que les ailes de ce même avion par exemple.

Il nous encourage aussi à vivre notre propre vie pleinement, en dépit des situations tourmentées, et que parfois la meilleure manière de les "combattre", c'est juste s'asseoir. Même dans la cage de notre propre souffrance, on peut faire volte-face et continuer à pratiquer, car ce moment peut être le dernier.
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