C'est-à-dire que, et je sais que j'en remets ainsi une couche sur ce que je crois être l'imposture de l'AZI, il y a une tendance REELLE (au de là des protestations verbales de principe) à nier "le besoin de l'effort juste" et de la nécessité du doute chez une majorité de deshimaristes.Dumè Antoni a écrit :Et bien j'apprécie ton dernier post, moine Kaïkan, car j'y vois un réel esprit d'ouverture qui m'éclaire sur le sens de ton action et de ta certification, ainsi que celle de Yudo et des autres qui se sont inscrits dans cette discipline. Je ne comprenais pas trop le sens de votre pratique — qui est loin d'être la mienne (laquelle est peut-être rigide, si vous voulez, et qui est orientée différemment) — avant cela car je n'y voyais que la volonté de nier le besoin de l'effort juste, dans le sens de l'OS, lequel, avec de la volonté (de la détermination), de la foi et du doute, permet d'atteindre la Compréhension Juste. Je suis peut-être stupide de ne pas avoir eu cette Compréhension spontanément — et peut-être que tous les moines qui se sont enfermés pendant des années dans un monastère le sont aussi. Si c'est cela, je ne m'en offusque pas ; c'est mon karma et c'est le leur.
Je soupçonne qu'une partie de cette dérive vient de la fascination excessive pour le monde des samuraïs (dit de façon moins romantique: des militaires), avec son lot de dureté, d'insensibilité à la souffrance d'autrui et de prétention hautaine, confondues avec l'équanimité qui est, en fait, toute autre chose!!!
Il y a quelque chose de subtil dans la différence entre une posture de Zazen droite, mais souple et libre, et la posture pratiquée dans une majorité de dojos deshimaristes, tendue et rigide, et qui fait croire erronément aux participants qu'il s'en dégage de "l'énergie". Un regard superficiel pourrait faire croire qu'il s'agit de la même chose, mais un minimum d'expérience montre qu'il n'en est rien, et le résultat est à la hauteur. Les personnes qui pratiquent cette posture rigide et tendue, à qui on fait croire que c'est "zazen", finissent par être contaminées par cette rigidité, et lorsque le sort veut qu'elles découvrent autre chose, il leur faut de nombreuses années pour se défaire de leur mauvais pli.
Encore une fois, et les artisans et les musiciens le savent bien, il est plus difficile de se défaire d'une mauvaise habitude que de se former à une bonne.