Paraboles Zen

Compagnon

La femme qui obtint la Loi

Une femme très croyante demanda à un vieux moine de lui expliquer la Loi. Celui-ci en était incapable et il se sauva pendant que la femme de concentrait en fermant les yeux pour mieux l’entendre.
Ainsi, quoique n’entendant rien, en restant attentive et par la force de sa concentration, elle obtint de réaliser la Loi.

Guérir le bossu

Un homme qui était bossu avait prié un médecin de le guérir. Le médecin le frotta avec du beurre ; il le mit entre des planches, puis il pressa de toutes ses forces. Il ne s’aperçut pas qu’au même moment les yeux du bossu lui sortaient de la tête.
Il en est ainsi de ceux qui veulent guérir les autres sans tenir comptes de l’ensemble et sans sagesse.

Tirés de Paraboles et Contes du Bouddha, éditions Sully.
Compagnon

Une vie inutile

Un fermier était devenu si vieux qu'ils ne pouvait plus participer à la récolte des champs. Alors il restait à longueur de journée assis sous le porche. Son fils, qui travaillait toujours aux champs, levait la tête de temps à autres et voyait toujours son père assis au même endroit.

« Il n'est plus d'aucune utilité », pensait le fils en son for intérieur, « Il ne peut plus rien faire ! ».

Un jour, le fils au comble de la frustration, fabriqua un cercueil en bois, le traîna jusqu'au porche, et demanda à son père de se mettre dedans.

Sans dire un mot, le père monta dedans. Après avoir refermé le couvercle, le fils tira le cercueil en bordure de la ferme, là ou il y avait une haute falaise.

Alors qu'il s’apprêtait à le laisser tomber, il entendit un léger « toc-toc » venant de l'intérieur du cercueil. Il l'ouvrit. Toujours étendu paisiblement à l'intérieur, le père regardait son fils.

« Je sais que tu t'apprêtes à me jeter par dessus le bord de la falaise, mais avant que tu le fasses, puis je te faire une suggestion ? ».

« Laquelle? » répondit le fils.

« Jette moi du haut de la falaise si tu veux », dit le père. « Mais conserve ce cercueil de bois de bonne qualité. Tes enfants pourraient en avoir besoin. »



Travailler très dur.

Un étudiant en arts martiaux se rendant auprès de son maître, dit très sérieusement :

« Je suis on ne peut plus dévoué dans l'étude de votre technique de combat. Combien de temps me faudra t-il pour la maîtriser ? »

Le maître répondit avec désinvolture « 10 ans ».

Impatient, l'étudiant répondit :

« Mais je veux la maîtriser plus vite que cela. Je travaillerais très dur. Je pratiquerais tous les jours, 10 heures par jours et plus si nécessaire. Combien de temps cela prendra t-il alors ? »

Le maître réfléchit un moment, « 20 ans ».



On ne peut pas voler la Lune

Ryokan, un maître Zen, vivait une vie simple, dans une petit cabane au pied d'une montagne. Une nuit, un voleur visita la hutte pour découvrir qu'il n'y avait rien à voler.

Ryokan se retourna et le surpris.

« Vous avez du parcourir un long chemin pour me rendre visite » dit-il au rôdeur, « et vous ne devez pas repartir les mains vides. S'il vous plaît, prenez mes vêtements en cadeau ».

Le voleur, était stupéfait. Il prit les vêtements et s'échappa.

Ryokan s'assit, nu, regardant la Lune. « Pauvre homme » pensa t-il « J'aurais aimer pouvoir lui donner cette magnifique Lune. »
Compagnon

L'autre coté

Un jour, un jeune bouddhiste sur le chemin du retour à la maison atteint les rives d'une large rivière. Regardant désespérément l'ampleur de l'obstacle devant lui, il se mit à méditer des heures durant sur la manière dont il pouvait franchir un obstacle si grand.

Alors qu'il s’apprêtait à abandonner cette occupation pour reprendre son voyage il vit un grand maître de l'autre coté de la rive. Le jeune bouddhiste héla le maître :

«Oh sage, pouvez-vous m'indiquer comment passer de l'autre coté de cette rivière ? »

Le maître réfléchis un moment, regarda en amont et en aval de la rivière et lui répondit :

« Mon fils, tu es de l'autre coté ! ».


Le moment de mourir

Ikkyu, le maître Zen, était déjà très intelligent quand il était enfant. Son maître avait une tasse à thé de grande valeur, une pièce d'antiquité rare. Ikkyu en vint à casser cette tasse et était très embarrassé. Entendant les pas de son maître, il dissimula les morceaux de la tasse derrière lui. Quand le maître apparu, Ikkyu demanda :

« Pourquoi faut-il que les gens meurent ? »

« C'est dans l'ordre naturel des choses », expliqua le veille homme. « Tout ce qui vit doit mourir un jour ».

Ikkyu présenta la tasse brisée, ajoutant :

« C'était le moment pour votre tasse de mourir ».


Esprit mobile

2 hommes se disputaient à propos d'un drapeau claquant dans le vent.

« Seul le vent bouge réellement » déclarait le premier.

« Non, c'est le drapeau qui bouge » prétendait le second.

Hors il se trouvait qu'un maître Zen passant par là entendit leur dispute et les interrompit :

« Ce n'est ni le drapeau ni le vent qui bougent » dit-il « C'est l'esprit qui bouge ».
Compagnon

Ça va passer

Un étudiant se rend auprès de son maître de méditation et dit

« Ma méditation est affreuse ! Je me sens si distrait, ou mes jambes sont douloureuses, ou j'ai constamment envie de dormir. C'est vraiment affreux ! »

« Ça va passer », répondit prosaïquement l'enseignant.

Une semaine plus tard, l'étudiant revint voir son enseignant :

« Ma méditation est merveilleuse ! Je me sens si conscient, en paix, vivant ! C'est tout simplement merveilleux ! »

« Ça va passer » répondit prosaïquement l'enseignant.


Suspendu

Un jour, marchant parmi la nature sauvage, un homme tomba nez à nez avec un tigre méchant. Il se mît à courir mais atteignit rapidement le sommet d'une falaise. Désespérant de pouvoir se sauver, il entreprit d'escalader une plante grimpante suspendue au dessus du précipice mortel.

Alors qu'il était ainsi suspendu, deux souris sortirent d'un trou dans la falaise et commencèrent à grignoter la plante.

Soudain, l'homme remarqua sur la plante une grappe de fraises sauvages. Il l'arracha et la porta à sa bouche. Elle était incroyablement délicieuse !

flower_mid
ted

Compagnon a écrit :
19 mai 2017, 11:33
Suspendu

Un jour, marchant parmi la nature sauvage, un homme tomba nez à nez avec un tigre méchant. Il se mît à courir mais atteignit rapidement le sommet d'une falaise. Désespérant de pouvoir se sauver, il entreprit d'escalader une plante grimpante suspendue au dessus du précipice mortel.

Alors qu'il était ainsi suspendu, deux souris sortirent d'un trou dans la falaise et commencèrent à grignoter la plante.

Soudain, l'homme remarqua sur la plante une grappe de fraises sauvages. Il l'arracha et la porta à sa bouche. Elle était incroyablement délicieuse !

flower_mid
Est-ce que quelqu'un peut expliquer ce que représente symboliquement les éléments de l'histoire ?

Que représente le tigre ?
Que représente le précipice ?
Que représente la plante ?
Que représentent les deux souris ?
Et que représentent les fraises ?

Un pin's "Vive le zen !" sera envoyé au gagnant ! :) ::mr yellow::
Compagnon

J'ai le vague souvenir d'avoir lu un jour une histoire très semblable avec en effet une explication symbolique de chaque élément mais je ne me souviens plus ou. Il me semble bien en effet qu'il y en a une "officielle" d'explication.

Ca y est j'ai trouvé :

Apparemment c'est une parabole tirée d'un sutra du Bouddha.
Le thème est la condition humaine.
La vie humaine est fragile.
Le tigre c'est la mort , qui nous guette aussi bien en haut de la falaise qu'en bas (apparemment il y a aussi un second tigre en bas du précipice).
Chaque souris représente le temps, l'une les jours l'autre les nuits. Le temps qui s'écoule. Qui ronge le mince fil de notre vie.
Mais l'humain est aveugle a sa condition si fragile et préfère s'oublier en consommant des plaisirs sensuels immédiats.

Source : Coeur zen, esprit zen: Les enseignements du maître zen Ama Samy.

Y a même un koan du Maître Kyogen qui reprend cette parabole. On peut le mettre dans le file "koan" si on veut, il y a une petit interprétation avec.

Par ici le pin's !
ted

Pas si vite ! :mrgreen:
Et la plante ?
flower_left
Compagnon

La plante ou liane c'est le fil de notre vie, je l'ai dis. Celui que grignote les souris.
ted

Compagnon a écrit :
19 mai 2017, 12:18
La plante ou liane c'est le fil de notre vie, je l'ai dis. Celui que grignote les souris.
Mais non... Ça peut pas être ça...
C'est au moment où, désespéré, l'homme tente d'échapper au tigre, qu'il se décide à escalader la plante...
Désespérant de pouvoir se sauver, il entreprit d'escalader une plante grimpante suspendue au dessus du précipice mortel.
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jules
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La plante, c'est peut-être l'espoir. Quand elle se fait grignoter par les souris, l'espoir meurt, c'est alors que le gars comprend qu'il n'a plus qu'à cueillir le fruit, c'est à dire à vivre dans l'instant présent. :)
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