Je suppose que tu veux parler du Zen de l'AZI ? Auquel cas, peut-être conviendrait-il de le préciser, car le lecteur n'est pas toujours familiarisé avec les différentes écoles du Zen en France et pourrait faire des amalgames fâcheux.Yudo a écrit :l'essentiel du Zen français traite, je pense, non pas de la libération, mais de l'autoritarisme.
Victoria s'est contenté de relever des faits sans nuances, en tirant dans le tas, si j'ose dire. Il a fait un travail d'historien, en collectant des faits, comme s'il n'avait pas été impliqué alors qu'il est lui-même moine zen, rattaché à l'école Sôtô. Bien sûr, on pourra lui reprocher beaucoup de choses (et une partie du clergé nippon ne s'en est pas privé), mais son livre a le mérite d'exister et sans lui nous nous serions tous illusionnés sur les maîtres zen, en faisant d'eux des sortes d'icônes immaculées (ce qu'ils pouvaient par ailleurs être, au moins au plan du Nirmanakaya, mais ce n'était pas le sujet de Victoria et c'est heureux). Ce que je reprocherais à Victoria, pour ma part, mais peut-être n'est-il pas tout à fait responsable (car le lecteur l'est autant par son interprétation), c'est d'avoir montré une sorte de "maladie du Zen", alors que ça n'était que la maladie de ses maîtres (et encore...). En clair, le problème n'était pas le Zen mais les 2 premières Nobles Vérités. Et donc, si Victoria avait souhaité être objectif, il aurait dû parler non pas du "Zen en guerre" mais des maîtres zen pris dans le tourbillon du samsara, sans possibilité d'en sortir sinon d'apprendre aux soldats à tuer pour ne pas se faire tuer ou à mourir sans être envahi par la peur quand il n'y a plus que cette perspective pour eux. D'autres pourraient penser qu'ils auraient pu inciter à la révolte, à la désobéissance. Mais ceux-là n'y étaient pas et il est toujours plus facile de critiquer quand on n'est pas dans le problème que quand on est dedans.Yudo a écrit :De plus, comme je l'ai déjà dit, certaines outrances de Victoria ont un peu décrédibilisé le reste, car à mettre dans le même sac Yasutani qui était un authentique hystérique fascisant et Kôdô Sawaki, c'est fatalement se donner un coup de bêche sur les pieds
Quant à Yasutani, j'avoue que je ne connais de lui (en dehors de ce qu'en dit Victoria et quelques biographies lues sur le net) que le portrait élogieux de Kapleau dans son livre "les trois piliers du Zen". Kapleau n'était pas ce qu'on pourrait appeler un "fascisant", ni avant, ni après sa conversion au Zen (bien au contraire) et j'avoue avoir quelques difficultés à croire qu'il eût pu s'attacher à un maître "hystérique fascisant". Mais peut-être ne savait-il pas tout. Moi non plus, d'ailleurs.