longchen2 a écrit :Hello,
Est-ce que dans le zen soto le concept de « Terre pure » est considéré ?
Je le demande car je me suis souvenu (pas très précisément) de la façon dont la terre pure d’Amitabha est décrite et il me semble que l’on y trouve
que les arbres prêchent le dharma (le vent dans les feuilles il me semble), que
les oiseaux chantent le dharma etc.
Pourrait-on faire un rapprochement avec ce que dit Dôgen ?
On peut toujours, car si on lit Dogen, il fait un rapprochement avec tout ce qui existe.
Dans le Shobogenzo, on voit des allusions au bouddhisme Shingon -chapitre Mitsu Gyo, en abrégé Mikkyo, qui est un des noms du bouddhisme tantrique au Japon-, a la pratique des dharanis...il doit y avoir des allusions a la Terre Pure, mais je ne sais où. Pour lui, la terre pure est dans la pratique meme, je pense.
Plein d'allusions au sutra du Lotus, qui était censé représenté le véhicule transcendant tous les véhicules, émaillent son discours -hokke ten hokke est un chapitre dédié au sutra du Lotus.
Deshimaru a pu parler d'Amida, sa mère était profondément amidiste, et il disait que ça avait influencé son regard sur la vie spirituelle....mais on oublie que son premier engagement personnel a été dans le christianisme.
Voir le zen soto comme exclusif des autres tendances, est très dommage, et en meme temps lié a des faits...Dogen a bataillé contre les autres qui n'acceptaient pas sa vision large du bouddhisme...et Jacques Brosse, dans son livre "les maitres zen", dit que s'il avait au départ une vision oecuménique, il est devenu par la force des choses et contre son désir premier, chef d'un courant qui fut nommé par la suite zen soto.
En fait, au Japon, la plupart des moines sont immergés dans plein de courants différents qui se cotoient, se croisent et s'entrecroisent, plein de moines pratiquent dans une école particulière, puis se retrouvent dans une autre -entre tendai, shingon, zen soto ou rinzai, et d'autres encore, sans compter la cohabitation avec le shinto.
Dogen lui meme est le fruit de cette histoire dans son propre cursus.
Mais dans ses poèmes, plus particulièrement, on trouve des images évocatrices, liées a la nature, il en a fait des très profonds et très beaux, c'est peut etre la dimension de sa personne qui me parle le plus. Notamment dans le San Sho do ei, les chants du pin parasol.