Re: Paraboles Zen
Publié : 19 novembre 2016, 23:13
Ni faire, ni ne pas faire ?Davi : Alors il n'y a rien à faire ?
Ni faire, ni ne pas faire ?Davi : Alors il n'y a rien à faire ?
Et toi, qu'en penses-tu de cette goutte d'eau ? En disant que "tout existe pour tout", que tout existe en potentiel, c'est comme si tu transformais l'océan en gouttes d'eau alors que l'océan n'existe pas de cette manière.Compagnon a écrit :1 goutte d'eau existe t'elle, doté d'une identité propre et séparée du reste, au milieu de l'océan ?
Cette goutte d'eau, ou fixe tu ses limite physique au sein des milliards de gouttes qui l'entourent ? Peut être elle immuable d'une seconde à l'autre ?
C'est mon regard qui fait exister Davi, ou le regard d'un autre. Mais si tu enlèves le regard, toi tu continues à faire exister Davi, puisque tout existe pour tout. Crois-tu que la foudre existe pour la pierre qui la fait exploser ? La pierre n'en a rien à faire parce qu'elle ne dispose pas du regard qui la ferait exister pour elle. Avant, après d'être frappé par la foudre, aucune pierre. C'est le regard qui fait exister la pierre et la foudre.Compagnon a écrit :Examine toi Davi et cherche dans ton corps qu'est ce qui est Davi, ou est Davi. Dis moi si tu trouve quelque par "Davi" dans ton corps Quelque chose qui en soi puisse être qualifié de "Davi", un composant bien spécifique qui est "Davi" à lui tout seul.
Non, elle est immuable dans le temps présent.Compagnon : 1 goutte d'eau existe t'elle, doté d'une identité propre et séparée du reste, au milieu de l'océan ?
Cette goutte d'eau, ou fixe tu ses limite physique au sein des milliards de gouttes qui l'entourent ? Peut être elle immuable d'une seconde à l'autre ?
« L’hiver ne devient pas le printemps. L’hiver est l’hiver et le printemps est le printemps. »
De la même manière, une bûche dans un feu ne devient pas cendres. Il y a d’abord l’état de bûche et ensuite l’état de cendres.
http://www.bouddhisme-france.org/archiv ... 081019.htm
Je suis d'accord pour dire que si nous voulons dialoguer et nous entendre nous devons user de conventions, mais nous avons tendance à confondre conventions et réalité. La réalité ne sont pas les conventions. Il m'arrive régulièrement de marcher sur la plage; cependant lors de cette marche j'ai beau chercher une plage véritable, je ne la trouve pas. La plage est une convention. Des personnes vont dire qu'il y a réellement une plage en dehors de la convention, qu'il y a quelque chose derrière qui est une vraie plage et permet cette convention. Eh bien je pense que cette manière de voir est encore une vision en soi des apparences. Si je devais illustrer cette idée : imagine être dans une cave, il n'y a pas de lumière, tout est noir. Tu disposes d'une lampe torche que tu allumes et tu diriges le faisceau vers le noir. Des tas d'objets apparaissent en balayant ce noir avec le faisceau de lumière. Eh bien la conscience agit de même, balayant le vide devant elle, les choses apparaissent. Mais sans le faisceau de lumière, sans cette conscience qui balaye le vide, rien. Inutile de chercher quelque chose qui existerait en dehors de ce faisceau.Compagnon a écrit :c'est comme si tu transformais l'océan en gouttes d'eau alors que l'océan n'existe pas de cette manière.
Développe je ne comprend pas vraiment. On peut voir les choses à différents niveaux de perceptions, ce que j'appelles des grilles de lecture de la réalité coexistante et ne s'excluant pas les unes les autres. D'une certaine façon, d'une certain façon de voir on peut trouver que l'océan est composé d'un nombre très vaste de gouttes d'eau se touchant les unes les autres, on peut dire aussi que l'océan n'est au fond qu'une énorme goutte d'eau, on peut même dire que "goutte" et "eau" ne sont que des concept "vides", etc... on peut regarder une goutte d'eau et l'océan et les décrire sous différents angles. On doit bien faire avec du langage conventionnel de temps à autres Le Bouddha n'a pas eu le choix, il a bien du en user aussi la très large majorité du temps.
Je vais prendre un autre exemple. L'horizon. Penses-tu que l'horizon possède sa propre existence ?
Crois-tu que la foudre existe pour la pierre qui la fait exploser ?
Là aussi la question me semble... confuse. Tu veux dire une forme de "prédestination" ? Que cette pierre çi avait de tout temps été programmée pour être ici à cet endroit pulvérisée par cet éclair là ? C'est cette question que tu soulève ?
Tu mentionnes le "regard" : c'est le regard qui fait ceci , qui fait cela. Mais cela revient à donner une cause unique à la pierre : le regard de celui qui l'observe. Hors dans le dharma en principe rien n'a de cause unique. Pour que le regard de quelqu'un puisse se poser sur une pierre au bord d'un chemin il faut tout un tas d'innombrables conditions, que ce soit la présence de la personne qui regarde, la présence du chemin, de la pierre etc... Et la pierre comme le regard sont le fruit de conditions multiples.
Pour moi exister signifie exister pour. Toi tu voudrais faire exister ce quelque chose pour toutes les autres choses. Mais de quelles choses tu parles exactement ? Qui va dire que des choses existent et que d'autres n'existent pas ? Qui va dire qu'il y a des milliards de gouttes d'eau dans l'océan ou qu'il n'y en a aucune, à part la convention ?De plus "exister" là aussi... quel sens donne tu à ce mot là ?
C'est important de retirer toute trace de soi la plus subtile qui soit si notre idéal est l'état de pure illumination d'un Bouddha. Tant qu'il y a la moindre trace de soi il n'y a pas de libération totale possible. Peut-être que se libérer d'une saisie du soi grossière suffit pour se libérer de sa propre souffrance, mais cela ne suffit pas pour libérer les autres de la souffrance (état d'illumination du Bouddha qui guide les êtres vers la cessation de leur souffrance). C'est la vision du mahayana.Et là encore je ne suis pas certain qu'il soit utile de se poser toutes ces questions pour se libérer de la souffrance. En quoi des réponses nous seraient utiles ?