Houang Po, maître du chan du 9e siècle.

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Une petite citation de Houang Po, un des grands maîtres de la grande époque du chan chinois, au 9e siècle.


« ….Les gens du commun préfèrent les objets, et les mystiques l'esprit. La vraie méthode consiste à oublier à la fois les objets et l'esprit. Or s'il est facile d'oublier les objets, il est très difficile d'oublier son esprit. Les gens n'osent pas oublier leur esprit, ils ont peur de tomber dans le vide sans avoir à quoi se raccrocher, parce qu'ils ignorent que la vacuité n'est pas un vide, mais le domaine absolu, unique et véritable. Notre nature d'Eveil surnaturel a, depuis des temps sans commencement, le même grand âge que le ciel. Elle n'est jamais venue à l'existence et jamais ne l'a quittée, elle n'a jamais existé ni été un néant, elle ne s'est jamais souillée ni purifiée, elle n'a jamais été bruyante ni silencieuse, ni jeune ni vieille, elle n'a ni lieu ni direction, ni dedans ni dehors, ni nombre ni quantité, ni forme ni aspect, ni couleur ni silhouette, ni son ni voix ; on ne peut la saisir avec des mots, la rencontrer dans les objets, l'atteindre avec des mérites...Les Bouddhas et les Bodhisattvas partagent avec tout ce qui grouille et a une âme cette nature de grand nirvana. Cette nature est l'esprit, l'esprit est le Bouddha, et le Bouddha n'est autre que la méthode. Un seul instant quitter l'authenticité, c'est avoir des concepts erronés pour toujours. Il est impossible de chercher l'esprit avec l'esprit, de chercher le Bouddha avec le Bouddha, impossible de chercher la méthode avec la méthode. Par conséquent c'est directement que les adeptes accèdent au non-esprit. Il suffit pour cela d'une silencieuse coïncidence, vu qu'à la moindre intention on se trompe.
Transmettre l'esprit avec l'esprit, c'est la vue correcte.... »
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