L'illumination

Jean

L'ego et le soi manquent autant d'existence inhérente l'un que l'autre et l'erreur est de s'identifier à l'un plus qu'à l'autre.

Il y a la boue de la vie quotidienne et les Himalayas. Etre fasciné par les HImalayas est encore un attachement et source de souffrance. Il s'agit de se sentir comme face aux Himalayas alors que l'on est immergé jusqu'au cou dans la boue de la vie quotidienne.(La vieille image du lotus)

Il y a beaucoup de fausses idées à propos de l'illumination qui peuvent éloigner le pratiquant de son expérience. Ce texte démystifie l'illumination.

Je préfère l'approche :

1 - Découvrir sa vraie nature

2 - Se connecter à sa vraie nature le plus souvent possible dans sa vie ordinaire et quotidienne.

3 - Considérer que ce n'est rien de spécial.

Je suis sur qu'il y a des gens qui n'ont étudié aucune spiritualité, rien pratiqué et qui font cet aller retour ego/soi, qui pensent que c'est juste un processus naturel et qui n'y collent aucun mot, aucun concept.

Peut être une personne qui a suivi un chemin spirituel devrait arriver à cette manière de voir le processus du passage ego/soi.

L'aller-retour soi/ego , non-dualité/dualité étant tout aussi naturel, n'ayant rien de plus spécial que le processus de l'iris de l'oeil qui se ferme quand la lumière est forte et qui s'ouvre quand celle-ci est plus faible.

Qui se rappelle le premier jour ou dans l'enfance on a marché pour la première fois sur ses deux jambes? Parfois encore on se met à 4 pattes "mais où donc ai-je mis mes chaussettes?"

Peut-être y a-t-il tous les jours des gens qui s'éveillent "Mais oui, bien sur!" et ensuite qui vaguent à leur occupation sans qualifier cette expérience, sans lui donner une valeur spéciale, qui voient cela comme une maturation naturelle, normale de leur personnalité dans le cours de leur évolution enfant, adolescent, adulte...
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jules
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Il est conforme à la nature de l'iris de se contracter lorsque la lumière est puissante.
Il est conforme également à sa nature de se dilater lorsque la lumière est faible.
Ce qui ne serait pas conforme à sa nature serait qu'elle se contracte lorsque la lumière est faible,
et qu'elle se dilate lorsque la lumière est forte.
La forte lumière est donc ennemie d'une Iris dilatée,
Et la profonde obscurité est ennemie d'une Iris contractée.

<<metta>>
Jean

jap_8

Soi/ego, Dualité/Non-dualité, Etre/Faire

S'il n'y a rien à faire, c'est conforme d'Etre
S'il y a à faire, c'est conforme de Faire

Le mot serait adéquation, harmonie avec la situation.

Si on lit l’œuvre et la vie St Thérese d'Avila, de Ramakrishna, de Milarepa, c'est magnifique, fantastique, exaltant... mais cela peut induire en erreur comme la notion d'expérience sacrée par rapport à l'expérience non-sacrée.

Il y a le poème de Ginsberg "Howl"où il dit (grosso modo) que tout est sacré. On pourrait en conclure que si tout est sacré, pas la peine de faire de la notion de sacré toute une histoire. Cela pourrait être appliqué à la notion d'illumination.

Si une personne porte tout au long de la journée une paire de chaussures trop petite, quand elle va enlever ses chaussures à la fin de la journée, elle va ressentir un énorme soulagement, elle écrira même peut-être un poème à ce sujet "Oh! mes pieds, orteils chéris qui respirez enfin dans l'espace infini..." mais une personne qui se sera déplacé dans une paire de chaussures confortables, quand elle enlèvera ses chaussures, peut être elle poussera juste un petit soupir, mettra ses tongs ou ses pantoufles et passera à autre chose.

Peut être pour l'illumination, c'est la même chose. Si on est dans une confusion très douloureuse, l'illumination est fantastique, mais si la personne est déjà claire, bien dans sa tête, bien dans son coeur, bien dans son corps, bien dans sa vie, (ça doit exister) l'illumination est un plus mais sans plus :D

PS Ce n'est pas mon cas, mais j'essaye de ne pas projeter mes limites sur les autres. Je suis passé par Ramakrisha, Milarepa, le "Waouh! c'est trop" devant une photo de lama avec un beau chapeau sur la tête, assis sur un trône élevé.

C'est Ch Namkhay Norbu qui a dit (Je ne me permettrai pas, j'ai reçu une excellente éducation) que dans l'état de présence, il n'y a aucune différence entre le Bouddha et un troupeau de porcs.

C'est un enseignement Dzogchen. Il s'apparente à l'enseignement Zen "Si vous rencontrez le Bouddha, tuez le" ou à cette histoire du maître Zen qui, pour se chauffer, a balancé une statue de Bouddha en bois dans le feu.

Mais des pratiquants théravada ou tantriques pourraient être choqués.

C'est un peu la progréssion Zen :

"Au début, les montagnes sont des montagnes, au milieu les montagnes ne sont plus des montagnes, à la fin les montagnes sont des montagnes""

On pourrait appliquer cette manière de voir à

"Marcher sur la terre, le Miracle de marcher sur la terre, marcher sur la terre".

Quand les montagnes ne sont plus des montagnes, quand on ressent le miracle de marcher sur la terre, c'est fantastique mais il faut savoir que c'est encore qu'une étape.

Mais la première étape et la troisième étape sont différentes quoiqu'elles soient "ordinaires" toutes les deux.

Il y a aussi la dernière étape du dressage du buffle ou l'on se retrouve sur la place du marché à discuter de la pluie et du beau temps
ted

  • 121. Ne négligez pas le mal, disant « il ne m'atteindra pas ».
    Même par des gouttes qui tombent une jarre est remplie.
    De même le fou, amassant peu à peu, se remplit de mal.

    122. Ne négligez pas le bien, disant « il ne m'atteindra pas ».
    Même par des gouttes qui tombent, une jarre est remplie.
    De même le sage, amassant peu à peu, se remplit de bien.

    Dhammapada
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Flocon
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Jean a écrit :Il y a aussi la dernière étape du dressage du buffle ou l'on se retrouve sur la place du marché à discuter de la pluie et du beau temps
:lol: La formulation traditionnelle est légèrement plus ambitieuse : une fois le buffle trouvé, dressé, puis oublié, on va au marché avec des mains secourables.

Et des "mains secourables" au sens du Chan, euh... Ce n'est pas exactement facile à acquérir -du moins, je ne crois pas que ça le soit :oops: .
En tout cas, ce n'est pas pour rien que c'est la dernière étape, celle où l'on est passé au-delà de tout : dans le mantra du Sutra du Coeur, Gate, gate, pâragate, pârasamgate, bodhi svâhâ, c'est le degré correspondant à svâhâ, l'Ainsité du Bouddha.

Une paille, quoi... :)
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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jules
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Merci Flocon, c'est bien d'aimer sa poutre, c'est un bon refuge...En attendant les thermites... :oops:
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Flocon
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Aïe! :lol:
Pardon. :oops:
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Kong Tseu
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jules
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Oh non c'est moi qui te demande encore pardon... :oops: :oops: :oops: :oops: :oops: :oops: :oops: :oops: :oops:

Toujours + :oops: que toi...na!

:lol:
Jean

On peut aborder la vie avec l'optique du Bouddhisme de deux manières

- La folie des hommes est ordinaire, la réalisation de Bouddha est extraordinaire

- ou l'inverse.

Marcher pieds nus, marcher chaussé.
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