"Quand la pratique diminue"...

Katly

Ce n'est pas seulement l'enthousiasme qui s'effrite quand la pratique diminue. Votre corps et votre esprit se désaccordent. Vous n'êtes plus un vaisseau de perspicacité. Vous ne percevez plus le chant de l'oiseau cardinal, le bruit délicat du vent traversant les arbres, la question sage posée par un enfant...
Où est votre centre ? Que pouvez-vous répondre ?
C'est le moment de vous ré- accorder, de vous rende prêt à expérimenter ce qui fait l'accomplissement d'une vie. reprenez les conseils pour les débutants. Posez votre coussin à zazen quelque part entre la salle de bains et la cuisine. Asseyez-vous là le matin après votre toilette et avant le petit déjeuner. Vous voilà assis avec tous les êtres du monde. Et si vous ne pouvez vous assoir que peu de temps, vous aurez au moins stabilisé votre journée.

Robert Aitken

Image
Jean

Grâce à la pratique formelle sur le coussin de méditation, on arrive peu à peu à la pratique informelle n'importe où, n'importe quand.

Puis il semble que c'est la pratique informelle qui devient plus importante à pratiquer. La pratique formelle devenant la cerise sur le gâteau, le susucre à la bébête qui l'a bien mérité! :D

Il y a aussi cette question que l'on peut être intéressant de se poser : Au lieu de "Quelle pratique je dois faire?", se poser la question "Quelle pratique je peux faire?".

C'est aussi une expression de l'esprit de débutant.
ted

Merci Katly

J'ai l'impression d'être passé à une pratique informelle parce queje pars dans des états de conscience bizarre à peu près n'importe où. Pourtant, je ne me drogue pas. Je ne bois pas.. etc... :mrgreen: Mais je regarde beaucoup les filles qui passent, donc, ce n'est pas l'éveil quand même... C'est juste l'été... :mrgreen:
wesh ! :D
Je viens d'apprendre cette expression ! :D
Katly

Je n'ai pas l'impression que "la pratique diminue", et même de pratiquer tout le temps, j'en suis venue à me dire que la vie, vivre est une méditation, c'est continue mais avec des variantes, des plongées, des affleurements. Et cela fait un moment, car des états que je connaissais et me paraissait comme bizarres avant, sont en fait du profond de l'être même. Je reviens d'ailleurs à des états de contemplations spontanées, sans plus me dire que je ne tourne pas rond, sans me dire rien d'ailleurs.
Debout en buvant le thé devant la fenêtre de la cuisine, en marchant dans le couloir, ou assise même sur des cartons des archives du local au travail.
Mais je vois la pratique formelle comme permettant d'approfondir tout cela, elle a sa place, son moment et au quotidien j'essaie de la préserver aussi, car on est vite pris par des choses, des activités, qui sont des nuages qui passent. Et c'est un moment où l'on abandonne tous les rôles et toutes les courses, les attractions du monde, de la journée pour s'assoir dans le silence, avec juste un lueur.
Jean

Il y a la pratique formelle sur le coussin de méditation et la pratique informelle hors coussin

Parfois, dans certaines circonstances, en fonction de l'évolution du disciple, Choghyam Trungpa conseillait d’arrêter (momentanément) la pratique formelle, de cesser d'y compter dessus.

la pratique formelle peut être vue comme une bouée de secours, ou une béquille et trop compter sur elle peut entraver l'évolution de la personne et même si on pratique formellement 8 heures par jour, il reste 16 heures encore à vivre dans la journée.

Si on arrive à se passer de la pratique formelle et à survivre, la pratique formelle n'est plus la bouée de sauvetage mais devient la cerise sur le gâteau.

La décision de laisser tomber la pratique formelle bouée de sauvetage est délicate. On peut complétement s'illusionner soi-même. C'est encore un cas de figure où les conseils d'un conseiller spirituel compétent sont les bienvenus.

Quelques fois, c'est la vie qui décide, pour x raisons on ne peut plus pratiquer formellement, et là bien obligé, il faut nager sans la bouée pour survivre. Mais au final, l'expérience aura été bénéfique, on ne dépends plus de la pratique formelle, mais on peut continuer à la pratiquer et on aime le faire.

Cela peut être même une bonne approche de la pratique sans but où l'on pratique pour la pratique.
Katly

Qui dit diminution dit augmentation, et cela ne me semble pas comme ça.
Il y a des moments où je ne peux pas être sur le coussin pour diverses raisons et où je me sens mieux hors coussin, dans mes activités qui sont tout autant des méditations et je reste très attentive. Puis je reviens sur le coussin naturellement, en toute simplicité, sans avoir pris rendez-vous, avec plutôt un contentement serein, un regard neuf, qu'un l'enthousiasme.
En fait, le simple fait de savoir que je peux y venir, y revenir quand je veux, que c'est là me rassure assez, comme si je n'étais jamais "partie" pour m'apercevoir que c'est toujours en moi n'importe où, partout en méditation. Et il y a alors des méditations assises profondes. Mais je me méfie que cela ne serve pas à éviter des méditations assises approfondies.
Je n'ai pas de cadre figé, méditante nomade. Et cela s'adapte selon la vie quotidienne, les périodes.
Je fais confiance à mon île intérieure où que je sois, quelque soit les circonstances de la vie, comme mon propre phare au milieu de l'océan. Et ce n'est pas bien différent de comme je faisais dans la vie avant, sauf que c'est plus sûr, et que j'en suis peut-être davantage consciente.
Je ne m'en sens pas particulièrement dépendante, un relais naturel se fait. Cependant, à d'autres moments, il est clair, qu'il y a une solitude intérieure et un retrait dont j'ai besoin aussi pour voir dans les brumes par mes propres yeux, pour me ré-accorder, loin de la saturation, j'entends mieux la musique intérieure et extérieure.
Bref, je compose.
Je ne suis pas "éveillée" non plus, mais c'est en "pratiquant" et en vivant aussi qu'on s'éveille.
Faisons comme si j'avais rien dit. Merci.
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michel_paix
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Pour des raisons purement expérimentales et philosophiques j'ai un moment arrêté totalement la pratique "formelle", personnellement je le recommande pas au débutant. J'aime bien l'image de la cerise sur le gâteau, elle est très parlante.

Quand tu as développé "sati" au moins un peu, jamais il nous quitte vraiment, ce fut une des raisons qui m'ont poussé à arrêter tout le côté "formel/traditionnel", à travers cela je me suis rendu compte que sati reste au niveau superficiel "phénomènes grossiers", du moins à mon stade j'imagine tout est tellement relatif "cas par cas" dans ce domaine "large". A travers cette expérience j'ai vraiment "compris" le sens de la pratique "formelle", l'assise est le meilleur moyen pour "approfondir" les chemins "inconnus", non pas à cause de la tradition mais à cause de tout ce qu'elle nous expose, à mon stade les phénomènes subtils et très subtils ne sont plus "observés", car l'esprit avec le temps devient de plus en plus "grossier" et de moins en moins subtil, mais encore cela est relatif à mon continuum. La pratique "formelle" est une bonne "béquille", mais dans ce contexte je dois dire que nous naissons tous avec les deux jambes cassées, nous avons absolument besoin d'une béquille pour pouvoir marcher sans "formalité".

L'arrêt de la pratique formelle doit être accompagné de raisons "valables", en toute conscience de cause au nom de la recherche spirituelle, arrêter parce qu'il fait froid ou parce qui a ceci ou cela est à mon sens non-valable, notre égo nous joue des tours et abandonner le "formel" en ce sens nous fera, il me semble manquer beaucoup, car la pratique formelle c'est aller pratiquer même si nous avons faim, même s'il fait froid, même si nous sommes malades, même si ça nous tente pas, même s'il y a des bruits qui sont dérangeants, etc... arrêter la pratique formelle pour ces raisons sont il me semble, non-valable, pour les nouveaux pratiquants il est normal d'abandonner la pratique par moment, mais la pratique "formelle" nous donnera la force pour pratiquer en toutes circonstances, quoi qu'il nous arrive nous devons essayer de maintenir une discipline, il faut discipliner notre esprit et ne pas le laisser devenir "paresseux" car dans la paresse nous ne "grandissons" pas à une nouvelle appréhension de vivre, plus conscients, plus disciplinés, plus en maîtrise, etc...

A un pratiquant je lui conseille de choisir un lieu à l'extérieur et se fixer un heure. Chaque jour peut importe la température "ombre, soleil, pluie, froid, chaud, neige ou pas, etc..." il doit trouver en lui la force d'affronter son propre esprit et lui faire face pour se libérer des "parasites" si je puis dire, une fois qu'il sait maintenir cela, l'idée d'abandonner le côté formel pour des raisons sérieuses est plus censée, à mon sens. Abandonner le côté "formel" sans maitrise est a mon sens une mauvaise chose ou plus précisément démontre notre manque d'intérêt profond envers la spiritualité.

Je trouve "sage" qu'un maître disent d'arrêter la pratique "formelle" si l'élève en a besoin, l'assise n'est rien d'autre qu'une béquille, voir dans l'assise toute la spiritualité me semble aussi faux que croire que nous pouvons nous éveiller sans discipline, je crois qu'il faut trouver un juste milieu dans tout cela. Pour moi tout trouve son sens avec la discipline, car comment pouvons nous espérer nous libérer de nos petites souffrances si nous ne savons pas maintenir l'ordre en nous même ??

<<metta>>
:)
ted

michel_paix a écrit : L'arrêt de la pratique formelle doit être accompagné de raisons "valables", en toute conscience de cause au nom de la recherche spirituelle, arrêter parce qu'il fait froid ou parce qui a ceci ou cela est à mon sens non-valable, notre égo nous joue des tours
Oui, c'est un vrai piège. Il ne faut pas se précipiter sur les pratiques non-duelles avant d'avoir stabilisé la pratique formelle.
michel_paix a écrit :A un pratiquant je lui conseille de choisir un lieu à l'extérieur et se fixer un heure. Chaque jour peut importe la température "ombre, soleil, pluie, froid, chaud, neige ou pas, etc..." il doit trouver en lui la force d'affronter son propre esprit et lui faire face pour se libérer des "parasites" si je puis dire, une fois qu'il sait maintenir cela, l'idée d'abandonner le côté formel pour des raisons sérieuses est plus censée, à mon sens. Abandonner le côté "formel" sans maitrise est a mon sens une mauvaise chose ou plus précisément démontre notre manque d'intérêt profond envers la spiritualité.
Peut-être y a t'il quand même un "intérêt profond", mais pas le courage nécessaire chez certains ? Un peu comme suivre un régime amaigrissant, ou arrêter de fumer et de boire ?
michel_paix a écrit : Je trouve "sage" qu'un maître disent d'arrêter la pratique "formelle" si l'élève en a besoin, l'assise n'est rien d'autre qu'une béquille, voir dans l'assise toute la spiritualité me semble aussi faux que croire que nous pouvons nous éveiller sans discipline, je crois qu'il faut trouver un juste milieu dans tout cela. Pour moi tout trouve son sens avec la discipline, car comment pouvons nous espérer nous libérer de nos petites souffrances si nous ne savons pas maintenir l'ordre en nous même ??
jap_8
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michel_paix
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Peut-être y a t'il quand même un "intérêt profond", mais pas le courage nécessaire chez certains ? Un peu comme suivre un régime amaigrissant, ou arrêter de fumer et de boire ?
Si je voulais réellement arrêter de fumer je ne fumerais pas, si je fume c'est qu'au fond de moi c'est ce que je veux, l'idée que c'est dur, c'est pour les faibles et ceux qui se mentent à eux-mêmes. J'aime fumer et j'y suis attaché, je suis franc avec moi-même, c'est dur d'arrêter parce que je veux pas arrêter. Le courage d'avouer que ça nous tente pas, est déjà mieux que le courage de se nier soi-même au nom d'un idéal stupide.

Combien sont déçus de ne pas arriver à leur but ?? Le ridicule est que ça ne les tente pas c'est tout et pourquoi cherchent-ils à changer si ça ne les tente pas ??
Oui, c'est un vrai piège. Il ne faut pas se précipiter sur les pratiques non-duelles avant d'avoir stabilisé la pratique formelle.
C'est ce que je crois aussi...

<<metta>>
:)
Katly

michel_paix a écrit :Pour des raisons purement expérimentales et philosophiques j'ai un moment arrêté totalement la pratique "formelle", personnellement je le recommande pas au débutant. J'aime bien l'image de la cerise sur le gâteau, elle est très parlante.

Quand tu as développé "sati" au moins un peu, jamais il nous quitte vraiment, ce fut une des raisons qui m'ont poussé à arrêter tout le côté "formel/traditionnel", à travers cela je me suis rendu compte que sati reste au niveau superficiel "phénomènes grossiers", du moins à mon stade j'imagine tout est tellement relatif "cas par cas" dans ce domaine "large". A travers cette expérience j'ai vraiment "compris" le sens de la pratique "formelle", l'assise est le meilleur moyen pour "approfondir" les chemins "inconnus", non pas à cause de la tradition mais à cause de tout ce qu'elle nous expose, à mon stade les phénomènes subtils et très subtils ne sont plus "observés", car l'esprit avec le temps devient de plus en plus "grossier" et de moins en moins subtil, mais encore cela est relatif à mon continuum. La pratique "formelle" est une bonne "béquille", mais dans ce contexte je dois dire que nous naissons tous avec les deux jambes cassées, nous avons absolument besoin d'une béquille pour pouvoir marcher sans "formalité".

L'arrêt de la pratique formelle doit être accompagné de raisons "valables", en toute conscience de cause au nom de la recherche spirituelle, arrêter parce qu'il fait froid ou parce qui a ceci ou cela est à mon sens non-valable, notre égo nous joue des tours et abandonner le "formel" en ce sens nous fera, il me semble manquer beaucoup, car la pratique formelle c'est aller pratiquer même si nous avons faim, même s'il fait froid, même si nous sommes malades, même si ça nous tente pas, même s'il y a des bruits qui sont dérangeants, etc... arrêter la pratique formelle pour ces raisons sont il me semble, non-valable, pour les nouveaux pratiquants il est normal d'abandonner la pratique par moment, mais la pratique "formelle" nous donnera la force pour pratiquer en toutes circonstances, quoi qu'il nous arrive nous devons essayer de maintenir une discipline, il faut discipliner notre esprit et ne pas le laisser devenir "paresseux" car dans la paresse nous ne "grandissons" pas à une nouvelle appréhension de vivre, plus conscients, plus disciplinés, plus en maîtrise, etc...

A un pratiquant je lui conseille de choisir un lieu à l'extérieur et se fixer un heure. Chaque jour peut importe la température "ombre, soleil, pluie, froid, chaud, neige ou pas, etc..." il doit trouver en lui la force d'affronter son propre esprit et lui faire face pour se libérer des "parasites" si je puis dire, une fois qu'il sait maintenir cela, l'idée d'abandonner le côté formel pour des raisons sérieuses est plus censée, à mon sens. Abandonner le côté "formel" sans maitrise est a mon sens une mauvaise chose ou plus précisément démontre notre manque d'intérêt profond envers la spiritualité.

Je trouve "sage" qu'un maître disent d'arrêter la pratique "formelle" si l'élève en a besoin, l'assise n'est rien d'autre qu'une béquille, voir dans l'assise toute la spiritualité me semble aussi faux que croire que nous pouvons nous éveiller sans discipline, je crois qu'il faut trouver un juste milieu dans tout cela. Pour moi tout trouve son sens avec la discipline, car comment pouvons nous espérer nous libérer de nos petites souffrances si nous ne savons pas maintenir l'ordre en nous même ??

<<metta>>

En réponse mais brièvement, car je me lasse des discours...
La pratique formelle c'est un peu comme le son continue de la cloche.
Pour moi, les pratiques "non-duelles" c'est par petites touches, peut-être pas à pas, en parallèle... et la compréhension, l'évolution de chacun a son rythme, avec ses "béquilles", ses forces, ses capacités intérieures... etc
Je suis surprise parfois de mes petites avancées, que je ne croyais même pas encore possible grâce au peu de ma pratique, alors, ce serait vraiment dommage d'abandonner pour se laisser emporter ailleurs, selon le temps, les nouveautés, facilité séduisante( pour arranger l'égo.)
Si on me disait qu'on a pas ou plus besoin de la "pratique formelle", au jour d'aujourd'hui, et même pour après, j'aurai du mal à le croire, car le Bouddha, même après son éveil, pratiquait la méditation assise.
J'apprécie de trouver dans l'exemple du zen, ce côté "discipline", sans être trop rigide.
La solidité, la stabilité de la montagne justement, pour approfondir. Car le zen vietnamien, c'est plus porté sur le quotidien.
Donc, dans une période comme celle-ci, j'en ressens le besoin, car ces derniers temps, voir ces derniers mois, me semblait assez décourageants.
Alors merci pour ces propos et conseils, sur sati et autres MicheL, poster ce texte, était dans ce questionnement pour moi...c'est toujours ça de pris. :)
Merci Ted.

jap_8
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