La simplicité

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jules
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Ca pourrait s'intituler "Un grain de riz sur l'autel". :)
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Zopa2
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:)

Ce qu'il y a de bien, c'est que ça marche aussi avec un .... petit pois.
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Circé
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Un radis..................
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chercheur
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Etudiant : Est-ce pour une raison particulière que nous frappons la cloche au moment où l'on chante la première syllabe de Monmon issai no kyo?

Suzuki roshi: Frapper la cloche veut dire produire un bouddha indépendant, un bouddha après l'autre. Gong. Bouddha. Un bouddha indépendant apparaît. Gong. Un autre bouddha indépendant apparaît. Quand le bouddha suivant apparaît, le bouddha précédent disparaît. Donc coup après coup, à mesure que vous frappez, vous produisez bouddha après bouddha. Telle est notre pratique.

Extrait de La source brille dans la lumière, ed Albin Michel

Note : Monmon issai no kyo, un vers du Sandokai, en entier Mon mon issai no kyō ego to fu ego to qui est traduit par Tous les objets des sens sont en interaction et pourtant ne le sont pas
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jules
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Question :

Peut-on dire que le tigre, le chat, les animaux en général vivent le vrai zen?

Réponse (T.Deshimaru) :

Oui, les animaux vivent le vrai zen. Puisque les animaux sont comme cela, l'homme doit être en progrès par rapport à eux. Les pigeons sont très simples, très paisibles, pas du tout compliqués, Parfois, vous devez suivre la vie des animaux, mais vous devez aussi vous servir de votre cerveau frontal. Les Européens aiment être tout d'un côté ou tout de l'autre (...)

http://www.zen-deshimaru.re/deshimaru/q ... re-zen.php
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chercheur
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Jules a écrit :
Question :

Peut-on dire que le tigre, le chat, les animaux en général vivent le vrai zen?

Réponse (T.Deshimaru) :

Oui, les animaux vivent le vrai zen. Puisque les animaux sont comme cela, l'homme doit être en progrès par rapport à eux. Les pigeons sont très simples, très paisibles, pas du tout compliqués, Parfois, vous devez suivre la vie des animaux, mais vous devez aussi vous servir de votre cerveau frontal. Les Européens aiment être tout d'un côté ou tout de l'autre (...)
je pense que tout le monde a eu cette réflexion en regardant son chat ou son chien vivre, s'étirer, ou se prélasser au soleil. Comme disait Deshimaru, ils suivent l'ordre cosmique, naturellement, automatiquement. C'est vrai qu'ils ne se posent pas beaucoup de questions, et surtout pas métaphysiques !!!

Merci jules, on devrait plus souvent s'inspirer de nos animaux de compagnie (living guru inside !)
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Zopa2
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" L'homme est un animal métaphysique". Je ne sais plus de qui est cette phrase.

Les animaux ne se posent pas de questions métaphysiques. En cela, ils sont simples et vivent naturellement.
Les hommes, eux, s'en posent beaucoup, peut-être parce qu'ils ont peur de mourir et de disparaître. Et il arrive qu'ils se fassent la guerre les uns aux autres, en raison d'opinions métaphysiques différentes.

En ce qui me concerne, je " bloque" sur les questions métaphysiques, comme si je me retrouvais devant un mur noir.
Même si le bouddhisme est avant tout une pratique, une expérience à vivre, il est aussi un édifice conceptuel à l'architecture précise. Pour le voir, il n'y a qu'à consulter l'immense corpus de textes ( les Trois Corbeilles, et les centaines de commentaires indiens, tibétains, chinois, japonais, vietnamiens, nangpaiens ;-) , et j'en oublie sûrement).

Cet édifice conceptuel est soutenu par des "murs porteurs conceptuels", qui sont eux-même souvent des sujets métaphysiques : y a t il quelque chose après la mort ? Si oui, qu'est-ce qui se passe après ? Qu'est-ce qui passe d'une vie à l'autre ? Où va t-on ? Comment seront mes vies futures si j'agis comme ceci ou comme cela ? Et les réponses traditionnelles viennent, sur la réincarnation, la renaissance, la théorie du karma, celle des six mondes (des enfers jusqu'au monde des dieux), etc. Ceux qui y croient pratiquent pour améliorer leurs vies futures (cf. le bouddhisme populaire). Ceux qui sont sceptiques (ni acceptation ni rejet) avouent en fait leur ignorance naturelle sur ces sujets. Ceux qui n'y croient pas sont définis comme des matérialistes, au sens philosophique du terme.

Cela fait bien longtemps que je me pose ces questions (30 années...) et je pense que si je passais le reste de ma vie à y penser, je n'en serai finalement guère plus avancé. Car en face, toujours cet épais mur noir de la métaphysique, toujours ces questions insolubles. Alors maintenant, je lâche prise. La vie est courte. Seul le présent compte vraiment, et je souhaite redécouvrir la simplicité de ces instants qui passent.

En cliquant sur le lien, donné par Jules, je suis tombé sur des échanges des questions-réponses entre Deshimaru et des disciples. J'ai eu la surprise de constater sa position sur les questions métaphysiques. Sa vision du karma et de ce qui se passe après la mort ne semblent pas en accord avec l'orthodoxie bouddhiste. Il dit aussi que ce sont des questions insolubles et inutiles. Je ne sais pas si sa vision singulière est juste la sienne propre, ou bien si elle reflète en effet ce qu'en pense la tradition zen en général ?
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chercheur
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je n'ai pas lu les réponses à ses questions métaphysiques (tu peux faire un copier-coller peut-être si tu veux qu'on détaille).

Mais ce qui est sûr c'est que le Bouddha refusait de répondre à certaines questions
Elle applique son esprit à mauvais escient des manières suivantes: 'Est-ce que j'existais dans le passé?', 'Est-ce que je n'existais pas dans le passé?', 'Qui étais-je dans le passé?', 'Comment étais-je dans le passé?', 'Dans le passé, ayant été qui, que suis-je devenu [ensuite (dans une existence ultérieure)]?',{2} 'Est-ce que j'existerai dans le futur?', 'Est-ce que je n'existerai pas dans le futur?', 'Qui serai-je dans le futur?', 'Comment serai-je dans le futur?', 'Dans le futur ayant été qui, que deviendrai-je [ensuite (dans une existence ultérieure)]?' Ou sinon, il est intérieurement perplexe au sujet du présent, des manières suivantes: 'Est-ce que j'existe?', 'Est-ce que je n'existe pas?', 'Qui suis-je?', 'Comment suis-je?', 'D'où cet être provient-il?', 'Où ira-t-il?'.

Chez celui qui applique ainsi son esprit à mauvais escient, l'une de ces six vues apparaît. La vue: 'J'ai un ego' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je n'ai pas d'ego' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je perçois l'ego au moyen de l'ego' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je perçois le non-soi au moyen de l'ego' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je perçois l'ego au moyen du non-soi' lui apparaît vraie et sûre. Et alors il a la vue: 'C'est mon ego qui parle, ressent et fait l'expérience ici et là des conséquences des actions bénéfiques ou malsaines; et mon ego est permanent, stable, éternel, il n'est pas par nature voué au changement, et il durera ainsi une éternité'.

Ceci, bhikkhous est appelé s'en remettre aux vues, c'est le taillis des vues, le maquis des vues, la contorsion des vues, le titubement des vues, l'entrave des vues. Entravé à l'entrave des vues, une personne ordinaire sans instruction ne peut échapper à la naissance, au vieillissement-et-mort, au chagrin, aux lamentations, aux douleurs, aux afflictions mentales et à la détresse; je déclare qu'elle n'échappe pas au mal-être.
http://www.buddha-vacana.org/fr/sutta/m ... mn002.html

voir aussi : https://en.wikipedia.org/wiki/The_unanswered_questions
ted

Le bouddhisme devient simple quand on suit la marche à suivre suivante :
  • On fait les expériences d'éveil d'abord.
    On en discute après.
C'est la position du Zen.

D'ailleurs, de nombreux pratiquants Zen sont totalement incultes en matière de bouddhisme. Mais ils sont bien avancés sur la Voie. Il suffit de les observer pour s'en apercevoir.

- Suivre cette règle simple de "l'expérience d'abord" permet de ne pas trop dériver dans les discussions. Car chacun sait de quoi on parle.

- Ensuite, ça évite les conflits trop intenses. Parce que pour faire les expériences d'éveil, il est nécessaire d'avoir stabilisé le calme mental et d'avoir éradiqué quelques kilesas, dont les plus fréquentes sont : avidité, aversion, orgueil et envie.

- Troisièmement, bien qu'ayant des échanges verbaux, les pratiquants savent qu'ils parlent de choses vécues et qu'ils vont, au final, prolonger leurs propos dans une pratique. Ce sont donc des échanges qui ne débouchent pas sur un bavardage stérile.
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