Taisen Deshimaru : la vanité de la recherche spirituelle

Jean

Lausm a écrit
Pas de panique, Jean, je pense que ce que Deshimaru a dit était très contextuel...
Oui, mais quand même, à mon age, une telle émotion, ce n'est pas bon! :D
ted

Jean a écrit :Les gens qui écoutaient Deshimaru avaient fait de la recherche spirituelle pour arriver à lui. Et Déshimaru dit "Stop! Vous avez trouvé, ne cherchez plus". A ce moment là, je trouve les Jésuites plus ouverts. Ils ont étudié le Bouddhisme, l'Hindouisme, la religion musulmane, tout en gardant leur foi Catholique.etc
Si les Jésuites se spécialisent dans l'étude des autres spiritualités pour, au final, mieux connaitre leurs faiblesses et les abattre, je ne sais pas si c'est de l'ouverture d'esprit...

Sinon, il faut sans doute replacer les propos de Maitre Deshimaru dans le contexte du Japon d'après-guerre. Un bouddhisme essoufflé, où les rituels se sont figés en une sorte de service social. Où les moines ne méditent plus guère. Dans ce contexte là, il était urgent de retrouver le souffle frais du Zen, avec l'esprit du Zen, indépendant des sutras, indépendant de la lettre et par voie de conséquence, indépendant d'une recherche spirituelle ?
Jean a écrit :
Lausm a écrit :Pas de panique, Jean, je pense que ce que Deshimaru a dit était très contextuel...
Oui, mais quand même, à mon age, une telle émotion, ce n'est pas bon! :D
lol :D T'es trop cool Jean ! <<metta>>
lausm

Jean a écrit :Lausm a écrit
Pas de panique, Jean, je pense que ce que Deshimaru a dit était très contextuel...
Oui, mais quand même, à mon age, une telle émotion, ce n'est pas bon! :D

Quand même, à ton âge, une telle émotion
S'absorbe dans la réalisation!
Freelion

Le premier bouquin sur "le bouddhisme" que je m'etais acheté y a un bail, c'était "la pratique du zen" de deshimaru,
un peu "trop accès" a mon gout sur "la posture zazen" (surtout qu'on peut pas y rester toute la journée ;)), mais j'ai aimé
son approche "brut de decoffrage", le genre de gars qui fait pas dans le détail ni l"hypocrisie; la franchise d'un ikkyu ou d'un milarepa à sa façon surement;
D'ailleurs, il fait a sa façon du free style, vu qu'il emploi des mots "non bouddhistement correct" :mrgreen: en parlant d'être "notre propre dieu, notre propre bouddha", notre nature éternelle cosmique etc;
Bref, loin des "grenouilles de bénitiers" des religions officielles;
Et d'ailleurs dans le zen, même s'il y a une tradition de transmission de maitres à disciple, on y dit aussi, que la vérité ne se trouve que par soi même;
et "Si tu rencontres le bouddha, tues le"
Ce qui pour moi signifie, au delà du concept "freudien" (et très controversé et faux d'apres moi) de "tuer le père",
il s'agit pour moi, de "tuer le concept de maitre, de dieu, ou d'un illusoire bouddha "exterieur", bref tuer la dualité, les obsctacles, hierarchies et les illusions et entités qui s'y trouve (qui proviennent de l'égo), pour réaliser que nous sommes notre propre maitre, que nous somme le bouddha, l"éveil, et que "tout est un", dans le "nirvana cosmique" impersonnel
ted

N'empêche qu'en venant en occident, Deshimaru obéissait à son maître Kodo Sawaki...
Freelion

C'est qu'il n'avait encore réalisé sa vraie nature libre :mrgreen:
Katly

Jean a écrit :
Le bonheur

ne se trouve pas
avec beaucoup d'effort
et de volonté
mais réside là, tout près,
dans la détente et l'abandon.
Ne t'inquiète pas,
il n y a rien à faire.
Tout ce qui s'élève dans l'esprit
n'a aucune importance
parce qu'il n a aucune réalité.
Ne t'y attache pas.
Ne te juge pas.
Laisse le jeu se faire tout seul,
s'élever et retomber, sans rien changer,
et tout s'évanouit
et commence à nouveau sans cesse.
Seule cette recherche du bonheur
nous empêche de le voir.
C'est comme un arc-en-ciel
qu'on poursuit sans jamais le rattraper.
Parce qu'il n existe pas,
qu'il a toujours été là
et t'accompagne à chaque instant.
Ne crois pas à la réalité
des expériences bonnes ou mauvaises,
elles sont comme des arcs-en-ciel.
A vouloir saisir l'insaisissable,
on s'épuise en vain.
Dès lors qu'on relâche cette saisie,
l'espace est là, ouvert,
hospitalier et confortable.
Alors, profites-en.
Tout est à toi, déjà.
Ne cherche plus.
Ne va pas chercher
dans la jungle inextricable
l'éléphant qui est tranquillement
à la maison.
Rien à faire.
Rien à forcer.
Rien à vouloir.
Et tout s'accomplit spontanément...

Très beau. Jean, ne t'inquiètes pas. loveeeee Butterfly_tenryu Le bonheur c'est maintenant. loveeeee love2
J'en ai un petit extrait sous forme d'une citation : Le bonheur ne se trouve pas à force d'effort et de volonté, mais il est déjà là, dans le relâchement et la relaxation." sur une carte postale avec un joli bol, le tout encadré au dessus de mon coin thé dans la cuisine, près de la fenêtre sur le ciel. <<metta>>
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jules
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Chercher...c'est trouver la recherche.
La roue tourne, on est dans une phase où quelque chose manque.
Alors le manque fait partie de ce qu'on expérimente.
On verra peut être les pensées s'agiter, et on se dira peut-être qu'un nouvel agencement opère.
La stabilité est remise en cause, mais c'est comme marcher; vivre, c'est en quelque sorte marcher.
Pour rééquilibrer, après que le pieds gauche ait fait son pas, il faut employer son pieds droit, sinon on tombe.
Mais si on tombe, on se relève.
Vivre, c'est un peu comme être dos à un mur mobile qui nous pousserait en nous obligeant à marcher.
Souvent on voudrait s'arrêter, mais il faut continuer :
Lorsqu'on est face à un superbe paysage, au bout d'un moment, la nuit va tomber, il va commencer à faire froid peut être, ou la faim va nous appeler,
Alors il va falloir trouver un endroit chaud, et de quoi se sustenter, quitter notre contemplation .
Ce que les hommes veulent, c'est peut-être mourir, être enterrés au pied du mur qui cesserait son mouvement.
Mais l'immobilité de la vie c'est le mouvement, c'est accepter d'être poussé par le mur, dans l'expectative plus ou moins sereine de ce qui nous attends.
Lorsqu'on marche à la même vitesse que le mur alors celui-ci nous semble immobile.
Si le mur ne nous poussait pas, nous ne pourrions voir le beau paysage.
Et si la nuit tombe, nous savons que c'est parce que le jour doit se lever.
C'est pour cela qu'il y'a en définitive immobilité du jour et de la nuit, immobilité dans le mouvement,
Car si la nuit succède au jour et le jour à la nuit, tous deux sont de toute éternité le coucher et le levé du soleil.
Quand la terre se met à tourner très vite, alors on ne peut distinguer les deux.
C'est peut-être ce qu'entendait Dogen, lorsqu'il nous enjoignait de ne pas douter de la marche des montagnes.
C'est la vacuité de trouver et de chercher qui sont un.
Quand on doit chercher, lorsqu'on est appelé à le faire, la réalisation est là, dans la recherche.
Et quand on a devancé le mur, qu'on a couru un peu plus vite que lui, on peut prendre un moment pour s'arrêter et goûter au cercueil.
Mais le mur ne s'arrête pas, tôt ou tard, il faudra se remettre en marche.
Et puis, il y'a les passes murailles.
Si la vacuité était un poulet, qu'il cherche sa nourriture ou qu'il la trouve ne changerait pas sa nature de poulet.
Mais lorsqu'il cherche, c'est un poulet qui cherche et quand il trouve, c'est un poulet qui trouve.
Katly

Je me dis qu'il faut avoir confiance en son coeur qui cherche, qui aspire, c'est tout, le reste c'est superficiel, des renommées...etc
Jean

Lausm a écrit :
Quand même, à ton âge, une telle émotion
S'absorbe dans la réalisation!
Mmmm, bon! je ne préfère pas parler des absents. Pour garder un air énigmatique et ne pas perdre la face, je pourrais dire que l'émotion s'absorbe dans la vacuité de la réalisation :cool:

Je ne mentirais pas, à part que vacuité n'a pas du tout, dans ce cas, la signification Bouddhiste :D

Quand je vois lama Guendune, lama Yéshé, TWR, etc, et même le comportement de certaines personnes ordinaires, je me dis que le petit scarabée a bien glandé.

OK, j'ai une excuse, je viens de loin, mais c'est une mauvaise excuse. Mais je reconnais que ça va un peu mieux et le petit mieux est appréciable.

Heureusement! Merci Bouddha!
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